Forum de FilmDeCulte

Un jeune père et ses deux enfants à la dérive dans l'inhumanité et la violence de Taipei, machine infernale pour recracher les individus.

L'annonce de la retraite de Miyazaki a éclipsé celle de Tsai Ming-Liang, le maître taïwanais de la solitude urbaine, qui parachève son oeuvre avec un geste de cinéma radical et désespéré qui évoquerait presque le cinéma de Pedro Costa. Là où beaucoup se rattachaient à une esthétique qui magnifiait ses fulgurants trips contemplatifs jusqu'au chef d'oeuvre Et là-bas quelle heure est-il? (après une période d'errance artistique qui le mena jusqu'à Visages, son film français gadget et raté avec Laëtitia Casta), TML opte pour une image crue et sans fioritures exposant la misère d'une famille de SDF, incapables d'obtenir un autre emploi que panneau humain au bord d'une route où souffle de plus en plus un vent qui vire à la tornade, condamnés à visiter des supermarchés comme si c'étaient des musées ou à sangloter dans un taudis en ruine dévasté par une pluie torrentielle. Le message est clair: Sortie définitive, pas d'échappatoire, on est tous foutus, autant se flinguer direct. Stray dogs se constitue ainsi d'une suite de plans étirés à l'infini de désolation doloriste où les gémissements et les pleurs servent de dialogues, culminant dans une interminable dernière scène de trente minutes où les personnages devenus des spectres inconsolables fixent le paysage de l'affiche. Radical et désespéré, donc.
3/6

Ce qui n'empêche pas Film.com de placer 49e le dernier plan dans son top 50 : http://www.film.com/movies/the-50-great ... lm-history

C'est sûr qu'on aime ou on déteste, ça dépend du degré de réceptivité au dolorisme démonstratif, surtout que là au moins tu as bien le temps de te faire une opinion. Art Core et Karloff peuvent donc kiffer.

Tsai Ming Liang ne veut pas sortir son film dans les circuits classiques et il se murmure que le film ne serait montré que dans les musées et les universités. Quid de la sortie française prévue le 19 mars?

Titre français: "Les chiens errants".

Sacré morceau de cinéma... Tsai Ming-Liang a failli mourir, il revient des limbes avec un film-cerveau assez incroyable, totalement autiste et fascinant. Il y a plusieurs grilles de lecture, la première, la plus simple est de prendre le film au premier degré: des chiens errants errent sous la pluie de Taipei, en deux temps de narration (avec les mêmes personnages, ce qui complique la compréhension). Première partie, un homme et ses deux enfants, il tient une pancarte face à la pluie, mange du poulet et du chou, a deux enfants qui errent dans les rayons du supermarché. C'est souvent sublime formellement -notamment les scènes sous la pluie. Je suis moins conquis par le montage des séquences et "le rythme mélodique du film", les scènes de comédie musicale de la partie de sa filmo la plus féconde manquent pour apporter un peu de variété. C'est lent, c'est épuisant - vraiment. C'est fort mais c'est "irrespirable" par moment. Deuxième partie. Une famille qui se délite et une femme qui va bientôt quitter le foyer (enfin c'est ce que j'ai compris). Un premier plan absolument incroyable. Quelques trucs bien, d'autres complètement inutile et ce long double plan final à la fois extraordinaire dans sa composition, le travail du hors champs et agaçant (dix-sept minutes...)

Voilà pour le premier degré. Pour le second, j'aimerai bien interviewer l'auteur à ce sujet, mais il est clair que pour moi il parle de son propre état psychologique - ça m'a fait penser à Palladium de Boris Razon ou à Synecdoche New York de Kaufman, et qu'il est bloqué à la lisière entre la vie et la mort, où tout coule et s'écroulnte. La fameuse gravure est à mon sens une "porte vers l'au-delà", ou vers le passé, que les personnages fixent comme s'ils fixaient la mort.

Bref proposition forte de cinéma... A laquelle il manque quelque chose pour que j'y adhère totalement. J'ai beaucoup pensé au cinéma de Béla Tarr devant (oui on peut penser devant le film, on a le temps), et je trouve que le post-rock hongrois de Vig transforme les plan-séquences en trip sensoriel. Là c'est un peu "asséchant" comme cinéma, et parfois un peu systématique dans l'épuisement de l'action de chaque plan-séquence. Je trouve que le cinéma d'Apichatpong est plus libre et surprenant, ce qui en démultiplie la magie.

4/6

L'acteur donne une piste intéressante, pour lui la seconde partie est un flash-back et le tout est le récit d'un homme qui a survécu à l'incendie de son appartement, les enfants étant des fantômes.

Fausse alerte vu son interview dans le dernier Premiere. Par contre, il se lance aussi dans la création d'exposition et il préparerait une pièce de théâtre.

Si seulement elle était dans le film, la zik.

Oui très belle zik, mon Shazam a pas trouvé ce que c'était.
Sinon ces quelques plans donnent plutôt envie mais va falloir se motiver quand même !

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CroqAnimement votre

Première de sa pièce The monk from Tang Dinasty à Bruxelles du 3 au 7 mai.

On va mandater Arnotte.

Il donne également une masterclass combo avec l'AP de Straw Dogs..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

T'es sûr que c'est pas Sam Peckinpah?

gniaaarghhh fatigué moi.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Aucune des traductions françaises que j'ai lu n'ajoutent "sacrifice" après "chiens de paille", c'est assez lourd