Forum de FilmDeCulte

ça commence super bien.

il y a, certes, une étrange et un peu ridicule (ce plan de l'enfant qui passe par la fenêtre...!) intro qui permet de positionner l'héroine comme étant en deuil. c'était avant que ça devienne le poncif absolu, certes, mais ça servait déjà à donner artificiellement un peu de consistance au personnage féminin qui sinon n'a aucune autre caractéristique que celui d'être une petite meuf.

mais tout de suite après ça, on attaque avec une histoire hyper simple et ultra efficace : un couple fait une croisières en amoureux, perdus au milieu de l'océan, et un inconnu débarque, paniqué, en barque pour fuir le naufrage de son bateau. l'humanité les force à le recueillir, mais il est quand même très bizarre et son histoire ne tient pas debout.
c'est raconté calmement, sans musique, proprement, simplement. ça laisse le temps de faire monter la situation, et ça devient super tendu, nerveux. une économie de moyens à tous niveaux qui fonctionne, il y a de très chouettes plans qui pourtant ne payent pas de mine, les acteurs sont parfaits, on a vraiment aucune idée de où ça va et comment ils vont tenir 1h30 avec ça.

et de fait...

ce super premier acte dure 30 minutes, puis tout s'effondre.

on est légitimement pas chez haneke, donc c'est voué à rester soft. et soft avec 3 personnes dont 1 psychopathe sur un bateau, c'est compliqué. du coup les regles du jeu narratif sont posées : 0 crédibilité pour peu que ce soit pratique pour l'auteur. donc très rapidement, les choses n'ont plus trop de sens, toutes les 10 minutes tu te dis "mais je comprends pas pourquoi il a fait / pas fait ça ?", avec l'histoire coupée en 2. première partie : toutes les merdes possibles arrivent au personnage pour l'occuper et maintenir un suspense un peu artificiel. deuxième partie : aucune merde n'arrive aux autres personnages, du coup tout est anesthésié et tue le peu de suspense qu'il y a. du coup ça n'est pas pulp, ça n'est pas drôle, ça finit juste par devenir agaçant.

après son début tonitruant, la déception est donc rude, d'autant que le film a plein d'atouts. à commencer par son équipe, c'est un film totalement australien mais tout le monde a ensuite fait carrière aux usa, et ils sont tous très chouettes, nicole kidman bébé et déjà trop bien, billy zane parfait, phillip noyce avec un vrai savoir faire... et ça ressemble vraiment à un film américain, à s'y méprendre, jusqu'à l'outro totalement ridicule qui a donc été rajoutée quand warner a acheté le film.
(d'ailleurs assez pénible parce que le film a manifestement été restauré, mais ils ont remplacé le logo warner de l'époque par le nouveau, quand même triste que ces marqueurs disparaissent)

J'aime bien ce film. un des rares ou j'apprécie Kidman.

Très bon souvenir du fessier de l'actrice lors de la scène de sexe, était ce celui de Nicole?

oui ! et celui de billy aussi.

on savait vivre, à l'époque.

Je me demande ce qu'aurait donné la version inachevée d'Orson Welles.
Je l'avais regardé pour son casting australien sympa, juste avant l'explosion du trio à Hollywood.
Mais aussi pour l'inspiration, avec si peu d'acteurs, c'est l'idéal pour un court-métrage.

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"Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice."
- George Orwell

Film que j'ai vu par hasard il y a très longtemps et que j'avais trouvé vachement bien. Faudrait que je le remate.

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Netflix les gars, Netflix.

Ouais remate-le parce que vous avez dû voir ça enfant ou ado quand vous aviez pas de tête, je ne m'explique pas la clémence autrement.

FingersCrossed a globalement tout dit.

La longue intro muette avec gros son fouteur de pression est plutôt intrigante et les propos du toubib suffisent à rendre état de l'horreur, rendant le flashback sur l'accident inutile au-delà de l'effet choc (et à moitié ridicule). Mais en réalité...tout ce trauma est inutile? J'imagine que dans le bouquin original, l'écriture travaille davantage l'instinct de survie d'une femme en deuil mais à l'écran, c'est complètement superflu. Le personnage féminin se bat comme n'importe qui se battrait et ce n'est pas du tout inscrit dans un quelconque parcours de guérison.

Mais vous savez quoi? C'est même pas mon problème avec le film, je vais pas faire l'inspecteur des scénarios finis sur la profondeur et la cohérences des arcs des protagonistes, non, je vais me contenter de le faire sur l'écriture des rebondissements et péripéties qui prend la notion de crédibilité et la balance par-dessus bord à chaque instance. C'est quand même l'histoire d'un simili-psychopathe qui sème le mari d'une femme pour rester seul avec elle sur le bateau et...qui ne la surveille pas. Il la laisse complètement libre de faire ce qu'elle veut donc allumer un radar, communiquer par radio, chopper un flingue, etc. Il aurait tué 5 personnes sur son propre navire mais pour cet otage, c'est confiance? On est censé prendre sa caractérisation grossière de grand gamin fou comme excuse pour justifier qu'il laisse à son otage le temps de tout faire pour s'échapper/le contrer/communiquer avec son mari?

C'est proprement n'importe quoi.

Je ne crois à rien. Je crois encore moins à la nécessité de coucher avec le gars alors que ce n'est pas du tout à un moment où elle n'a pas le choix ou pour l'assommer/le planter ou quoi, c'est vraiment juste gratuit pour faire tordu, pour ajouter un peu de déviance à un film où il ne se passe virtuellement pas grand chose. Ça aurait dû être un putain de huis clos tendu sur une meuf qui doit ruser face au tueur qui la tient prisonnière, à se demander s'il va la violer, s'il va la tuer, comment elle va s'en sortir, comment rejoindre son mari, mais non, lui il chill sur le pont tandis qu'elle fait ce qu'elle veut dans la cabine. Mais le pire, c'est qu'elle a plein d'opportunité de le tuer et ne le fais jamais.

Foutage de gueule intégral.

La débrouillardise du mari sur l'autre bateau est plus engageante mais c'est tellement un pro que le scénario se rend vite compte que c'est pas intéressant et l'oublie alors un moment avant de renouveler la panne pour le coincer. Vraiment un récit sans idées (à part le coup de la clé et du chien, limite ridicule ça aussi mais vaguement assumé).

Et y a genre 3 ou 4 fins différentes, et ils terminent pas sur la meilleure (même si j'aime bien le coup de la fusée).

Formellement, c'est carré, avec quelques gros plans bien sentis, mais nothing to write home about non plus.

Phillip Noyce, dfaçon, vlà la carrière de films nuls ou mid.

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Film Freak a tout dit. Situation de départ cool et éloquente, mais après trop de latitude laissée à Kidman et trop de galères exogènes pour Neill dans l'autre bateau.

J'aime bien par contre le dernier acte avec la musique funèbre. Y a une vraie ambiance qui s'installe pendant 10 minutes à ce moment-là. Et si d'aventure ça s'était terminé avec ce beau moment où Kidman tend la main et attrape celle de Neill (qui n'aurait donc pas réussi à la sauver, c'est elle qui le sauve) ça aurait été PAR-FAIT comme conclusion. Que nenni.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste