Forum de FilmDeCulte

6/6 et deuxième meilleur film de l’année (quoique j’hésite pour la place de premier).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

J'ai eu du mal à rentrer dans ce rythme à base de montage alterné/parallèle/elliptique ou que sais-je, noyé dans un véritable tourbillon de musiques. A mes yeux au premier abord ça passe toujours pour de la frime ou du tape à l'oeil. Mais cette fluidité et maestria m'ont emporté pour ne plus me relâcher et j'ai pris beaucoup de plaisir devant ce film édifiant sur la guerre des radicalités et la filiation militante.

Le personnage de Sean Penn est certes sur un fil mais ce qui le sauve ce sont ses ambiguités et ambivalences sur son rapport aux Noires, à l'orientation sexuelle (il se fait bel et bien gunfucker...), à son engagement politique, à sa fille (belle séquence du test ADN sous tension où on sent qu'il préfère qu'elle soit sa fille, tant il l'admire déjà)...

J'ai aussi adoré toute la séquence d'assaut sur la ville hispanophone où la population n'a pas attendu la gauche radicale pour résister et fuir la police et les autorités. La grandiloquence du militant d'extrême gauche est gentiment moquée mais PTA ne fait pas l'erreur, comme l'a faite Ari Aster dans Eddington, de renvoyer dos à dos extrême gauche et extrême droite. Parce que la seconde est bien plus dangereuse, profitant d'appuis au sein du pouvoir et de ses bras armés la police et l'armée. Stupéfiantes scènes avec les suprémacistes blancs, à la fois banals et psychopathes.

Avec Lohmann on n'était pas tout à fait d'accord :

https://www.youtube.com/watch?v=ITBF-jRT-uM

hahaha quel sens du teasing

Non, c'est intéressant. Pour le coup, il y a certaines réserves de Lohmann que je trouve bien senties, notamment sur le côté très obscur des méchants.

C'est marrant de voir vos tronches et vos vidéos canapés sont sympa même si je ne suis pas toujours d'accord ( les avis sur pacifiction ou the substance )

oui c'est vrai

Cool !

Il n’y a pas d’épisode sur Pacifiction à ma connaissance.

Ils en parlent dans le top les cinéastes actuels les plus passionnants.

Ahhhh, je n’y étais pas mais j’en aurai remis une couche !

Je sais. Je sais.

un élément intéressant qui ressort avec les interviews, (de lui et des acteurs) c'est à quel point la film a été improvisé. ça va du fond de ce qui se passe (genre ils ont plus ou moins arrêté le tournage le temps que del toro finisse the phoenician scheme, et pendant ce temps ils ont réécrit tout son personnage et ses aventures), que l'intérieur des scènes (les dialogues, tout), ou genre la poursuite de fin ils l'ont tournée 4, dans 4 endroits et de 4 manières différentes.

et du coup ça a été un glissement progressif de méthode.

pour hard eight / boogie night / magnola c'était fidèle à la ligne au scénario.
punch-drunk love plus ou moins, mais c'est là qu'il a commencé à évoluer en direct. ils se sont arrêtés au bout de deux semaines pour tout refaire depuis le début, avec un autre style. puis ils se sont arrêtés de nouveau le temps de réécrire complètement le troisième acte, dont emily watson disparaissait totalement. c'est vraiment l'identité du film qui a changé en cours de tournage.
the master ce qu'il y a à l'écran n'a pas grand chose à voir avec le scénario. il réécrivait sans cesse avec l'aide des acteurs, et là aussi il retournait plusieurs fois certaines scènes, dans différents décors, différents acteurs, etc. et y a une montagne de choses coupées.
sur licorice pizza, le scénario était un séquencier et à l'intérieur des séquences c'était écrit de manière très rough, mais la consigne était de ne plus regarder ce qu'il y avait d'écrit une fois sur le tournage. tout se faisait de manière vivante et organique.

et donc là, ça semble être l'aboutissement et le mélange de toutes ces méthodes, il semble plus à l'aise que jamais à l'idée de chercher, faire vivre les choses, à ne pas tout maîtriser, etc. ce qui explique aussi le budget qui passe de 100 à 140 en cours de route. mais c'est hyper intéressant parce que ça n'est possible que avec le déluge de pognon à l'américaine, et ça semble vraiment inimaginable à l'intérieur du cinéma français obsédé par le scénario-bible (à part genre kechiche ou lelouche mais je distingue vraiment les méthodes, pour le coup).

Pensez-vous que le film restera au Max Linder jusqu'à la semaine du 15 octobre incluse ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

oui ! ça marche, ils ont annoncé le suivant, pas de problème.

Beaucoup aimé le film aussi. Mais j'ai une question : je n'arrive pas à me rappeler ce qui relance la traque des révolutionnaires au bout de 16 ans. Quelqu'un se souvient?