quand maxime saada dit que canal ne veut pas nécessairement réduire ses engagements, mais à coup sûr ses obligations, je pense que c'est exactement ces films-là qui vont sauter.
films qui ne peuvent pas se financer sans les clauses de "premiers films" et de "diversité" (pour le coup c'est pas la même "diversité" qu'au cnc, c'est juste les budgets de moins de 2,5), et d'un côté quand tu vois qu'il a fait 20k, ne sera plus jamais diffusé nulle part, effectivement ça n'a pas beaucoup de sens, mais c'est évidemment indispensable pour le "renouvellement des talents" (et que ce ne soit pas que des acteurs ou attachés de presse ou chanteurs ou que sais-je encore qui réalisent des premiers films, ou des chefs ops pour les comédies industrielles) et dans le lot il y aura un
vingt-dieux ou un
les fantômes.
mais
les fantômes ou
vingt-dieux ça n'est pas.
c'est le premier long d'une file qui est passée par le parcours court-metrage, et ça a tellement une vibe de court-metrage que ça fait mal à la tête. l'aspect totalement désargenté, ces décors affreux pas du tout cinégéniques et qui font des plans contraints en permanence, ces mises en scène pas du tout naturelles, ces plans de 50 secondes pour la filmer en train de manger un yahourt...
terrible.
et on arrive au sujet, qui était donc la raison pour laquelle je voulais authentiquement voir le film : la première affaire pénale d'une jeune avocate. c'est mon dél'.
le pire c'est que j'ai l'impression que ce n'est pas le sien.
l'affaire dans laquelle elle est plongée est donc d'une nullité affolante, vraiment ça n'est pas l'oeuvre de quelqu'un qui aime les affaires judiciaires que d'avoir "inventé" un truc pareil. il y a un truc intéressant c'est l'extreme compétition et la dureté et en vrai la précarité de nombreux avocats vs le prestige du métier - et là c'est juste une fille d'immigrés qui monte l'ascenseur social, point. métier d'avocat qui est quand même un truc moralement très complexe, et elle choisit ici le truc le plus profondément bateau pour l'illustrer. et en piratant son propre récit avec une histoire invraisemblable, interminable, note d'intentionnesque de relation amoureuse avec le policier en charge de l'enquête (sachant qu'elle est... vierge !).
le tout écrit de manière vraiment scolaire, on dirait un exercice de fin d'études plus qu'une expression artistique personnelle.
et le tout, donc, avec un personnage un peu surréaliste, une brebis qui vient de naitre, découvre les trucs les plus basiques de la galaxie avec des yeux ébahis, on ne comprend pas bien pourquoi elle a choisi ce métier, ce qu'elle a foutu pendant ses études, ni où exactement elle a fait ses stages. difficile du coup de dire noée abita est bien ou mauvaise, je ne sais pas si c'est un problème de casting, ou bien le personnage tel qu'il est composé fondamentalement, mais elle est centrale dans le ratage du film parce que elle joue et incarne cette candeur absolue qui n'a aucun sens.
j'imagine que les critères de succès pour un film comme ça aurait été une sélection parallèle à cannes, un "bel accueil critique" et genre 50k ? ça n'a rien eu de tout ça et à voir le film c'est vraiment difficile dans le fond, la forme, la sensibilité quelque chose d'extremement prometteur honnetement.