24 pages pour le top Spielberg. C'est à ce genre de choses qu'on mesure quels cinéastes ont la préférénce du gros du forum...
Pour ma part Steven a toujours été l'une des grandes figures tutélaires de ma cinéphilie. Je ne serais peut-être pas ici aujourd'hui s'il n'existait pas, et même si mes goûts ont évolué depuis le temps où je le mettais tout seul au-dessus de tout le monde, il reste toujours dans le cercle fermé des cinéastes qui compteront extrêmement cher pour moi.
Le plus difficile, c'est de mettre une note, finalement...
Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal (2008)
L'impression d'un divertissement franchement anecdotique, tous juste relevé de quelques moments de connivence avec le fan. Franchement déçu, mais à pondérer en fonction de l'attente (énorme) évidemment.
3/6
Munich (2005)
J'aime beaucoup le brio du film, ses qualités d'exécution assez faramineuses (formellement, c'est d'un cachet digne du grand ciné d'investigation politique des années 70's) et la rigueur éthique de Spielberg, même si je le trouve parfois balourd dans ses effets.
5/6
La guerre des mondes (2005)
Monument de mise en scène pure, qui fait bouiller dans une forme à la fois très physique et éminemment abstraite toutes les terreurs du XXè siècle : traumatisme de la Shoah ou du 11 septembre, hantise de l'extermination... La simplicité brute du récit, les visions d'Apocalypse captées par la caméra, la teneur minimale des situations, la restitution dantesque du chaos... Tout cela est énorme. Seule la fin abrupte fait manquer au film la note maximale.
5,5/6
Le terminal (2004)
Gentille fable à la Capra, où le sentimentalisme généreux de Spielberg et ses vélléités politiques sous-jacentes font mouche, mais ça reste quand même assez plan-plan.
4/6
Minority report (2002)
Pour moi c'est l'une des réussites les plus incontestables de son auteur, un modèle de thriller futuriste qui brasse une foultitude de pistes, de thématiques et de paradoxes sans jamais s'appesantir, le tout emballé dans une forme d'une virtuosité admirable. J'adore.
5/6
A.I. (2001)
C'est un archétype du grand film malade (plus grand que malade, en fait) : j'y ai perçu des trésors de sensibilité et d'intelligence, avec des scènes d'une grâce folle, mais aussi un chouïa de lourdeur par instants, comme si l'ampleur de l'oeuvre s'enrayait. Il est possible qu'une seconde vision change les choses. En tout cas, la première heure est foudroyante, ainsi que la fin.
5/6
Il faut sauver le soldat Ryan (1998)
C'est l'acmé du cinéma "à grands sujets" de Spielberg, pas forcément celui pour lequel j'ai le plus d'affinités. Ca reste d'une maîtrise prodigieuse bien sûr, le cas de consience exposé ici ne peut que passionner, mais il y a quelque chose d'un peu "scolaire", d'un peu "incontournable" (le film de guerre classique, genre prestigieux s'il en est) qui me gêne un peu. Faut dire que la sortie de
The thin red line quelques mois plus tard (traitement radicalement différent, je sais) a remis le gars Ryan à sa place, pour moi. Mais ça reste quand même plus que très bon.
4,5/6
Amistad (1997)
Le seul Spielberg que je n'ai pas vu.
Le monde perdu (1997)
Alors celui-là, je l'aime beaucoup. Et pourtant Dieu sait qu'il est assez méprisé. Mais alors je kiffe totalement sa noirceur ludique, ses accents de film d'aventures à l'ancienne totalement décomplexé (c'est rien moins qu'un remake de
King Kong), je le trouve super brillant dans la forme, avec plusieurs passages à tomber par terre (le
cliffhanger, bien sûr, ou encore ce petit instant de rien où Spielberg filme l'avancée nocturne du T-Rex à travers les yeux des héros qui regardent les arbres s'agiter sous leurs pieds : ce genre de truc te rappelle que, comme ça, mine de rien, le cinéaste est capable d'éclats de génie, même dans ses films "mineurs"). Ce que le film perd en rigueur dramatique, il le gagne peut-être en inventivité.
5/6
La liste de Schindler (1993)
LE grand film "sérieux" de Spielberg, celui qui lui a valu la respectabilité (ou au contraire le rejet total d'une certaine frange de l'intelligentsia). Je suis un peu mitigé sur certains choix dans le traitement, mais la sincérité, la rigueur et la hauteur de vue du projet gagnent tout mon respect. Disons que c'est un film trop important pour n'y voir que ce qui peut déranger.
5/6
Jurassic park (1993)
Enorme kiff d'adolescent, que je revois toujours avec le même immense plaisir. Il y a tout ici : la capacité d'émerveillement, le plaisir d'être effrayé, les décharges d'adrénaline, un sens du rythme et du spectacle absolument étourdissants... Bref, j'adore.
5/6
Hook
Grosse pâtisserie assez indigeste, où Spielberg foire la moitié de ses effets et semble s'être passablement planté dans le dosage. Reste le plaisir des numéros d'acteurs, quelques scènes éparses assez réussies, mais bon...
2/6
Always
J'ai une belle sympathie pour cet adorable conte sucré, tout naïf, illuminé d'éclairs de poésie pure et d'un discours extrêmement touchant sur le sentiment amoureux. Et j'adore le couple Dreyfuss/Hunter, et John Goodman en gros gentil.
4,5/6
Indiana Jones et la dernière croisade
Pareil que les deux précédents ; je suis fan. Même affection infinie pour ce versant byzantin de la saga, avec en mega bonus un Sean Connery génialissime et des rapports filiaux avec Indy d'une réjouissante drôlerie. Du début à la fin, c'est avec un sourire et une exaltation renouvelée que je me le remate.
5,5/6
Empire du soleil
Vaste saga au pays du Soleil-Levant, où Spielberg retrouve sa position préférée, celle où il est le plus fort : la restitution du monde à travers les yeux de l'enfance. Il y a des longueurs, mais je trouve le film mature, touchant et intelligent, ponctué de quelques grandes scènes.
4,5/6
La couleur pourpre
Ca fait longtemps que je ne l'ai pas vu, j'en garde le souvenir d'un film très chargé (c'est le mélo XXL), d'une grande beauté plastique, avec une Whoopi Goldberg qui déchire tout. Avec aussi l'impression d'un Spielberg voulant prouver à tout le monde qu'il pouvait "faire sérieux". A revoir, mais pour l'instant...
3/6
Indiana Jones et le temps maudit (1984)
Versant
Tombeau hindou des aventures d'Indy. C'est proprement époustouflant de brio, avec une scène d'ouverture en apnée, un rythme endiablé du début à la fin, des trésors d'imagination, un humour délirant de tous les instants, et une volonté d'en offrir toujours plus à son spectateur.
5,5/6
E.T. l'extraterrestre (1982)
L'un des films les plus émouvants du monde, évidemment. Fable d'une simplicité absolue et d'une beauté sans pareille, qui constitue l'une des oeuvres de mon enfance. C'est confondant de naïveté, et en même temps d'une justesse et d'une force incomparables : tout y dit sur la force du lien, le réel transfiguré, l'enfance, l'amitié, l'émerveillement. Et quelle perfection picturale, quelle évidence formelle !
6/6
Les aventuriers de l'arche perdue (1981)
Un des mes 10 films préférés. C'est un panard gigantesque que je prends à chaque vision (il doit y en avoir 237 à ce jour), ce film fait partie de moi, j'en connais les moindres répliques sur le bout des lèvres, avec le coeur qui éclate d'euphorie, d'exaltation, de bonheur et d'excitation. Le merveilleux qui pète de partout, les accents de récit biblique, la musique de Williams, le charme pétillant de Marion, Harrison forever...
6/6
1941 (1979)
Du Tex Avery sur pellicule, complètement barré, décapsulé de toute barrière logistique, et pas toujours maîtrisé dans sa folie. Il y a du grandiose et du foiré là-dedans, une sorte de grand bazar de gamin en pleine cour de récré...
Allez,
3,5/6
Rencontres du troisième type (1977)
Magnifique allégorie du contact et de l'apprentissage, où Spielberg traduit sa capacité enfantine à s'émerveiller à travers une sensibilité d'adulte. Je trouve le film d'une précision, d'une sensibilité et d'une maîtrise assez miraculeuses, et la scène finale est gravée dans la postérité.
5,5/6
Les dents de la mer (1975)
Très gros morceau de la filmo spielbergienne, objectivement l'un des tous meilleurs. Une sorte de cauchemar subaquatique qui fait remonter à la surface toute une salve de terreurs ancestrales : de la nouvelle incarnation de
Moby Dick à la peur de la castration, c'est autant la psychanalyse que la métaphysique qui sont convoquées ici. Avant tout ça, c'est un monument de suspense et de mise en scène, le digne successeur des
Oiseaux à bien des égards.
6/6
Sugarland express (1974)
Joli road-movie en forme de western contemporain, qui suit le drame assez poignant d'une mère esseulée. Ca fait très longtemps que je ne l'ai pas vu, je l'avais trouvé très réussi, et je me souviens d'une la fin assez
dure.
4/6
Duel (1971)
Thriller minimal d'une pureté blanche, limpide, implacable, témoignant d'une science innée du découpage, du rythme, du cadre, et d'un art consammé à faire naître la tension à partir de rien. Sur une trame de base, Spielberg fait naître des vertiges d'angoisse - et multiplie les niveaux de lecture Coup de maître.
5/6
Mon top :
1. Les aventuriers de l'Arche perdue
2. E.T. l'extraterrestre
3. Les dents de la mer
4. Rencontres du troisième type
5. La guerre des mondes