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 Sujet du message: Le Malin (John Huston, 1979)
MessagePosté: 18 Oct 2008, 09:41 
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
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Précédent une période de consessions hollywoodiennes (Phobia, A nous la victoire, Annie), ce petit film indépendant au budget minuscule et aux acteurs encore peu connus à l'époque, témoigne d'une vraie vitalité et d'un regard aussi moderne qu'objectif sur le monde qui entoure le cinéaste. A 73 ans, Huston parvient à donner à ce Malin (très bon titre français, au passage) une sécheresse qu'on ne trouvait pas forcément dans le cinéma de l'époque, en pleine ère Star Wars, et qui contraste fortement avec le magnifique générique.
Malheureusement, le film se perd un peu non seulement en surfant un peu trop sur plusieurs genres, mais aussi en raison de ses nombreux personnages, qui entrent et sortent du récit sans que l'on sache bien pourquoi et que l'on puisse réellement s'attacher à l'un ou l'autre d'entre eux. Le gamin qui se déguise en Gonca, notamment, ne me semble pas forcément utile (ou du moins pas très bien traité).
Reste un film fort original, souvent très inquiétant sur les dérives religieuses d'un pays comme l'Amérique, mais qui peine un peu à trouver sa voie. Je serais néanmoins curieux de lire le bouquin.

3/6

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 18 Oct 2008, 15:10 
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un film que j'ai d'abord trouvé trop démonstratif avant d'être assez décontenancé par la fin.

quoiqu'il en soit je préfère largement Elmer Gantry

_________________
L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.


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 Sujet du message: Re:
MessagePosté: 13 Sep 2010, 20:32 
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Inscription: 04 Juil 2005, 20:24
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Revu hier, pur chef-d'oeuvre. Avec Fat City et ce film, John Huston dévoile l'Amérique comme elle est rarement montrée (ou par d'autres grands films comme Wanda), dans ses décors et sa population, raciste, fourbe, ravagée, paumée. Les scènes de foules sont en cela magistrales : un pauvre mec déblatère des conneries et en dix secondes et deux plans, le cadre se remplit, les âmes errantes s'arrêtent, après tout elles n'ont rien d'autre à faire, et elles sont habituées à ces discours illuminés que les religieux, les politiques, tout le monde leur sort.
Ce film baigne dans un climat malsain et drolissime où la folie des pères (tous absents, mais qui ont foutu leurs gamins à la guerre, les ont pourri d'extrêmisme religieux ou les ont laissé dans le dénuement relationnel le plus total) a crée un monde beckettien et sans boussole. Et du coup John Huston, outre le fait qu'il filme vachement bien l'enfoiré, et ça on le redira jamais assez, arrive à rendre naturelles les situations les plus forcées et les plus extravagantes, tout simplement parce qu'il filme des paumés, mais des vrais, qui s'entrechoquent dans une ville de province comme sur une scène de théâtre.
Le scénario est incroyable, sans cesse surprenant, retournant ce qu'on attendait des scènes en deux temps trois mouvements. Un type se fait écraser sans véritable raison par un autre : il se plaint pas, il gueule pas, il vide son coeur à son assassin. Un flic arrête une voiture tout simplement parce que la gueule de son conducteur lui revient pas, et forcément il demande au conducteur de descendre de voiture pour qu'il puisse jeter sa bagnole dans l'étang au bas-côté de la route. Et le conducteur semble trouver ça naturel. Un type se flagèle à coups de barbelés et, de l'horreur de cette vision, Huston arrive à rendre la scène hilarante. etc. etc.
Bref, un très grand film, qui me conforte dans mon admiration pour Huston.
Et Brad Dourif fait partie de ces acteurs génialissimes complètement sous-exploités.
6/6


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MessagePosté: 13 Oct 2016, 18:18 
Très intéressant, pré-lynchien, très riche philsophiquement (c'est peut-être lié au roman d'origine, quand la logeuse expose à la fois le prêcheur à la compréhension et à la mort en demandant le mariage c'est le moment où le scepticsme devient le point de vue religieux de la communauté ordonnée, plutôt que la crédulité, et neutralise le nihilisme du pasteur - elle lui propsoe le mariage tout en schant mieux que lui qu'il devrait être un moine, qu'un ordre où son masochisme puise être reconnu existe), permet de reconnaître une obsessions chez Huston (le dernier plan est souvent placé par lui pile au moment qui suit la mort du personnage central, mais qui en devance la pleine compréhension -voir the Alsphalt Jungle, promenade avec l'Amour et la Mort, et je crois Au Dessous du volcan- , ce qui fait de la fiction la trace idnénibale d'une sorte de fausse conscience, piégée un rapport d'imitation avec la mort). Le passage où Amy Wright ( :o :oops: ) essaye d'allumer le prêcheur en bagnole est charmant et inoubliable, la lumière et le cadre sont superbes (mais on sent que Huston s'inspire très fort des visiteurs de Kazan, même lumière blanchâtre, où l'espace est encore plus dense, terne et matériellement nu que dans le réel, mais quelque chose ne m'a laisse sur le côté, le film (à l'image de sa musiquette country-synthé cheap qui semble vouloir nous dire "riez car c'est drôle, même s'il s'agît d'un récit de sacrifice, il s'agît de mourir pour racheter des cons, que personne n'avait d'ailleurs condamnés, c'est là la pointe d'orgueil existentiel") est peut-être un poil trop dirigiste, ordonnant le regard que l'on doit avoir sur les personnages et la ville (la vérité morale du pasteur fou est tout aussi unique que la vérité "religieuse" qu'il contredit, la dégradation de la scaralité religieuse en confirme le monolithisme, et la pluralité absurde des sectes baptistes est un signe du fait qu'elle est à la foi achevée et inatteignable).

Ce film je suis capable de le noter: 4/6


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