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MessagePosté: 07 Juin 2007, 13:49 
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Inscription: 16 Juil 2005, 13:53
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C'est beau mais... qu'est-ce que c'est long. Surtout une deuxième séance de soirée. Par moment le réalisateur abuse un tout petit peu de son public, j'ai l'impression (y a des plans qui s'éternisent sans que la valeur ajoutée me paraisse essentielle)...
Il y a de très très belles séquences (avec l'idée de la fumée qui envahit la ville notamment), la photo est vraiment jolie mais c'est en effet hyper âpre.


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MessagePosté: 07 Juin 2007, 21:58 
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Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
Messages: 8088
hop bah la première fois que j'accroche vraiment au cinéaste... Peur au départ que ça soit un énième Théorème-like (et dans un sens ça le reste aussi un peu) avec message social lourd, mais le film déploie de vrais beaux blocs de durée qui font leur effet. Le contexte grand ecran m'a aussi peut-être mieux aidé à apprécier le travail de Tsai.


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MessagePosté: 17 Juin 2007, 16:24 
Un peu décevant quand même... C'est pas mal mais j'ai trouvé le film trop sec et parfois même ennuyeux, alors que les précédents TML me captivaient sans relâche. Malgré la délocalisation (Kuala Lumpur qui succède à Taïpei), malgré le thème de la misere sociale abordé pour la première fois, on ne ressent aucun renouvellement créatif chez Tsai Ming-Liang. Alors oui, sa maîtrise du cadre est toujours aussi belle, ainsi que sa façon de jouer avec les silences... Mais que c'est long... On a aussi un peu plus de mal à s'attacher aux personnages et à leur mutisme habituel. Heureusement, quelques plans tuent (le papillon, la toilette, les fumées toxiqus, le matelas sur l'eau...) mais bon....

4/6

PS: Zad, va plutôt voir le chef-d'oeuvre de "Joe" dans la très chouette salle du Panthéon.


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MessagePosté: 30 Juin 2007, 16:13 
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Inscription: 01 Mai 2007, 12:27
Messages: 12731
Localisation: Actresses
Un film hallucinant.
J'aime le cinéma de Tsai depuis le début (avec des hauts et des bas bien sur) mais je ne m'attendais pas à un tel choc.

Une oeuvre comme d'habitude très lente et figée. Cela dit je ne trouve pas que ce film soit le fruit du systématisme contemplatif tant remarqué et critiqué par certaines personnes. Sans renier l'existence de cette tendance je dirais que "I don't want to sleep alone" s'en dégage progressivement par son aspect évolutif. Un changement interviendra au final. Rarement la contemplation n'aura autant fait figure de symptome d'une crise affective. Un énième film sur la solitude? Surement mais ce sentiment s'avère généralisé. Tout est dissocié, plans et séquences possèdent, pour la plupart du temps, une existence propre et déconnectée.

La contemplation est habituelle chez Tsai, ainsi que dans une grande partie du cinéma asiatique, mais je trouve qu'ici quelque chose diffère qui entraine le film vers un sommet dramatique bouleversant. Il s'agit de cette rigueur dans la constance de la fixité. Chaque cadrage, qu'il soit large ou en gros plan (très rares et jamais présents pour rien, mais pour capter quelque chose) est un lieu d'enfermement où les personnages suffoquent du fait de cette rigidité affective ambiante; la source du mal pour Tsai (ça ce n'est pas la première fois). Le corps du frère paralysé sur son lit, avec un affect de peur et de douleur figé sur le visage, semble être le résultat de ce malaise généralisé (le premier plan est pour lui).
Une fixité omniprésente, accompagnée d'une grande distance par rapport aux personnages, qui rendent cet espace vide (virtuellement), froid et effrayant. Le moindre mouvement présent au sein du cadre va se retrouver éradiqué par la fixité virtuelle liée à l'ambiance travaillée par tsai. Il y a une opposition entre mouvement et fixité présente dans chaque plan, ce qui ne fait que renforcer l'impression d'un lieu sentimentalement désaffecté.

Toutefois il y aura une évolution qui va rendre la fin du film totalement bouleversante (au moment ou apparait le véritable récit, résultat irrémédiable du vide de la première moitié du film). Le cadre va se rapprocher des personnages, les affects vont devenir infiniment plus définissables sur les visages, l 'Homme va revenir en force pour remplir le vide. A la fin les respirations, la toux également, sont audibles car les corps recommencent à vivrent. Cette évolution dialectique est bien aboutie depuis deux films (voir le somptueux final de la saveur de la pastèque) chez Tsai ming liang. Ce passage d'un régime d'image à un autre l'écarte du systématime stylistique où la contemplation ne serait que pur formalisme. Tsai nous raconte une histoire et nous la fait vivre.
Certe le film et long, lent, et ne peut pas plaire à tout le monde, rien de plus naturel, mais je voulais exprimer un avis positif sur ce film qui, à mon avis, le mérite amplement. Je suppose que d'autres l'apprécient (je n'ai pas lu le reste du topic, pardon) et que certains ne l'aiment pas mais un tel film ne peut pas créer un consensus il me semble.
Quoi qu'il en soit mon plus gros choc de l'année, pour l'instant, avec Inland Empire.

5,5/6

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MessagePosté: 06 Aoû 2016, 16:11 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 24051
Mostra 2006 - Film absolument sublime qui confirme que Tsai Ming Liang est l'un de mes cinéastes contemporains préférés. Alors bien sûr, c'est lent, parfois à l'extrême, on ne va pas se mentir, mais c'est d'une beauté formelle insensée et quand le film prend son envol narratif comme le papillon de nuit sur l'épaule du héros cela devient absolument magnifique. Tout le film peut être vu comme une rêverie de l'homme dans le coma, une allégorie de la vie de tous les réfugiés - d'Asie et au-delà. La larme qui coule et provoque la fuite des amants est l'un des plus beaux plans que j'ai vu cette année.

6/6


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