A Reno, au Texas, Roselyn, une jolie femme, intelligente, mais névrosée et vulnérable, vit chez Isabelle, une femme âgée qui la protège tout en l'entretenant un peu dans son mal-être pour la retenir près d'elle.
Elle doit se rendre à son divorce (facilité par la législation du Nevada) mais ayant accidenté sa Cadillac neuve (cadeau de mariage récent) fait appel à Guido, un modeste garagiste vieillissant, qui les conduit en dépanneuse, avec quelques arrières-pensées de rester à son contact.
Dans un bar un peu borgne, pour fêter son divorce, Roselyn rencontre Gay, un cow-boy vieillissant, ami de Guido. Arborant une attitude partenelle et paradoxalement désinteressée envers Roselyn, il lui plait, et ils s'installent à quatre dans la résidence secondaire de Guido, construite pour sa défunte femme, un ranch inachevé au contact du désert. Roselyn est plus ou moins en couple avec Guido
Gaylord vit en capturant les derniers troupeaux de mustang, non pour les monter, mais pour de la boucherie industrielle, pour de la patée pour animaux (ce qu'il n'ose pas tout à fait avouer à Roselyn, conscient qu'elle reste avec lui pour le mythe que représente encore le cow boy à ses yeux). Guido, qui est un ancien pilote de bombardier, et marqué par ce passé, l'aide en rabattant les chevaux avec un petit avion, jouissant d'une liberté et d'un risque qui contrastent avec son allure chafouine et un peu maussade . Il leur manque un troisième homme, qu'ils trouvent lors d'un show de rodeo, Pierce, un cow boy plus jeune que Gay, et plus paumé, fracassé par plusieurs accidents de rodeo mais attirant, il devient le rival de Gay (alors que Guido l'est déjà un peu mais se console en se mettant avec Isabelle).




Pas de topic pour ce film mythique ? Il est vrai qu'aimant en général beaucoup Huston, j'ai été déçu.
La première partie, où le quintet (on mentionne Marilyn Clark Gable et Montgomery Clift oublie souvent Elli Wallach et Thelma Ritter, excellents, plus que des seconds rôles, même si l'arrivée de Montgomery Clift chasse bizarrement totalemebt Thelma Ritter) se crée est très belle, par contre la fin, avec la capture
des chevaux est assez lourde, trop symbolique, peut-être aussi trop rapide (ce ne sont pas des actes, mais de - brillants mais statiques - monologues existentiels sur l'aliénation et la fragiltié du sujet et l'arbitraire de la morale sociale, forte pour combler le vide de ce qu'elle régit qui les justifient).
Les personnages défendent la liberté de l'autre, mais trop tard, par peur d'un jugement moral sur eux qui a déjà été énoncé, et pèse. C'est une diversion et une fuite vécue sans être investie. Un geste en fait esthétoique et artistique.
Une ambiguité symétrique se retrouve dans le personnage de Marilyn. Le film confirme qu'elle e une très bonne actrice, piégée par son physique (elle est ici superbe, tout en faisant de la peine à voir, tant le personnage est écrit pour se superposer à sa dépression), car il laisse voir le tragique dans son destin, dans le désir massif que l'on a pour elle, plutôt que dans sa vision du monde, qui elle pouvait se conserver et évoluer.
Mais en même temps il est terriblement misogyne à son endroit (plans assez gratuits sur son cul, lors de la fameuse scène du jokari notamment, même et surtout du point de vue Gaylord/Gable, dont elle ne perçoit pas le caractère lididineux, dupée par son ton paternel, des fois qu'on aurait pas compris l'analogie entre le mustang qu'on ne monte qu'une fois pour l'achever ensuite et elle).
Le film, quand-même scénarisé par son mari, après une fausse couche terrible, lui accorde le dernier mot moral, le traduit par un acte, tout en l'humiliant. C'est vraiment n'échange de sa parole, constructrive mais douloureuse, contre le regard des autres, dénigrants mais les seuls récepteurs, le seul public du mythe.