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MessagePosté: 20 Nov 2012, 10:21 
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Dans une guerre abstraite en terre inconnue, une patrouille militaire de quatre hommes, le lieutenant Corby, le sergent Mac et deux soldats, Fletcher et Sidney, se retrouvent derrière les lignes ennemies après que leur avion se soit écrasé. Ils avancent dans la forêt, surprennent deux militaires ennemis et les massacrent. Puis ils rencontrent une jeune fille et, craignant qu'elle ne les dénonce, l'attachent à un arbre. Pendant que ses trois camarades vont vers la rivière construire un radeau qui, espèrent-ils, les ramènera chez eux, Sidney garde la jeune femme. Il se révèle alors avoir l'esprit dérangé, autant à cause des violences de la guerre que de son désir naissant envers la prisonnière…

Un mot sur la restauration déjà qui est vraiment époustouflante, le film est absolument nickel que ce soit au niveau de l'image ou du son. Pour un film que l'on supposait plus ou moins perdu il y a quelques années et dont il n'existait qu'une vague copie j'ao été bluffé.

Alors venons en au film. C'est assez étrange de découvrir un film absolument détesté par son réalisateur, qui n'approuverait certainement pas cette ressortie sauvage. Et effectivement on comprend un peu pourquoi Kubrick l'a renié si violemment. Ce qui frappe le plus en réalité c'est l'amateurisme total du projet. 4 mecs s'écrasent en forêt et tentent de regagner leur camp. C'est vraiment le cliché du premier film fauché que l'on s'en va tourner en forêt le week end pour pas déranger les voisins et pour ne pas se prendre la tête avec le décor. Après même au niveau mise-en-scène c'est très hésitant. Le montage (réalisé par Kubrick lui-même) est loin d'être exemplaire. Que ce soit les cadres ou les raccords, tout ça est très sommaire, très grossier (beaucoup de gros plans de visages sursignifiants un peu ridicules). Et puis la nature même du film, son scénario en réalité est quand même d'une totale pauvreté. Les 4 mecs font des allers/retours avec la rivière, semblent en permanence perdus, mettent au point des plans foireux et philosophent sur la vie et la guerre. C'est relativement chiant malgré sa durée d'une heure.

Mais là où c'est passionnant c'est d'essayer de détecter sinon le génie à venir, tout du moins le talent évident de Kubrick. Et oui il y a plusieurs choses qui donnent au film ce petit grain de singularité qui lui donnent cette saveur un peu particulière. Que ce soit sur des détails de pure mise-en-scène, des choix de cadres un peu surprenants (la façon dont le visage d'un personnage tombe sur le sol après avoir été fusillé). Que ce soit la lumière même (Kubrick était chef op du film) avec une scène à la fin dans la fumée qui évoque Apocalypse Now avec 30 ans d'avance. Que ce soit le "personnage" du chien, indifférent aux notions de camps et de guerre (un des éléments les plus réussis du film). Que ce soit l'aspect très bavard du film où les personnages digressent en permanence sur la vie, sur leur rapport à la guerre, où Kubrick essaie de pénétrer leur esprit. Et bien sûr quand on connaît la suite de sa carrière c'est un vrai plaisir d'y voir ses obsessions finalement très présentes. Nihilisme, peu de foi en l'humain, misogynie, folie. Tout est là bien présent déjà.

Le film reste vraiment intéressant en tant que document et l'on se plaît à tenter d'y reconnaître le génie du plus grand cinéaste ayant vécu mais au delà de cela, c'est en effet assez faible et petit même si dans ses meilleurs moments on peut y voir un film de guerre presque visionnaire qui dès les années 50 nous dit que tout ça n'a strictement aucun sens, et qui évoque le chef-d'oeuvre de Coppola Apocalypse Now (on retrouve la rivière et une certaine ambiance).

3/6

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MessagePosté: 20 Nov 2012, 11:44 
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Kubrick avait beau être perfectionniste, je comprends son embarras, c'est franchement amateur, et c'est plutôt Conrad qui fait le lien avec Apocalypse Now.


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MessagePosté: 20 Nov 2012, 11:46 
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Oui, oui effectivement. Mais cinématographiquement parlant je trouve qu'il y a une certaine parenté entre les deux films.

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MessagePosté: 20 Nov 2012, 11:49 
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On y pense inévitablement avec la voix-off du type sur son radeau. Cinématographiquement, on est quand même très loin du grand style de Coppola.


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MessagePosté: 20 Nov 2012, 11:58 
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Ah ça c'est clair (d'ailleurs le radeau fait bien pitié, trois bouts de bois mal fixés ensemble...) !

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MessagePosté: 20 Nov 2012, 12:07 
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Sans parler de la fin,

avec les types qui s'évadent en avion pour mieux revenir aussitôt après être arrivés à la base, et de ce qui suit, incompréhensible.


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MessagePosté: 20 Nov 2012, 12:08 
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lol, oui effectivement ça n'a pas grand sens. De toute façon géographiquement parlant on ne comprend pas grand chose.

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MessagePosté: 22 Mai 2025, 20:59 
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Art Core a écrit:
Et effectivement on comprend un peu pourquoi Kubrick l'a renié si violemment. Ce qui frappe le plus en réalité c'est l'amateurisme total du projet. 4 mecs s'écrasent en forêt et tentent de regagner leur camp. C'est vraiment le cliché du premier film fauché que l'on s'en va tourner en forêt le week end pour pas déranger les voisins et pour ne pas se prendre la tête avec le décor. Après même au niveau mise-en-scène c'est très hésitant. Le montage (réalisé par Kubrick lui-même) est loin d'être exemplaire. Que ce soit les cadres ou les raccords, tout ça est très sommaire, très grossier (beaucoup de gros plans de visages sursignifiants un peu ridicules). Et puis la nature même du film, son scénario en réalité est quand même d'une totale pauvreté. Les 4 mecs font des allers/retours avec la rivière, semblent en permanence perdus, mettent au point des plans foireux et philosophent sur la vie et la guerre. C'est relativement chiant malgré sa durée d'une heure.

Mais là où c'est passionnant c'est d'essayer de détecter sinon le génie à venir, tout du moins le talent évident de Kubrick. Et oui il y a plusieurs choses qui donnent au film ce petit grain de singularité qui lui donnent cette saveur un peu particulière. Que ce soit sur des détails de pure mise-en-scène, des choix de cadres un peu surprenants (la façon dont le visage d'un personnage tombe sur le sol après avoir été fusillé). Que ce soit la lumière même (Kubrick était chef op du film) avec une scène à la fin dans la fumée qui évoque Apocalypse Now avec 30 ans d'avance. Que ce soit le "personnage" du chien, indifférent aux notions de camps et de guerre (un des éléments les plus réussis du film). Que ce soit l'aspect très bavard du film où les personnages digressent en permanence sur la vie, sur leur rapport à la guerre, où Kubrick essaie de pénétrer leur esprit. Et bien sûr quand on connaît la suite de sa carrière c'est un vrai plaisir d'y voir ses obsessions finalement très présentes. Nihilisme, peu de foi en l'humain, misogynie, folie. Tout est là bien présent déjà.

Le film reste vraiment intéressant en tant que document et l'on se plaît à tenter d'y reconnaître le génie du plus grand cinéaste ayant vécu mais au delà de cela, c'est en effet assez faible et petit même si dans ses meilleurs moments on peut y voir un film de guerre presque visionnaire qui dès les années 50 nous dit que tout ça n'a strictement aucun sens, et qui évoque le chef-d'oeuvre de Coppola Apocalypse Now (on retrouve la rivière et une certaine ambiance).

3/6

Cette note moyenne qui s'est incompréhensiblement transformée en 3 étoiles et demi sur Letterboxd...

Et pourtant, il avait vraiment tout dit, le Cocore.

Moi aussi, quand je dessinais ado, dès que j'avais le sentiment d'avoir foiré mon dessin, je le gribouillais furieusement pour le faire disparaître, allant même parfois jusqu'à froisser la feuille en boule, alors je comprends complètement que Kubrick, même s'il n'était pas celui qu'il est devenu, ait eu envie de récupérer toutes les copies pour les BRÛLER.

Parce que c'est vraiment amateur quand même. Le tournage à quatre acteurs (donbi) en forêt, les faux raccords (fautes de 180 + plans floppés pour éviter la faute), les choix hasardeux (ces vues subjectives de gens qui regardent la caméra en gros plan, yeesh), la volonté de faire un film à la fois profond et poétique sur La Guerre (évidemment pas spécifiée)...c'est effectivement davantage un sous-(sous-sous-sous)Apocalypse Now qu'un quelconque brouillon des Sentiers de la gloire ou Full Metal Jacket même si on peut évidemment voir les germes de thématiques chères à l'auteur dans son portrait noir de l'Homme (qui va partir en couille) mais l'exécution est trop précipitée et superficielle (malgré les kilomètres de blabla didactiques) pour paraître autre chose qu'arbitraire. Je sauve cette sensation de huis clos vaguement oppressant alors qu'on est dans un espace ouvert et éventuellement quelques effets de montage témoignant dans la fougue de la jeunesse mais sinon c'est la preuve que personne n'est à l'abri du court métrage étiré. Et qu'il faut croire en ses rêves.

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MessagePosté: 22 Mai 2025, 21:44 
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Film Freak a écrit:
Cette note moyenne qui s'est incompréhensiblement transformée en 3 étoiles et demi sur Letterboxd...


Il a pas osé taclé Kubrick.

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MessagePosté: 23 Mai 2025, 12:01 
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Ça a du être noté sur la foi de ma mémoire défaillante :|

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MessagePosté: 23 Mai 2025, 15:11 
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Art Core a écrit:
Ça a du être noté sur la foi de ma mémoire défaillante :|

Donc tu arrives à vivre avec une possible non-concordance entre tes notes du site de Captain et tes notes sur LB??

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MessagePosté: 23 Mai 2025, 16:19 
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Non mais pour les films récents c'est bon mais certains vieux films étaient pas notés sur IMDB donc j'ai noté vite fait sur LB.

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MessagePosté: 23 Mai 2025, 17:03 
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Et tu arrives à vivre comme ça ?

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MessagePosté: 23 Mai 2025, 17:06 
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MessagePosté: 23 Mai 2025, 17:08 
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Art Core a écrit:
Non mais pour les films récents c'est bon mais certains vieux films étaient pas notés sur IMDB donc j'ai noté vite fait sur LB.

Mais quand t'as copié/collé ta critique, t'as pas vu la différence de notes?

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