Forum de FilmDeCulte

Après des moyens métrages remarqués, Montparnasse a reçu le Prix Jean Vigo, Mikhaël Hers passe au long avec ce Memory Lane doux amer comme peut l'être la meilleure pop anglaise.

A la fois très "film français", la plupart des éléments récurrents du cinéma dit d'auteur s'y trouvent, et singulier, nous sommes à des années lumière de ce qui est souvent reproché aux dits films, à savoir le parisianisme ou l'aspect "bobo", Memory Lane parlera nécessairement à tous ceux qui ont vécu des amitiés de groupe et ce moment où .

De jeunes acteurs doués, d'anciennes figures rohmeriennes, et une bande son du meilleur goût font que le film reste longtemps en tête après la projection.

Difficile encore pour moi d'avoir le recul nécessaire, mais je crois qu'on peut raisonnablement qualifier Memory Lane de beau film, tout simplement.

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There is no such thing in life as normal

On retrouve dans ce long métrage tous les motifs Hersiens, que ce soit au niveau de la thématique générale du film, de la mise en scène ou du choix des comédiens. Perso, j'étais comme dans des pantoufles. Stéphanie Daub Laurent qui a une scène d'ex avec le sosie de QGJ, la tour Montparnasse qui apparait au loin, au détour d'un plan, et puis cette façon absolument unique de filmer la banlieue parisienne (Boulogne Billancourt pour être précis), comme dans un rêve. Hers s'arrange toujours pour poser sa caméra là ou la banlieue ouest apparaitra comme un ilot de verdure, malgré le périph', malgré la N118... Je sais pas, ça me fait penser à Miyazaki.

C'est probablement le film le plus facilement attaquable du monde. On est dans un premier degré hyper fragile pour parler des sentiments humains, de l'éclatement du groupe, de la mort... C'est fait sur le fil de rasoir et ça fonctionne par moments. Y'a des séquences vraiment lumineuses et d'autres qui tombent un peu à l'eau. C'était le risque pour le réal. de passer au long métrage et donc de devoir étendre un peu plus ses intrigues, les rendre un peu plus tentaculaires. Primrose Hill savait se focaliser sur quelques personnages et Montparnasse fonctionnait par "sketchs" donc on s'y retrouvait. Là, ça part peut être un peu trop dans tous les sens ce qui fait qu'on peine à vraiment s'attacher aux histoires qui comptent. L'histoire d'amour de Vinçon est vraiment touchante mais l'histoire du pote qui sombre passe presque à l'as alors que c'est vraiment elle qui justifie le film.

Y'a un ton nostalgique très pop qui fonctionne vraiment bien. Une douce lumière d'été, de fin d'après midi, avec ses rues vides, ses cours de lycée qui servent de lieu de répétition ou de pique nique... Là encore c'est super premier degré et ça paraitra ridicule aux yeux de bien des gens. Mais c'est vraiment touchant dans le fond. Après, y'a quelques tics qui fonctionnent pas du tout et qui font basculer le film de l'autre coté. Je pense notamment à ce ralenti au milieu du long métrage. Là, c'est de la gêne. Comme à la fin.

Les comédiens sont vraiment bons et ça fait plaisir de voir de nouvelles gueules. Vinçon est comme toujours excellent et ma pote Stéphanie Daub Laurent (qui s'est mariée puisqu'elle s'appelle maintenant Déhel) mériterait d'être un peu plus présente sur les écrans.

Je crois malgré tout que je préfère les moyens du bonhomme.