Rencontres photographiques d'Arles
Excellente série d'expo en ce moment à Arles avec comme commissaire cette année Christian Lacroix, après Depardon l'année dernière, qui propose également des stages (mais chers) auprès de professionnels tout l'été. D'ailleurs c'était assez marrant de voir tous ces photographes du dimanche avec leur objectif à bout de bras parcourir la rue en quête d'un imprévu à immortaliser genre Oh un mec bourré qui titube oh un chat sur le toit d'une bagnole.
Si je vais laisser de côté la Nan Goldin du pauvre qui photographie jaunâtrement des putes dépoilées dans un taudis de Saint Petersbourg ou la nana qui te photographie exclusivement des afghanes violées maquillées en fraises tagada, il y a quand même du lourd cette année.
Notamment Richard Avedon dont je cours voir la retro au jeu de paume dès mn retour sur Paris, tant la série exposée, En souvenir des regrettés Mr et Mrs Comfort, paru dans le New Yorker pour prende acte de ses adieux au milieu de la mode et où une séduiante mannequin partage le portfolio avec un magnifique squelette, étourdissante de l'élégance et de la vanité du milieu.
Nouveau petit génie de la photo de mode, Tim Walker a également fait sensation avec ses portfolios étourdissants, ses budgets pharaoniques mis au service d' un univers à la Lewis Carroll.
D'autres photos ici:
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://img.stern.de/_content/55/87/558797/Walker1_600.jpg&imgrefurl=http://www.stern.de/magazin/photografie/558797.html%3Fcp%3D1&h=433&w=600&sz=68&hl=fr&start=4&tbnid=7DZ0udSV8n6_ZM:&tbnh=97&tbnw=135&prev=/images%3Fq%3Dtim%2Bwalker%26gbv%3D2%26hl%3Dfr
Parmi mes favoris la série des invendus de Jean-Christophe Bourcart, qui a été photographe de mariage à New York est désopilante, entre les gueules d'anthologie de la belle famille ou le comique involontaire d'un couple tout jouasse et dents du bonheur à l'arrière du cabriolet droit devant un inévitable mur en béton.
A la manière d'une Sophie Calle, Patrick Swirc (dont on a pu voir les portraits cannois cette année dans Première ou des photoreportages dans Géo entre autres) a composé une lettre à vif composé d'une photo par jour suivi d'un commentaire de son état affectif ravagé du jour à Claire, une nana qui venait de le plaquer.
Voilà pour le noyau dur de mes coups de coeur, sinon on trouve aussi des nus de Peter Lindbergh et Paolo Roversi coquinement exposés dans des chapelles, des autoportraits très kéké et blaxploitation de Samuel Fosso, une retro mode avec notamment les vidéos thématiques très movida des défilés de Jean-paul Gaultier, Grégoire Korganow avec deux séries grand écart entre les témoignages de femmes de détenus qui suivent leur mari prosonnier de l'autre bout du parloir et une série autour de la Fashio Week commandée par Marie Claire, les natures morte de Guido Mocafico
ou encore les photos signalétiques des filles de joie d'antan ou les croquis superbes de vêtements haute couture par Katerina Jebb ou encore les portraits de Paul Facchetti où l'on croise aussi bien Dali, Henri Michaux, qu'un nu de Truman Capote en position de boxeur. Et tout ceci n'est qu'un échantillon.
Si vous ne pouvez y aller cette année, sachez que lors de la première semaine d'expo, les rencontres organisent des nuits thématiques uniques, le jour où je m'y trouvais c'était la nuit de l'année où une vingtaine de toiles parsemaient la ville et vidéoprojetaient des magnétos d'une vingtaine de minutes autour de la photographie de presse, d'obsucrs collectifs à Paris Match, en passant par Voxpop ou Reuters et Courrier International au son d'une bande son tubesque qui en faisaient danser plus d'un.