Forum de FilmDeCulte

Les errances d'un enfant juif au fin fond de l'Europe de l'Est durant la deuxième guerre mondiale. Le réalisateur (tchèque) n'a pas voulu définir les pays traversés par l'enfant et a décidé de tourner son film en interslave, le premier film de l'histoire du cinéma à être tourné dans cette langue. Le film est chapitré par les différentes rencontres de l'enfant qui est totalement livré à lui-même dans des campagnes belles mais hostiles.

Ce qui est passionnant dans le film c'est cette manière d'être sans cesse en bordure de la guerre. On ne verra quasiment rien de la guerre, des combats mais uniquement une espèce de folie meurtrière et violente qui a contaminé toutes les populations. Parce que oui tout le parcours du personnage est un parcours de martyr, chaque rencontre est une rencontre délétère hantée par la violence et la mort. On est vraiment dans un cinéma "chemin de croix", avec une certaine complaisance dans l'horreur et je comprends parfaitement que l'on puisse détester (comme j'ai pu lire des critiques acerbes du film), un peu comme beaucoup avait détésté The Revenant. Il faut accepter les règles du jeu, savoir que le personnage va littéralement traverser l'enfer et à partir de là embrasser ou non son parcours chaotique. Surtout que oui ça dure quasiment 3h donc on peut vite être rassasié de cet étalage de souffrance qui par moments vire presque à la parodie tellement on pousse dans loin dans les épreuves comme

Personnellement j'ai été immédiatement séduit par une mise en scène très hiératique, très précise et lourde entre Haneke et Bela Tarr (soft hein), le tout dans un noir et blanc absolument somptueux pour un film quasiment muet. Une manière de filmer les visages, d'en saisir les reliefs, d'être dans le côté solaire de la campagne puis soudainement dans la noirceur des maisons en bois. Le film est vraiment un plaisir visuel. Après le film ne parvient pas à s'élever au-delà de son ambition première. Les références sont évidentes, clairement Requiem pour un massacre mais aussi L'enfance d'Ivan mais le film n'en atteint jamais la puissance d'évocation mythologique ou poétique et finalement reste presque trop terre à terre. Il y a aussi un léger côté "cinéma pudding" avec cet improbable casting où tu retrouves pêle-mêle pour des rôles minuscules Udo Kier, Harvey Ketiel, Julian Sands, Stellan Skarsgard, le revenant Barry Pepper.

Ceci étant dit, ça reste un film puissant, le visage de cet enfant mutique raconte beaucoup de choses. Son parcours symbolique, de la lumière à l'obscurité c'est quand même quelque-chose avec des images fortes qui vont me poursuivre longtemps (notamment cette scène de l'affiche). Il fait partie de ces films présentés dans les festivals en 2019 et dont l'avenir en France est totalement mystérieux. Ca m'étonnerait qu'il sorte en salles (quoique) mais c'est dommage qu'il reste dans un tiroir.

4.5/6

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CroqAnimement votre

J'imagine que l'image de l'affiche est une référence à L'Insoutenable légèreté de l'être, dans lequel la situation est inversée: un oiseau est mis en terre par des enfants qui jettent des pierres sur sa tête qui dépasse.

Le titre est une allusion à une des meilleures chansons de Siouxsie and the Banshees en tout cas...

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Autant j'apprécie Come and See, autant ce genre de tentatives revivalistes et d'europuddings ne me tentent pas du tout, là où par exemple je serais curieux de découvrir un film un peu culte tchécoslovaque des années 60 comme Les Oiseaux, les Orphelins et les Fous avec qui il semble entretenir quelques liens. Dans le même genre, je suis vaguement curieux de découvrir November, film estonien en noir et blanc (évidemment) dont les images ont l'air de faire penser au Bergman de La Source.

Aucune idée mais le film est adapté d'un bouquin antérieur au Kundera. D'ailleurs bien envie de lire le livre.

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CroqAnimement votre

Euhhh, c'est l'inverse...

Le roman original a été un gros succès, Kozinski son auteur était même devenu une sorte de star, avant qu'il ne soit accusé de plusieurs plagiats (et se suicide...)... et The painted bird avait un temps été décrit comme un récit autobiographique, avant d'être reconnu comme une pure fiction.. du coup il est relativement oublié aujourd'hui.

Ha je ne savais pas. L'image est très siouxsienne je pensais que cele vient d'eux (et c'est un des premiers titres new wave avec une boite à rythmes et pas le plus mauvais).

Il y a eu la même histoire en Belgique il y a 10 ans (l'histoire est plus complexe qu'une simple affabulation)
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Misha_Defonseca

Il me semble aussi qu'il y a un des premiers films de Miklos Jansco (un des rares non choral) avec cette situation (à la enfance d'Ivan) et un (ou deux) gamins qui ressemblent à celui de l'affiche (Mon Chemin ?).

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Il y aussi le cas, A marché forcée de Slawomir Rawicz, adapté par Weir : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/S%C5%82awomir_Rawicz

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CroqAnimement votre

Découverte au cinéma à La Rochelle de ce film de guerre tchèque, odyssée macabre d'un jeune enfant juif durant la Seconde guerre mondiale. C'est à la fois impressionnant visuellement et lourdement démonstratif, avec une vraie descente dans l'enfer de l'âme humaine - autant prévenir les curieux, rien n'est épargné au héros. Cela n'atteint pas le lyrisme de Requiem pour un massacre que le réalisateur a sans doute beaucoup vu mais quelques scènes risquent de marquer au fer rouge - celle de l'affiche bien sûr, la séquence du train, le sort réservé aux animaux. Je regrette aussi le catalogue des guests mais je suppose que ça sert à financer le film - même si Barry Pepper est grand comme d'hab. Le DVD existe chez Spectrum.

3-4/6

L'affiche sent bon la grosse baudruche en noir et blanc, avec un titre qui laisse penser que c'est saupoudré de réalisme magique (ce qui ne semble pas être le cas).
A chaque fois que je vois le film mentionné, je ne sais pas pourquoi, je pense à Les Oiseaux, les Orphelins et les Fous du réalisateur slovaque Juraj Jakubisko, que je serais curieux de voir, sans doute parce que le titre mentionne un oiseau et un orphelin.
Sinon toujours intéressantes, ces histoires d'imposture littéraire, celle concernant Jerzy Kosiński paraît cependant particulièrement gratuite et fondée sur rien du tout.