Forum de FilmDeCulte

aka La Promesse d'une vie



En 1919, 4 ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli, un paysan australien, Joshua Connor, se rend en Turquie à la recherche de ses trois fils portés disparus. Malgré les barrages de la bureaucratie militaire, sa détermination ne fléchit pas. Il est d’abord aidé par la belle Ayshe, la propriétaire de l’hôtel dans lequel il séjourne à Constantinople, puis par un officier turc ayant combattu contre ses fils. Pour découvrir la vérité et enfin trouver la paix intérieure, Joshua, accompagné du Commandant Hasan, est contraint de sillonner un pays ravagé par la guerre où la frontière entre le Bien et le Mal n’est plus si nette et l’ennemi si clairement identifiable.

Et ouais ma gueule.

Combien d'entre vous savaient que Russell était passé à la réa?

En même temps, c'est normal, t'as des acteurs qui passent à la réa et qui obtiennent des Oscars pour leur premier (Redford, Costner), deuxième (Gibson) ou troisième (Affleck) film. Russell, il a même pas réussi à sortir son film dans les salles françaises.

Et cela ne m'enchante pas de dire que ce n'est pas étonnant.
Je suis toujours curieux de voir si un acteur qui passe derrière la caméra s'inspire d'un des cinéastes avec lesquels il a tourné et si l'on pourrait croire que Crowe aurait lorgné du côté de Scott, ce dernier a bien trop de style pour cela. Crowe semble plutôt pencher du côté de son compatriote Peter Weir. On retrouve John Collee, le scénariste de Master & Commander, à la prod exé et le film se déroule en grande partie à Gallipoli, projetant un individu dans un monde qui lui est étranger. C'est une histoire résolument australienne que Crowe souhaitait raconter pour son premier film, librement extrapolée de faits réels cela dit, et l'on sent ce qu'il infuse de sa personnalité (son père était lui-même sourcier et le début du film le voit travailler la terre comme il l'a sans doute fait dans son propre ranch au bled). Russell était également dans la phase "patriarche" de sa carrière. Certes, ses personnages dans The Insider et surtout Gladiator sont déjà des pères, mais avec l'âge, ce n'est sans doute pas un hasard si cette qualité vient jouer un rôle plus prépondérant dans ses choix (de Jor-El à Noé...et son suivant s'appelle littéralement Fathers & Daughters).

Malheureusement, le film n'a franchement rien de pertinent à dire, que ce soit sur la paternité, la guerre ou le choc des cultures. De l'anecdote qui a inspiré l'histoire - un officier chargé des tombes à Gallipoli a écrit dans son journal qu'un vieil homme était veu d'Australie pour récupérer la dépouille de son fils - le scénario peine à apporter la matière nécessaire pour étoffer le récit. Alors la quête de ses fils est en sorte un McGuffin pour raconter l'humilité d'un homme face à la guerre dans laquelle il a poussé ses enfants mais cet arc se fait à grands renforts d'échanges didactiques entre le protagoniste et les différents turcs, qu'ils soient soldats ou veuve-tenancière-d'hôtel-avec-qui-une-romance-est-peut-être-possible. Et je passe sur les séquences où le sourcier devient limite profiler, retrouvant ses enfants grâce à des visions. Sa performance est sobre mais elle est surtout pas très intéressante. Comme le film.

Crowe est parti chercher le chef op des Babe et des huit derniers Peter Jackson donc c'est soigné (même si un peu trop filtre jaune pipi) mais ça manque de souffle, de poésie. Au final, le collaborateur dont Crowe est le plus proche, c'est Ron Howard.

PS : et quitte à ce que ça passe pour un grief personnel, laisser sa white guilt transformer l'Empire Ottoman en victime à l'époque même du génocide arménien (qui n'est évidemment jamais évoqué), c'est non.

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Pas sorti en salles ? Aucun souvenir du film si ce n’est que c’était une daube mais je pense l’avoir vu aux Halles en présence de Russell.

Putain, effectivement AlloCiné parle du 15 avril 2015.

Pardon Russell, I failed you.

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Ah mais ouiiii, je m’en souviens comme si c’était hier, du 15 avril 2015.
En même temps c’était le jour de mon divorce. Et de mon 40e anniversaire…

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Aux States, le film est sorti le 24 avril...jour de la commémoration du génocide arménien.

Le distrib, ce gros troll turc.

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