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MessagePosté: 27 Fév 2016, 13:49 
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Allociné: Au milieu de l'été, Sasha, 30 ans, décède soudainement. Alors qu'ils se connaissent peu, son compagnon Lawrence et sa sœur Zoé se rapprochent. Ils partagent comme ils peuvent la peine et le poids de l'absence, entre Berlin, Paris et New York. Trois étés, trois villes, le temps de leur retour à la lumière, portés par le souvenir de celle qu'ils ont aimée.


J'y allais pour revoir Anders Danielsen Lie, dont la prestation m'avait pas mal marqué dans Oslo, 31 août.
Je trouve que cet acteur a une vraie présence à l'écran, et même s'il y a pas mal de similitudes avec son rôle (et son jeu surtout) qui l'a fait connaître, ça reste un plaisir de le voir. Le rôle veut une certaine mélancolie, on a toujours cette distance, cette froideur, mais l'acteur arrive a posé certaines différences dans les émotions. Judith Chemla est très bien aussi, j'ai quelques petites réserves, mais globalement j'ai trouvé les interprètes très bons.
Pour le film en lui-même, je suis sans doute assez partial et magnanime, le sujet me parlant assez directement. On n'évite certes pas certains défauts qui peuvent être rédhibitoires (film tourné à Berlin, Paris, New York, avec balades dans les parcs, soirées dans les bars cools et vues depuis les toits), mais cela est à mon sens justifié parce que l'on suit les personnages dans 3 moments, distants d'un an chacun, qui sont des vacances pour au moins un des personnages. Et c'est comme ça que je l'ai pris, on assiste à des respirations dans les vies chamboulées des ces gens unis par leur lien avec la défunte, et qui doivent se soutenir par épisodes, embarqués qu'ils sont dans leur vie. On évité heureusement
le flirt entre le compagnon et la soeur de la défunte

et l'ambiguïté, ou plutôt la proximité entre les persos est vraiment bien écrite.
Le film est un drame mais sait être en retenue, et certaines scènes sont vraiment bien écrites et subtiles. On ne se vautre pas dans la complaisance, et même si le film peine à vraiment prendre de l'ampleur, j'ai trouvé qu'il arrivait à taper juste au niveau des émotions à plusieurs reprises.
Quelque chose comme 4/6.


Dernière édition par Jerónimo le 29 Fév 2016, 17:31, édité 1 fois.

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MessagePosté: 27 Fév 2016, 15:49 
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Tu as vu Memory Lane?


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MessagePosté: 27 Fév 2016, 17:10 
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Non, je connaissais pas. Tu conseilles ?


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MessagePosté: 27 Fév 2016, 18:15 
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Oui c'est son premier film.
J'aimerais bien retrouver la mélancolie subtile de ce premier essai.


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MessagePosté: 27 Fév 2016, 18:42 
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Abyssin a écrit:
Oui c'est son premier film.
J'aimerais bien retrouver la mélancolie subtile de ce premier essai.


Il creuse le même sillon, mais je trouve que Ce sentiment de l'été est plus abouti, Hers filme désormais les personnages (presque) aussi bien que les lieux.

Dommage que Dounia Sichov n'apparaisse que si peu à l'écran, mais je ne suis pas très objectif.

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MessagePosté: 29 Fév 2016, 12:03 
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Je trouve le sujet magnifique mais le traitement presque totalement raté pour moi. Paradoxalement pour un sujet aussi sensible, c'est étrangement un film quasiment dénué d'émotions. Le choix de Hers est évident, il veut à tout prix éviter le pathos et le traitement frontal du sujet qui n'est qu'évoqué du bout des lèvres. Du coup tout le film se construit sur une espèce d'errance mélancolique qui aurait pu être bouleversante mais qui, faute de nous faire pénétrer dans l'intimité de la douleur des personnages, m'a semblé purement artificielle.

Il manque un élément fondamental qui sans cesse faisant sentir son absence : la parole. Je trouve que les personnages n'expriment pas ce qu'ils ressentent pleinement. Quand l'un d'eux dit "je n'y arrive pas", on ne lui répond rien. Pour moi le travail du dueil au cinéma est presque forcément indissociable de la parole, de l'expression d'une douleur, d'une absence... Ici le réalisateur pense pouvoir s'en passer mais ça ne fonctionne pas ou du moins pas totalement. On aimerait un moment que les choses éclatent, que les personnages ouvre les vannes (pas forcément lacrymales d'ailleurs) mais ça ne vient pas, on reste dans une espèce de retenue sensible qui ne m'a pas beaucoup parlé. A l'image de Anders Danielsen Lie, excellent acteur, mais qui joue très peu, qui se contente d'avoir les yeux humides et de regarder dans le vide. Étrangement le film répond à la mort par quelque chose de très peu "vitale", même cette dernière partie où la vie reprend ses droits est comme plate et sans affect.

Puis comme tu le dis Jeronimo, ce côté hipster ultime du film m'a un peu gavé même s'il n'en joue pas tant que ça. Mais quand même, il est écrivain, elle est artiste, ils vivent à Berlin, NY, Paris, la soeur tient un magasin d'antiquités, les soirées rooftops, Mac de Marco qui vient faire acte de présence, tourné en 16mm (enfin j'ai eu l'impression) etc... Bref un petit côté parisiano-parisien qui m'a un peu fait chier. Je préfère d'ailleurs à ce niveau là le personnage de la soeur, plus simple, plus émouvante, qui se bat dans sa propre vie compliquée. Je me demande s'il aurait pas fallu en faire le personnage principal.

Bref, une relative déception, j'en lisais du bien partout, je trouve le sujet simple mais finalement assez rare et très beau mais c'est un film qui a glissé sur moi avec un certain ennui sans que j'en retire grand chose.

2/6

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MessagePosté: 29 Fév 2016, 12:46 
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Assez d’accord avec ta critique, on est vraiment dans du cinéma sensitif, je sens beaucoup d’amour du cinéaste pour ses personnages (et les lieux), ça m'aide beaucoup à apprécier le film, même s’il manque un peu de paroles effectivement pour complètement basculer.
Au début, quand Lawrence dit ne pas se rappeler pas que Zoé ressemblait autant à se sœur, c’est magnifique. Et ce type de conversations manque un peu par la suite, c’est vrai. Un moment très beau également, c’est quand Lawrence explique qu’il est très proche de sa sœur : c’est limite un peu trop explicatif mais ça sonne très vrai, et ça met des paroles sur cette relation qu’on sent effectivement très forte tout au long du film.
Par contre, je trouve que la relation Lawrence / Zoé est bien gérée en l'état, tout en non dit justement, on les sent très proches tout le long, ils ont du mal à exprimer leurs sentiments mais en même temps ils se séparent par une accolade à l'aéroport... Je trouve ça subtil et "satisfaisant" en l'état, ça transmet des émotions assez fortes (chez moi en tout cas).

EDIT : le perso s'appelle Lawrence, pas Edward, j'avais craqué.


Dernière édition par Jerónimo le 29 Fév 2016, 20:18, édité 1 fois.

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MessagePosté: 29 Fév 2016, 12:50 
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Jerónimo a écrit:
Assez d’accord avec ta critique, on est vraiment dans du cinéma sensitif, je sens beaucoup d’amour du cinéaste pour ses personnages (et les lieux), ça m'aide beaucoup à apprécier le film, même s’il manque un peu de paroles effectivement pour complètement basculer.
Au début, quand Edward dit ne pas se rappeler pas que Zoé ressemblait autant à se sœur, c’est magnifique. Et ce type de conversations manque un peu par la suite, c’est vrai. Un moment très beau également, c’est quand Edward explique qu’il est très proche de sa sœur : c’est limite un peu trop explicatif mais ça sonne très vrai, et ça met des paroles sur cette relation qu’on sent effectivement très forte tout au long du film.
Par contre, je trouve que la relation Edward / Zoé est bien gérée en l'état, tout en non dit justement, on les sent très proches tout le long, ils ont du mal à exprimer leurs sentiments mais en même temps ils se séparent par une accolade à l'aéroport... Je trouve ça subtil et "satisfaisant" en l'état, ça transmet des émotions assez fortes (chez moi en tout cas).


OK, ben regarde Memory Lane, c'est exactement ça.


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MessagePosté: 29 Fév 2016, 12:58 
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Ok, c'est noté, je vais essayer de me le chopper.


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MessagePosté: 29 Fév 2016, 17:18 
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MessagePosté: 29 Fév 2016, 17:32 
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Jerónimo a écrit:
J'y allais pour revoir Anders Danielsen Lie, dont la prestation m'avait pas mal marqué dans Oslo, 31 août.
Je trouve que cet acteur a une vraie présence à l'écran, et même s'il y a pas mal de similitudes avec son rôle (et son jeu surtout) qui l'a fait connaître, ça reste un plaisir de le voir. Le rôle veut une certaine mélancolie, on a toujours cette distance, cette froideur, mais l'acteur arrive a posé certaines différences dans les émotions. Judith Chemla est très bien aussi, j'ai quelques petites réserves, mais globalement j'ai trouvé les interprètes très bons.
....
et même si le film peine à vraiment prendre de l'ampleur, j'ai trouvé qu'il arrivait à taper juste au niveau des émotions à plusieurs reprises.

Dossier intéressant de Télerama à la sortie du film :
- Une interview de Lie qui est à la fois médecin et acteur :http://www.telerama.fr/cinema/docteur-anders-danielsen-et-mister-lie,138258.php
- Une interview d'Hers sur le rapport de son cinéma à la musique : http://www.telerama.fr/cinema/mikhael-hers-realisateur-de-ce-sentiment-de-l-ete-l-alchimie-entre-musique-et-images-est-insaisissable,138488.php


Sur le film, je suis assez d'accord avec ton texte Jeronimo mais moi je lui trouve une vraie ampleur et tu touches juste quand tu parles de cinéma sensitif (sensoriel pour pinailler). Pour filer la métaphore avec la musique, ça me fait l'effet d'une jolie chanson pop dont le refrain mélancolique reste en tête.


Billy Budd a écrit:
Il creuse le même sillon, mais je trouve que Ce sentiment de l'été est plus abouti, Hers filme désormais les personnages (presque) aussi bien que les lieux.
Dommage que Dounia Sichov n'apparaisse que si peu à l'écran, mais je ne suis pas très objectif.
C'est la blonde de l'épisode américain? Dommage effectivement. D'accord sur ton appréciation du film, on doit être sur la même longueur d'onde au sujet d'Hers. J'aime beaucoup cette manière délicate dont il décrit les relations entre ses personnages. Son regard est simple mais d'une grande richesse. Je comprenne que le côté un peu arty des lieux (la fête à Paris puis New-York, le parc Berlinois) agace certains, moi je trouve que ça s'inscrit bien dans le côté solaire du film et la reconstruction qui s'amorce après le deuil.


Art Core a écrit:
Je préfère d'ailleurs à ce niveau là le personnage de la soeur, plus simple, plus émouvante, qui se bat dans sa propre vie compliquée. Je me demande s'il aurait pas fallu en faire le personnage principal.
Elle est à mon sens autant le personnage principal que Lawrence. Que ce soit par sa présence à l'écran ou l'attention que lui porte Hers.

J'ai adoré et une de mes plus belles séances de 2016. Retrouvé tout ce qui m'avait plu chez Hers dans Memory Lane sans les longueurs et avec beaucoup plus de maitrise. Ce qui travaille son cinéma est assez tenu et j'aime toujours beaucoup son côté non démonstratif. Cet art délicat de faire parler les silences - en opposition avec Art sur sur ce point - et ce côté sensoriel tout en douceur. Chez moi, elle fait plus qu'affleurer l'émotion. Cinéma qui me touche beaucoup. Planant.

5/6


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MessagePosté: 09 Jan 2017, 23:56 
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Abyssin a écrit:
C'est la blonde de l'épisode américain?


C'est aussi ma soeur ; accessoirement, de façon indirecte, je suis dans le film aussi.

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MessagePosté: 10 Jan 2017, 04:55 
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Raconte sur le "accessoirement de façon indirecte".


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MessagePosté: 10 Jan 2017, 08:12 
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Messages: 7508
Abyssin a écrit:
Raconte sur le "accessoirement de façon indirecte".


Hers s'est beaucoup inspiré de notre famille dans ce film, y compris de moi - de l'ordre du clin d'oeil.

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