Forum de FilmDeCulte

C'est le moment de revêtir son plus beau costume d'Emma Bovary



(y'a un vrai décor quand ça commence hein)

Lucia di Lammermoor - Thermes de Caracalla, Rome

J'ai trouvé renversant ce concentré de romantisme italien à souffle de locomotive, drame shakespearien déguisé en bel canto ultra virtuose autour de Lucia en héroïne tragique prise au piège *oh mon dieu* entre clans rivaux et mariage forcé dans une Ecosse de fantômes pathétiques et de démentes sanguinaires. Les interprètes sont parfaits, la mise en scène deluxe et je dois dire que voir ce spectacle grandiose dans un cadre comme celui des Thermes de Caracalla, ben c'est absolue magie sur toi. Ca turlututue!

*vu à prix discount grâce à une vendeuse pour qui j'étais forcément un étudiant ça ne fait pas un pli*

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Et quoi de plus beau que d'enchaîner Lucia di Lammermoor aux Thermes de Caracalla avec



Claude Gensac au Dejazet. Que dire?

- C'est du boulevard trempé dans du Miss Marple, long comme Ben-Hur et punchy comme une partie de curling.

- C'est mis en scène par Luq Hamett. Sisi tu te souviens. Et c'est une mise en scène à peu près aussi inventive que la carrière musicalo-révolutionnaire de Nathalie Cardone (bon c'est du boulevard hein).

- Jean-Pierre Castaldi est lamentable. Désolé pour l'enfonçage de porte ouverte.

- Le twist est amené par un "mouais" d'un(e) comédien(ne) qui a vraiment le sens de l'intensité dramatique (je veux pas spoiler l'identité pour toi qui veux aller voir la pièce).

- Les interludes musicaux sont SPLENDIDES.

Mais Claude Gensac est fantastique et porte le tout, malgré les vilaines choses qu'on peut lire sur le net:

"Je suis allé voir cette pièce pour dire au revoir à Madame Gensac [sic] qui m'a tant fait rigolé quand j'étais gosse avec De Funès notamment. Elle est bien fatiguée maintenant mais ce fut un plaisir de la voir et au 1er rang , je n'ai pas eu de pb à l'entendre !"

Ah il y a des gens qui s'y connaissent en compliments.

Bref le jour où il y aura un vrai Cloverfield dans Paris, que tout le monde se prendra des pierres dans la gueule et ira mourir dans des souterrains, je pourrais dire que moi, j'ai vu Claude Gensac sur scène.

et je remercie l'ouvreuse merveilleuse qui m'a fait entrer

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Et heu, les gens applaudissent à la fin?

Rhhha, lol!

Les gens se renversent. Les gens sont enthousiastes! Des rolls sur le boulevard! Une tuerie pour les dancefloors! Un hymne de stade!

(cela dit c'est un "genre", j'arrive pas à avoir de mépris, j'ai juste le sentiment de prendre une dose de surréalisme perdu dans le temps, en live)

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Ouh là...

Au fait, j'ai vu une affiche improbable pour "Ma femme s'appelle Maurice" avec Georges Beller et Maurice Risch... Ca pourrait être magique. Tu y vas, Bliss ?

Si on m'invite, j'y vais. La tête de Georges Beller m'hypnotise littéralement sur l'affiche, c'est le premier truc sur lequel j'ai tilté en revenant de Rome et tirant ma valise dans le métro, et là tu te dis juste "home sweet home".

Sinon après la pièce de Claude Gensac j'ai pris une des petites cartes-affichettes sur la pièce dispo à l'entrée, et je l'ai glissée dans ma besace, où se trouvait déjà celle de Ma femme s'appelle Maurice que j'avais chopée chais plus où. Si je me fais tirer ma besace, je me demande ce qu'en pensera le mec qui trouvera un portefeuille, un scénar, de la ventoline et ça.

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Tiens, comme mon courage n'a pas envie de voir la pièce (jp castaldi c'est au-dessus de mes forces), si ma boss me demande si j'ai aimé vu que je suis sensé aller la voir, j''emprunterai ta phrase, ça fera bien.

Hop t'es déjà sur la liste de la prochaine

_________________
I can feel my thoughts are circling like vultures do

Ouiiiiiiiii encore!

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Je tremble (1 et 2)
de Joël Pommerat
Au Théâtre des Bouffes du nord du 22 Septembre au 1er Novembre, puis en tournée



Pas eu le temps de développer sur tous les spectacles vus cet été à Avignon mais s'il fallait en retenir un avec le vibrant Seuls de Wajdi Mouawad, ce serait bien cette fresque sur la déliquescence du lien social transposé en sorte de cabaret cauchemardesque, ces récits cruels et intimes sur l'impossibilité de vivre ensemble où se croisent entre réalisme troublant et fantasme amer cannibales et vampires, Beethoven et Sinatra, Sinead O Connor et Diana Ross, music hall de junkies, révoltes et anéantissement, rêveries et illusions. Un sens du tragique assez flamboyant qui dépareille du rideau tout de strass et de paillettes, avec une mise en scène qui fait la part belle à un visuel tantôt grotesque, tantôt barbare où les déchirures frappent justes, où les artifices prennent tout leur sens.
6/6

"Dire au-revoir à Madame Gensac" c'est fabuleux!

C'est tellement ça!

C'est génial. Et si Claude ne recrache pas sa tisane en lisant le début, j'aime particulièrement l'enchaînement vicelard: "elle est bien fatiguée mais j'ai réussi à l'entendre". *ah bah alors ça va*

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Pour faire partager à ceux qui n'ont pas eu les pupilles chanceuses:



Fascination
Fascination
It's just the way we feel

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Et au 1er rang! Elle dirait "elle est à 2 doigts de caner" ça ne serait pas pire.