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MessagePosté: 09 Juin 2009, 09:46 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Un cambriolage préparé minutieusement réussit au-delà des espérances de ses auteurs mais la guerre des gangs qui fait rage les anéantit tous.

Du très bel ouvrage à l'ancienne, un polar fifties qui sent la sueur et traite les gonzesses avec une mysoginie bon ton, évidemment intouchable grâce à cette fameuse scène muette de cambriolage de plus de trente minutes qui force le respect de par sa minute qui ne souffre d'aucune fioriture. Un film étalon dans un Paris de Nouvelle Vague, qui plus de cinquante ans après résiste tant bien que mal à l'épreuve du temps et aux poulains Ocean Eleven en goguette.
5/6


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MessagePosté: 09 Juin 2009, 21:48 
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Inscription: 26 Jan 2008, 00:06
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Oui, le cadrage et le montage donnent une impulsion très nerveuse aux situations, que ce soit dans l'acte physique ou dans les dialogues. Ces derniers, en plus de se reposer solidement sur une écriture aux petits oignons - du Audiard rêche, malin mais pas vraiment ludique - passent également par une mise en valeur des échelles et des postures et font donc, effectivement, la part belle au machisme sous toute ses coutures. Le cambriolage et le gunfight de fin forcent le respect intrinsèquement mais également par la force générale qui se dégage de leurs atomes déviants : l'un est précis, millimétré et jouissif, l'autre tombe dans l'absurde le plus glauque.
Un grand et solide polar qui, au final, glace le sang tout du long et qui m'a fortement donné envie de voir d'autres oeuvres de Dassin, laïlaïlaïlaï.
5/6


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MessagePosté: 09 Juin 2009, 23:06 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Exactement, l'un des meilleurs polars français qui soit.


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MessagePosté: 05 Avr 2010, 23:49 
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Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
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Film noir d'une maîtrise évidente, sans concession, qui n'hésite pas à égratigner ses personnages et ses spectateurs mais qui parvient malgré tout à forcer l'admiration par des séquences magnifiques. Toute la partie muette, sur le braquage, est fabuleuse.. j'avais presque peur de faire du bruit depuis mon salon.

5/6 pour moi aussi.


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MessagePosté: 07 Nov 2024, 14:14 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
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Localisation: Fortress of Précarité
Film d'ouverture du cycle "Casses, braquages et hold-up" à la Cinémathèque, je l'avais sur ma watchlist depuis un moment avec Topkapi, l'autre Jules Dassin qui a servi d'inspiration à la scène d'intrusion dans la CIA de Mission : Impossible, et c'est cool pour une fois de découvrir un modèle qui n'est pas décevant.

Au début, j'ai quand même eu un peu de mal, entre cette gouaille d'époque à laquelle je n'accroche pas particulièrement et la misogynie crasse qui se dégage de l'ensemble, faisant passer les premiers James Bond pour des films progressistes : le protagoniste retrouve sa meuf qui s'est remaquée pendant qu'il était en taule et la fait se déshabiller pour la battre avec avec une ceinture avant de la chasser et c'est genre...posé là comme ça. Et puis il y a cette chanson, écrite pour le film et montrée en intégralité lors d'un numéro de cabaret, intitulé "Le Rififi", où une femme fait l'éloge de la brutalité du criminel.

Et quand il m'a bien corrigée qu'auprès d'lui, j'suis allongée
Pour retourner au paradis, c'est moi qui demande du rififi


What the actual fuck.

Ensuite, j'ai vraiment craint le casse rudimentaire quand ça évoque des obstacles un peu lambda mais la constitution de l'équipe, sans jouer vraiment d'un quelconque ludisme que l'on retrouve pourtant dans ce genre de séquences, est plutôt sympa, quand bien même les personnages sont réduits à des archétypes.

Et puis arrive le casse en soi, une superbe séquence de 30 minutes (!) dénuée du moindre dialogue et de toute piste musicale, laissant le silence créer la tension inhérente à l'activité en cours. Mais le plus épatant, c'est une autre absence : celle de tout rebondissement artificiel. La personne présentant la séance évoquait les codes du genre et notamment celui d'annoncer un plan parfait et de montrer comme il n'allait inévitablement pas se dérouler comme prévu. Or, ici tout se passe globalement comme prévu. C'est la minutie laborieuse de l'opération, que l'on croirait presque voir se dérouler in extenso, qui impressionne et tient en haleine (alors qu'on est en 1955 et qu'il n'y a aucune technique qui tient de la quasi-SF comme dans beaucoup de films de ce registre).
Le découpage sait quand laisser durer les plans et quand les raccourcir, c'est vraiment de l'orfèvrerie et tu comprends que ça ait eu une telle influence, notamment sur les films de Michael Mann.

La suite aurait pu être en deçà, une inéluctable retombée dans des péripéties plus conventionnelles avec un antagonisme tardif, mais c'est justement là que le film m'a agréablement surpris. Non pas que l'issue morale "le crime ne paie pas" soit inattendue mais dans la manière dont la résolution des événements vient justement servir de contrepoint à la masculinité toxique du premier acte, les "vrais durs" étant montré comme des abrutis, dénoncés pour ce qu'ils sont (par une femme, dans le texte, notamment).
Et puis la toute fin est absolument unhinged, avec cette course effrénée qui menace de mal tourner. Et ce gamin en roue libre debout dans la caisse avec son flingue en plastique. C'est vraiment une course contre la montre pour le sauver d'un destin similaire aux leurs.

Bref, c'était bien.

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MessagePosté: 07 Nov 2024, 17:08 
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22916
Localisation: Paris
J’ai un doute, c’est le casse avec le parapluie ?

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 07 Nov 2024, 17:20 
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Inscription: 18 Aoû 2005, 21:23
Messages: 3437
Oui c'est celui-là.


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MessagePosté: 07 Nov 2024, 18:40 
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Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 6394
vu que 4 films de Dassin (tous bien aimés : Naked City, les Forbans de la Nuit, celui-ci remaké par plein de personnes , y compris le Pigeon de Monicelli en comédie, et le mélo fait avec Duras dans l'Espagne de Franco Dix Heures et demie du soir en été) et ils finissent tous sur une poursuite ou fuite (particulièrement marquante dans le cas de Naked City)
et c'est apparamment aussi le cas de Topkapi.

Maintenant je l'ai vu y a longtemps, mais je ne suis pas sûr que dans celui-ci Dassin endosse la misogynie des personnages (ce sont des clichés rattrapés par une réalité qui les prend aux mots). Ces poursuites fonctionnent souvent comme un retour voulu par les personnages eux-même (mais souvent mortel ) vers le vérisme social et le naturalisme depuis un milieu "codé", temporairement protecteur mais étouffant.

Appris aussi qu'il a fait à chaud un docu présenté commz assez critique sur la Guerre des 6 Jours, curieux de le voir.

_________________
Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


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