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Comment ai-je pu douter?

Russell Crowe. Ridley Scott. John Mathieson. Pietro Scalia. Arthur Max.
Il y a 10 ans, ces quelques hommes faisaient Gladiator.
Comment ai-je pu douter de ce Robin des Bois?

C'est la pensée qui me traversait l'esprit tout le long du premier acte, après l'inévitable carton "d'époque", l'intro inattendue qui flirterait presque avec le film d'horreur, la première bataille, la caractérisation aux petits oignons des personnages et le début de l'intrigue politique...
Durant ce premier tiers, j'étais à 6/6.

Lorsque le tournage fut enfin lancé, après moults remaniements de l'approche choisie de la légende, je craignais de voir le spectre de Gladiator et de Kingdom of Heaven flotter sur l'esthétique et la thématique du film.
Si l'on retrouve ici des enjeux et des archétypes similaires, le film n'a pas à rougir de la comparaison à mon goût. 
Admettons-le d'emblée, Robin des Bois n'a pas le panache romanesque du premier ni la richesse de fond du second mais il tire néanmoins le meilleur de ses deux prédécesseurs pour se créer sa propre identité, celle d'une fable médiévale, profondément ancrée dans une réalité historique mais qui ne sacrifie aucunement la dimension mythique du personnage, et qui se permet même par moments quelques élans poétiques de toute beauté.

C'est le film qui réussit à rendre sublime une scène en apparence anodine de mecs qui sèment des graines.

De toute façon, formellement, Scott et Cie ont remis les petits plats dans les grands et accouchent d'une oeuvre visuellement splendide. Ils parviennent notamment à ne pas trop se répéter vis-à-vis des deux films précités. Si le style de Scott est bel et bien le même, l'ambiance moyen-âgeuse n'a rien à voir avec l'ampleur de Rome ou la majestueuse Jérusalem.
Au même titre, les scènes de bataille parviennent encore à surprendre. La dernière est d'une splendeur épique. Et sanglante.

Un sang qui vient sceller à plusieurs reprises les pactes qui sont fait. Une trahison, une promesse, un amour...
Y a plein de détails de ce genre que je trouve très séduisants, comme le groupe des enfants là, presque onirique...
Et toujours la musique, la grandiloquence des dialogues...j'avais peur que le film ne soit pas à la hauteur de son sujet. J'avais tort.

Je reprocherai tout de même au deuxième acte de ramollir un peu. J'apprécie le temps consacré à la mise en place de la complexité apparente des magouilles politiques (qui confèrent une fois de plus un poids au récit, comme si le sort de tout un pays dépendait d'un seul homme, à l'instar de Maximus et l'Empire Romain ou Balian et les Croisades), mais je me serai passé de certains ajouts un peu factices (le flashback) surtout que Scott en a pas besoin pour forger son héros, mélangeant les différentes versions des origines du personnage et y imposant ses propres obsessions thématiques (l'éternel rapport filial) pour ce "Robin Hood begins".

Mais sinon j'adore.
J'adore l'univers, j'adore les personnages, j'adore la camaraderie, j'adore les ralentis, certaines répliques, le marteau de Petit Jean, les chansons d'Allan a'Dayle et Robin déboîte.

Un gros gros 5/6 (tendance 5,5). 

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Tu brises un peu l'embargo là

Bon, bien aimé également. Visuellement c'est très classe, j'aime toujours autant le moyen-âge au cinéma et le couple Crowe-Blanchett est évident et très bien (j'aime le plan sur le cul de la miss). Comme mon petit camarade, la première heure est superbe, du 6/6 presque évident. Et puis après ça patine et je perds un peu le fil des enjeux... La dernière demi-heure est assez expédiée et du coup on est moins transporté... Le générique est sublime ceci-dit.

Un gros 4/6 tendance 5.

Question : est-ce que Mark Strong a autant l'air de s'éclater que dans kick-ass ?

Son rôle est bien meilleur ici que dans Kick-Ass.

Disons qu'ici c'est un bon archétype tandis que dans Kick-Ass c'est un mauvais cliché.

Après, c'est pas du tout le même genre de film donc t'attends pas à le voir tabasser une gamine.

Il parle très bien français par contre mon pote Mark.

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Ah, excellent.

Parce qu'effectivement dans kick ass son personnage était mal écrit mais lui s'en donnait vraiment à cœur-joie, je lui trouvais davantage de densité que dans ses rôles chez Ritchie.

Les personnages qu'il joue dans Revolver, RocknRolla et Sherlock Holmes sont quand même plus intéressants que sa parodie de mafieux dans Kick-Ass. Vaughn l'avait même mieux employé dans Stardust.

Sinon, je pense que son meilleur rôle reste chez Scott, pas dans Robin des Bois mais dans Body of Lies.

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Les rôles étaient mieux écrits (encore que dans sherlock je le trouve sous-exploité), mais il m'a semblé plus sage, brassant une palette de jeu moins large.
Pas vu Body of lies, cela dit, je vais me le faire tantôt.

J'aime bien le film mais je suis moins convaincu que mes deux compères.

En fait le film se situe à peu près dans mes attentes. Ca remonte aux "origines" de Robin des Bois en replacant le personnage mythique dans un contexte géopolitique réaliste comme on l'aime tant ces dernières années. En ce sens, ça fait beaucoup plus penser à KINGDOM OF HEAVEN qu'à GLADIATOR (même si y a clairement de ça aussi).

Le problème c'est que les enjeux du film ne résonnent pas de manière aussi troublante que dans KOH et ils sont traités de manière un peu emberlificotés ; donc "réaliste", certes, mais pas très clair. Et le film est moyennement bien rythmé.

Au milieu de tout ça, on sent de çi de là un autre film, plus classico-robin des bois, avec le plaisir "geek" de retrouver les figures éternelles de la légende ("Ah, lui c'est Frère Tuck", "Ooh la réference aux Merry Men", etc...). Mais Robin ne devient "des bois" que vraiment très, très tard dans le film et de manière quand même pas mal abrupte.

Crowe est bon, super charismatique, mais finalement j'ai pas été emporté par la fougue du personnage, handicapé ici par une mini-backstory que je trouve pas vraiment nécessaire. Et la relation avec Marian, si elle est traitée de manière adulte, peine également à raisonner.

Sur le plan visuel, c'est merveilleux, surtout au début où y a un vrai souffle, une vraie classe dans la manière de montrer le Moyen-Âge.

Bref, deux heures sympa mais sans génie.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Vous me faites peur avec le "géopolitique".

J'aime Kingdom of Heaven mais c'était quand même l'aspect le plus pataud du film...

Comment peut-on aimer KOH si on trouve l'aspect géopolitique pataud? C'est tout le film l'aspect géopolitique dans KOH.

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Géopolitique c'est pas le bon mot... Je dirai plutôt "politique".

Dans le sens: politique des rois et des barons dans l'Angleterre de 1200 quoi... Donc pas de raisonnance de fou avec le monde d'aujourd'hui.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ca fait deux fois : c'est résonnance.

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Watch me.

Oh I get it.

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Film sur une époque que j'adore, plutôt ample dans sa version longue, très chic...

Mais le fond, c'est le proche orient expliqué par Oui-Oui. Le parallèle fait entre l'époque et aujourd'hui est évident mais ça va pas chercher plus loin.