jiko a écrit:
La question « Bay a-t-il conscience de ce qu’il fait » était une fausse question, bien sûr qu’il en a conscience et j’ai très vite acquiescé sur ce point. D’ailleurs je ne vois pas comment cette question pourrait être intéressante, qu’il ait conscience ou non les films sont là. Franchement ça n’a jamais été ma « question de départ ».
Alors pourquoi fais-tu un paragraphe entier là-dessus pour dire que tu ne comprends comment Bay peut faire des films aussi lourds et comment certains peuvent être assez cons pour apprécier ca? Je veux bien que ca soit purement rhétorique, mais ma réponse se distinguait quand même en deux "pôles" : d'une part la réponse à cette première partie, qui est ce qui m'intéresse, à savoir "comment peut-on aimer Bay alors même que c'est de toute évidence pas bien subtil", et d'autre part la dimension idéologique - que je perçois, dans une honnêteté que tu me refuses, comme telle en tout cas - de certaines de tes critiques des films. Les deux sont liés, mais ca reste distinct, et mon court développement sur l'idée de "jeu" chez Bay tâchait de montrer cela. Mais ce développement, tu l'as refusé de facto... à partir de là, évidemment tu ne peux voir que de l'idéologie.
Tu me traites de froussard vis-à-vis de la politique, mais toi tu
sembles refuser de concevoir l'art en dehors de la politique. Je conserve cette possibilité qui est une ouverture, si toi non, il nous est impossible de discuter, mais ce n'est certainement pas de ma faute.
jiko a écrit:
Ton explication c’est « c’est du spectacle », « c’est du premier degré, du jeu », « c’est pas fin parce que c’est des films d’action », je t’ai dit que ça ne me suffisait pas et ce n’était même pas une raison en soi, pourquoi le spectacle devrait être vulgaire ?
Tu n'as pas compris mon explication. D'une, c'est toi qui parlé de premier degré, je n'ai repris que vis-à-vis du concept de "jeu", et c'était visiblement dans un sens tout autre que le tien (que j'explique peut être mal, mais je pouvais pas supposer que tu me ferais ton caca nerveux), et de deux, je n'ai jamais dis que "le spectacle devait être vulgaire", ni même ébauché une idée pareille dans le contexte du "jeu". On ne pense pas au même niveau : toi tu veux parler de lourdeur et de bêtise de Bay, de pourquoi c'est lourd et pas aimable et tu veux partir de ca, alors que je parle de structures, de moments de l'expérience, de l'avant du jugement. Autrement dit,
personne ne peux montrer que quand tu dis "Bay c'est débile" (ou qu'importe le jugement), tu as tort ou raison. Tous les jugements de ce type sont équivalents. La seule chose que je peux "montrer", c'est qu'on peut apprécier l'oeuvre en dépit des jugements particuliers que l'on peut faire sur l'oeuvre.
Par-delà cela, et c'est ce que j'ai fait quand j'ai repris sur le soldat, on peut toujours discuter des fondements du jugement, mais c'est
une autre question.
Et je rappelle à tout hasard que le concept de "jeu", bien que comme je l'ai dit je l'utilise ici de manière plus triviale, est un véritable concept philosophique qu'on retrouve chez Kant et dans la tradition herméneutique allemande. Ce n'est pas du tout "c'est rigolo on fait mumuse". Peut-être que c'est ce la qui t'a fait raté le sens de mes propos.
jiko a écrit:
Quand à la distinction soldat/guerrier, si tu ne vois pas la différence entre ces deux figures, si tu ne vois pas en quoi cette différence se fait sur une esthétique (du cinéma mais de la littérature aussi, ton truc d’analyser ça dans le détail des films c’est ridicule, et ça me fait bien comprendre que tu fonctionnes sur 1 neurone sur ce coup là), et que c’est cette esthétique ci, en particulier, qui est aussi politique, oui alors tu peux sans trop te poser de question balayer tout ça de la main. Disons que c’est sur ce point que ce fait notre désaccord.
Attends, je dis que ca mérite une analyse plus profonde, ou au moins une exemplification, et ta réponse c'est que je suis un crétin pour avoir osé dire ça?
Analyser dans le détail c'est ridicule? Ouah.
jiko a écrit:
Ecoute, commencer par le fait que tu trouves ce cinéma débile et vulgaire aurait permis un début de terrain d’entente, les nuances que tu as à apporter auraient été plus claires.
Mais je n'ai pas à commencer par me ranger à ta subjectivité! En gros, tu dis là que pour discuter avec toi il faut d'abord être d'accord avec toi. Je ne trouve pas les films de Bay débiles et vulgaires en premier lieu, par contre, je peux comprendre qu'on les considère comme tel. Mais ce n'était même pas ça qui m'intéressait! Pourquoi je devrais commencer par parler de mes impressions subjectives, de mon jugement? On ne fonde pas une pensée sur un jugement, au mieux c'est un indice.
jiko a écrit:
Mais j’ai bien compris que t’en as rien à foutre de ce que je dis ou je pense
C'est l'hopital qui se fout de la charité... le mec qui ose me dire ca est celui qui a dit à mon principal argument "ca ne change rien". Même Tetsuo a fait plus d'efforts sur ce coup là, et je l'en remercie...
jiko a écrit:
exclure les questions esthétiques sous prétexte de spectacle ou de premier degré
C'est toi qui parlé de premier degré - après tu peux venir me dire que je mélange tes propos et les miens. Non, non, je mélange rien du tout. Que ta position m'apparaisse plus idéologique que tu ne veux la faire paraître, soit, mais ce n'est pas mélanger tes propos et les miens. "Et puis l'honneur bafoué du militaire, le regard profond vers le drapeau, beurk.", c'est pour moi, au moins balancé comme ça, un jugement idéologique, que tu le veuilles ou non. Et pour moi, ensuite, tu n'en sors pas - sauf quand tu te mets à distinguer soldat/guerrier, en effet, et où je dis précisément qu'il faut vérifier et développer, parce que ta distinction est aussi idéologique dans le sens où c'est l'idéologie qui fonde la distinction : tu le dis toi même, dans le cas du soldat, l'archétype est "beurk", dans le cas du guerrier, il peut être légitime ou acceptable. Les deux facettes de la distinction sont rapportées à un à priori, que tu appelles politique si tu veux, mais qui en tout cas n'est pas une simple question esthétique.
jiko a écrit:
chercher absolument à me coincer sur mes prétendues opinions politiques, parce que c’est là où tu veux en venir au bout du compte
Non, c'est là où tu as pas compris. Tu réponds "ca ne change rien" à mon argument qui consistait précisément à trouver un moyen de sortir du politique. A partir de là,
comment je peux croire que tu n'es pas forcément dans le politique?jiko a écrit:
c’est la seule chose dont tu sois capable face à moi, ramener ta petite grille de lecture et ta petite trouille de ce qui se rapproche d’une opinion politique, parce que pour dialoguer il faudrait d’abord entrer en empathie, écouter l’autre, tu sais pas faire ça ici (ou rarement), tu cherches la casse, l’embrouille rhétorique (très cheap en plus quand c’est avec moi), le pauvre bras de fer intellectuel.
Tu me prends à priori pour un con, tu refuses mes idées en les ramenant à des choses d'idiots,
sans même les discuter, sans même montrer que tu es capable de les discuter et c'est moi qui refuse le dialogue? C'est grave d'aller à ce degré là d'intolérance, de refus de tout ce qui se distingue de toi.
En plus tu es complètement contradictoire, tu prétends que je refuse la politique tout en me reprochant de te reprendre que là-dessus! Faudrait savoir. Et c'est pas de la trouille de l'opinion politique, le marxisme en esthétique merci j'ai donné et on a vu le résultat, même les meilleurs post-marxistes en ont chié pour sortir de ca sans passer aux yeux de communistes de bas étages pour des petits bourgeois (et ca a pas marché), alors me sortir ce coup de la trouille... c'est pas de la peur que de croire que l'art est au-dessus des opinions politiques de comptoir, dieu merci. Tu es en droit de penser que l'art doit être politique, tu as même le droit d'être un adhérant fidèle à l'esthétique marxiste (
ce que je ne crois pas que tu sois), mais me refuser purement et simplement la possibilité de ne pas concevoir l'esthétique en dehors du politique par une prétendue "peur du politique" (alors que ma pensée de l'art repose en premier lieu sur une phénoménologie mais bon c'est tellement plus simple de faire de moi un type de droite ou assimilé, ou un idiot), c'est de l'intolérance.
Arrête de m'insulter et demande moi de préciser là où j'ai selon toi fait déborder tes propos et on pourra discuter. Que je sache, c'est toi qui qui m'insulte en me traitant d'idiot et de froussard alors que dans mes deux premiers messages les seule chose un peu "osée" que j'ai pu dire c'était que ta phrase me faisait un peu flipper par ses relents d'esthétique marxistes, que j'imaginais volontaires en plus - mon dieu quelle insulte... Si après tu refuses de dialoguer sur des idées, tu me le dis, t'es pas obligé de m'insulter pour ça.
jiko a écrit:
Toi tu ne m’a rien dis de ça ou très peu (spectacle, premier degré, conneries), par contre tartiner sur des détails du genre « c’est pas des soldats c’est des ouvriers »
C'est une vanne ça... Tu crois vraiment que je pense qu'Armageddon est un film marxiste?
jiko a écrit:
C’est simple ce que je dis, quelqu’un d’ouvert le comprend avant même que je l’explique, toi tu préfères jouer au con et essayer de me rentrer dedans là-dessus.
Non, quelqu'un qui partage tes opinions et ton langage le comprendrait, parce que tout ce que tu m'as sorti ce sont des préjugés et de la pensée automatique. J'ai essayé de développer un semblant de concept que tu as refusé en disant que "ca ne changeait rien" et en le ramenant à des clichés, le "spectacle" ou le "premier degré", ce dont mon simili-embryon de concept se distinguait ou tâchait de rassembler dans quelque chose qui soit autre chose qu'un automatisme (spectacle=boum boum, premier degré=bête et méchant). Après tu me reproches d'essayer de sortir des automatismes de pensée... le seul truc qui sortait de ça chez toi c'était ta distinction soldat/guerrier et qu'est-ce que je dis? Il faut voir les films pour savoir dans quelle mesure on peut appliquer l'un ou l'autre archétype aux films de Bay. Et tu m'INTERDIS cette possibilité, non ca y est tout est plié, Bay ne connait que le soldat, c'est toi qui l'a décrété.
C'est très grave là. Quand j'essaie de développer un concept, je suis un minable et un idiot. Quand je dis qu'il faut creuser une idée par rapport aux films pour vérifier sa vérité, je fonctionne à un neurone. Je crois pas avoir, jamais, insulté à ce point quelqu'un sur ce forum.
En gros tu veux du dialogue, mais autour du mensonge que tu as décrété.
Ma réponse est trop longue, ca fait chier, et je suis très triste.