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MessagePosté: 12 Juin 2014, 08:28 
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Antichrist
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Sur l’île d’Amami, les habitants vivent en harmonie avec la nature, ils pensent qu’un dieu habite chaque arbre, chaque pierre et chaque plante. Un soir d'été, Kaito découvre le corps d’un homme flottant dans la mer, sa jeune amie Kyoko va l’aider à percer ce mystère. Ensemble, ils apprennent à devenir adultes et découvrent les cycles de la vie, de la mort et de l’amour...

Grande chamane du cinéma japonais, Naomi Kawase filme depuis toujours la vie et la mort en mouvement. Elle se place ici à l’arrière du vélo du jeune héros, les cheveux dans le vent, prête à nous prendre dans les bras pour écraser nos larmes et nos vagues à l’âme. «Still the Water» est assurément son plus grand film, la synthèse de son art délicat de la recréation des moments de vie que l’on rejoue sans cesse dans nos songes les plus intimes. Le temps suspendu avant le premier baiser. Les gestes d’affection d’un père souvent absent. La première expérience de la mort. Difficile de ne pas voir dans le personnage de la jeune et jolie Kyoko un double de fiction de la réalisatrice, de ne pas chercher comme elle à comprendre la disparition d’un proche. «Son âme est partie», déclare la jeune fille devant une chèvre égorgée, scène sublime qui se répétera une deuxième fois pour prendre une dimension mystique, climax émotionnel d’un film qui laisse le souffle coupé. Si l’on retrouve les fragments autobiographiques et personnels qui font la beauté de ses longs métrages, Naomi Kawase cherche aussi, et c’est une évolution dans son cinéma, à capter la vibration et l’énergie d’une mégalopole – Tokyo – lors d’une séquence que n’aurait pas renié Ron Fricke («Samsara»).

«Still the Water» est aussi un film sur la lumière. Comment elle éclaire les visages et la mer, comment elle révèle la beauté du monde. Le film n’est jamais plus beau que quand il s’abandonne à sa propre sidération, qu’il met en scène ses jeunes acteurs dans les paysages grandioses de l’île d’Amami, qu’il nous fait comprendre ce qui unit les hommes et la Nature sans passer par le verbe et la fiction. Et puis il y a la mer. Tumultueuse, bouillonnante. «Vivante». Pour s’y baigner, le timide Kaito devra traverser de nombreuses tempêtes et devenir un homme.

6/6.

Vous pouvez lire une longue interview de Naomi Kawase ici: http://festival-de-cannes.parismatch.co ... vre-565141


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MessagePosté: 20 Juin 2014, 11:53 
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
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Comme d'habitude avec Kawase, il y a une scène qui me touche, une seule, dans un océan tartignolle d'ennui et de grandes leçons sur l'être, le néant et la publicité pour la vie. Ici, c'est la veillée funèbre que je trouve aabsolument sublime et qui me fait émerger d'une léthargie semi-consternée. Pour ce beau moment de musique, de gestes doux, de larme perlée, le film vaut d'être vu. Mais c'est dix minutes au sein d'une longue carte postale pénible...

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MessagePosté: 05 Oct 2014, 15:53 
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Bon, le cru cannois cette année n'est décidément pas fameux...

Image

Peut-être ai-je une vision faussée de ce cinéma, mais j'ai souvent eu l'impression que tout le prix des œuvres de Kawase était l'affaire d'une poignées de scènes isolées, dominant le reste du film (la danse de Shara en étant l'exemple ultime). Sans que ce soit réellement un défaut : les moments de creux sont moins l'affaire de passages endormis que d'un quotidien "en attente", comme tremblant à l'idée de l'irruption du séisme à venir. Still the water au contraire me semble bien plus égal, et à première vue plus généreux : le film est bien plus foisonnant (de tentatives, de belles images, de péripéties), mais le résultat est paradoxalement bien moins envoûtant.

Dès l'ouverture nous sortant la carte de l'égorgement animal plein cadre (© l'Internationale du cinéma d'Auteur), on se dit que Kawase a un peu trop appris l'ABC de son propre cinéma sur le bout des doigts, allant d'ailleurs allègrement butiner sa filmo (les glissades en vélo de Shara, le tatouage dorsal de Dans le silence du monde), pour faire de sa "grande œuvre" un pack définitif où vont se côtoyer nature, ados, élément, mort, esprits... Tourisme dans l'univers Kawase, avec dialogues étalant continuellement la note d'intention du film, qui a bien du mal à ne pas ressembler à un devoir bien scolaire, bien conscient, bien théorique. Ce à quoi s'ajoute le passage au numérique, dégueulasse et plat, qui ampute ce cinéma du frémissement intense qui faisait sa matière première, son pied nécessaire dans le monde matériel.

Plus d'invisible, chez Kawase, le film se chargeant d'en chanter le contenu sous forme de chromo zen. Au final, ce sont donc les scènes les plus simples (et non les gros morceaux aguicheurs) qui sortent leur épingle du jeu : les moments repliés sur l'intimité de la famille, sur la tendresse et l'affection que les personnages se portent, sur leurs caresses, à commencer par cette superbe veillée mortuaire effectivement. J'ai bien aimé aussi que sa caméra aille un peu explorer Tokyo, qu'on sorte un temps de l'imagerie folklorique nature et découverte. Et évidemment, les deux scènes sous-marines, toutes peines d'intentions qu'elles soient, envoient assez de bois pour impressionner. Cette critique peut paraître disproportionnée, car il reste évidemment de jolies scènes un peu partout - mais tout cela est devenu bien terne, comme dévitalisé. La transe du cinéma de Kawase semble en panne, et il serait temps pour elle, peut-être, de s'intéresser à d'autres choses.


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MessagePosté: 05 Oct 2014, 16:14 
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C'est justement pour ça que je reste curieux de voir Genpin, dont j'ai l'impression qu'il est plus rêche, plus âpre, moins lisse...

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MessagePosté: 05 Oct 2014, 16:28 
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Antichrist
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Mais Tom, stop avec tes avis tiedasses là, tout le temps.

















































*Kokoff triste, se tape le torse avec les poings et va saccager une forêt avoisinnante*


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MessagePosté: 05 Oct 2014, 16:30 
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Ah mais il n'est pas tiède mon avis : je n'aime pas.


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MessagePosté: 05 Oct 2014, 16:32 
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Antichrist
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*Prend un bambou et fracasse le paresseux avec*


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MessagePosté: 05 Oct 2014, 16:33 
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*qui est trop amorphe pour sentir cette caresse, et continue à mâchouiller sa feuille*


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MessagePosté: 05 Oct 2014, 16:36 
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Antichrist
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Tu aimais les précédents ? Pour moi c'est son meilleur depuis la Forêt de Mogari.

1996 : Suzaku (萌の朱雀, Moe no suzaku) - 6/6
2000 : Les Lucioles (火垂, Hotaru) - pv
2003 : Shara (沙羅双樹, Sharasojyu) - 6/6
2007 : La Forêt de Mogari (殯の森, Mogari No Mori, litt. La Forêt du deuil) 6/6
2008 : Nanayomachi (七夜待) 3/6
2010 : Genpin (玄牝?, litt. La Femme mystérieuse) 4/6
2011 : Hanezu no tsuki (朱花の月?) 4/6
2014 : Still the Water 6/6

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1. Shara
2. La Forêt de Mogari
3. Still the Water
4. Suzaku


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MessagePosté: 05 Oct 2014, 16:38 
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Mogari ça m'avait déjà fait un peu déchanter, mais c'était plus par manque d'émotions que pour des problèmes de facilités ou d'aseptisation. Rien vu depuis, jusqu'à ce film.

J'avais plutôt bien aimé Suzaku (même si j'ai aucun souvenir) et Dans le silence du monde, j'aime beaucoup Dans ses bras, j'adore Shara et Naissance et Maternité.


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MessagePosté: 09 Oct 2014, 23:19 
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Zad a écrit:
Comme d'habitude avec Kawase, il y a une scène qui me touche, une seule, dans un océan tartignolle d'ennui et de grandes leçons sur l'être, le néant et la publicité pour la vie. Ici, c'est la veillée funèbre que je trouve aabsolument sublime et qui me fait émerger d'une léthargie semi-consternée. Pour ce beau moment de musique, de gestes doux, de larme perlée, le film vaut d'être vu. Mais c'est dix minutes au sein d'une longue carte postale pénible...


Bon ben c'est pas terrible. Il y a effectivement de magnifiques moments, la veillée funèbre, une scène entre le couple d'ados, père et fils à Tokyo, une certaine douceur qui rend le tout agréable mais les dialogues! Je veux bien que ce soit naïf mais qu'est ce que c'est beta. C'est simple le petit vieux j'avais envie de lui faire bouffer son chapeau. Ses réflexions sur la vie c'est juste pas possible. Le cinéma de Kawase c'est très beau quand ça se tait, que ça laisse la place au contemplatif mais dès que ça ouvre la bouche c'est le monde des Bisounours. Et puis, Kawase aurait dû arrêter le film à la veillée funèbre. La dernière demie-heure ne sert à rien qu'à surligner au maximum tout le discours du film (la scène entre les deux ados suivie de la dispute avec la mère). Puis il y a une scène parodique au possible
le dialogue sur le surf c'est les inconnus sinon c'est pas possible

Bref, cinéaste talentueuse, quelques moments de grâce mais film catastrophique au final.


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MessagePosté: 10 Oct 2014, 00:06 
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Abyssin a écrit:
'est simple le petit vieux j'avais envie de lui faire bouffer son chapeau.

Marrant, j'ai pas trouvé que c'était le pire sur ce plan-là. Notamment
sur la fin, ou sa voix-off, pour une fois un brin allusive, suffit à sauver le final pour moi.


Mais après oui, les dialogues sont catastrophiques, et surtout moins en soi que comme révélateur d'une démarche plus générale (tout est didactique et sur-conscient dans ce film, jusqu'à la manière de filmer).


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MessagePosté: 10 Oct 2014, 10:42 
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Puis j'ai détesté
les plans sur les chèvres qu'on égorge
complaisants et qu'est-ce que ça vient foutre là.
Le monologue du pépé à la fin n'est pas mauvais mais tout ce qui dit dans le reste du film c'est la cata. Phrases sursignifiantes, philo de comptoir, j'ai les cheveux blancs aka je peux me permettre de donner des leçons de vie. C'est dommage parce qu'il y a de jolies choses
la déclaration d'amour de la jeune fille, les scènes aquatiques, les scènes de vélo,etc.
et j'aime beaucoup la douceur de la mise en scène. En fait, le film aurait dû être muet.

Citation:
Naomi Kawase cherche aussi, et c’est une évolution dans son cinéma, à capter la vibration et l’énergie d’une mégalopole – Tokyo – lors d’une séquence que n’aurait pas renié Ron Fricke («Samsara»).


Bof, capter la vibration et l'énergie de Tokyo. 10 minutes à tout casser dans une boutique de massage, un bar à saké et un bain public. Cette dernière scène est très belle mais elle est gâchée par la réponse du père qui explique pourquoi il a quitté la mère. On pourrait croire qu'il est désemparé face à la question du fils et évacue en touche, mais même pas sa réponse est premier degré et affreusement sérieuse.

Ma plus grande question est comment ce pensum lourdaud a pu être sélectionné à Cannes. La grande finesse de la mise en scène contrastant violemment avec un fond aussi subtil qu'un troupeau d'éléphants.


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MessagePosté: 10 Oct 2014, 10:45 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Non mais arrête là, "catastrophique" t'es sérieux ? Tu te demandes comment le film peut être en compétition à Cannes, c'est une blague ?
Je peux comprendre que ça te laisse indifférent, que tu trouves ça lourdaud ou ce que tu veux mais cherche pas à nous convaincre que le film est une merde, c'est ridicule.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 10 Oct 2014, 10:47 
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Art Core a écrit:
Non mais arrête là, "catastrophique" t'es sérieux ? Tu te demandes comment le film peut être en compétition à Cannes, c'est une blague ?

Bah il a le droit de trouver ça nul, non ? Je comprends pas ta réaction là.


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