Richard Avedon, Photographie 1946-2004 ~ Jeu de Paume
Comme on pouvait s'y attendre, c'est magnifique. Le parcours de Richard Avedon en près de 300 clichés qui vont de ses photos de mode jouant d'une manière neuve sur le mouvement de ses modèles et l'usage d'une lumière moins artificielle, à son emploi de portraitiste, de stars et artistes d'abord, de Marilyn à Dorothy Parker à Bjork à la Factory, basé sur une connivence avec une sobriété à gros effets, d'anonymes ensuite, via cette renversante série de portraits de Texans au croisement critique des 70's et 80's, de dépeceurs de serpents aux présidentes de fan-club de Loretta Lynn, la meilleure expression de son art de "géographe des visages" comme il l'indique, avec une épure totale (plan taille, fond blanc) d'une stupéfiante expressivité, et tu peux compter les visages, les rides, ou les regards qui transpercent dans ce portrait humain d'une beauté saisissante. L'expo marche aussi un peu comme un complément à celle de Leibovitz à la Maison de la photo, dans leur travail de photographe de mode, ou avec Susan Sontag croquée ici alors qu'Avedon l'est par Leibovitz là-bas, ou les séries memento mori sur Sontag par sa compagne ou du patriarche par Avedon.
La scénographie du Jeu de Paume, sobre et exploitant au mieux ses noirs & blancs et la lumière autour de ces larges tirages, met tout ça parfaitement en valeur.
Bref si toi jeune lecteur parisien cherches quelque chose à faire de tes yeux, va donc au Jeu de Paume et ils te remercieront.