Forum de FilmDeCulte

Étonnement, même après des mois d'exploitation en salles et en semaine tôt dans l'après-midi, la salle où j'étais était plutôt remplie, même pour un petit ciné. J'y suis allée sans rien connaître du film hormis le cadre choisi, (en même temps je fuis les bandes annonces donc préférence marquée pour les cinémas qui nous dispensent de ça). La réalisatrice évite plutôt les écueils que je craignais voir au vu du scénario. On sent beaucoup de tendresse à filmer ces tranches de vie de "péquenauds" du monde rural fans de tuning, une authenticité dans la peinture brossée de cette jeunesse évoluant en vase clos, s'en dégage beaucoup de naturel.

La musique des passages extra-diegétiques est très belle. Et d'ailleurs, celle de la scène de fuite à bécane après que Totole fracasse une bouteille sur la tête d'un gars, m'a fait penser à celle d'Akira avec le fight à bécanes entre la bande de Kaneda et le gang des clowns. Je me suis demandée si c'était volontaire ou juste moi qui faisais un lien sorti de nulle part (de mémoire, j'entends une similitude dans la composition avec les souffles et les percussions). Par contre, j'ai pas regretté d'avoir les bouchons d'oreilles, la musique techno et Cie m'aurait bien explosé les oreilles.

J'ai beaucoup aimé, je comprends parfaitement le succès du film qui me semble mérité. Sans crier au chef d'oeuvre, c'est prometteur pour un premier film. Curieuse de découvrir les futurs projets de la réalisatrice !

Le film n'est pas nul mais il me faut confesser plusieurs motifs d'incompréhension à sa vision.


1) QGJ attribue "la réussite" du film à la représentation d'"un monde qu'on ne voit jamais et qui est dépeint avec tendresse et sans jugement". J'ai l'impression au contraire qu'il s'agit d'un tiers du cinéma français, de La Belle Épine à Rodéo, de Dumont, en passant par Jean-Charles Hue à Chien de la casse et Petit Paysan, Chien de la casse, le cinéma français affectionne les marges, la ruralité, les microcosmes, les sous-cultures et les choisit comme sujet de manière un peu performative, avec beaucoup de difficulté pour en transcender les limites (c'est un peu ce que réussissait En Fanfare). Vous diriez que c'est là le lot de tout film, mais dans ce cinéma français, l'univers prend le dessus sur le scénario.
2) Ce qui donne donc ici un film particulièrement décousu et lâche aux entournures, ce que Louise Courvoisier résout par l'utilisation de la musique (dont des morceaux qui font penser à la bo de The White Lotus) et une sorte de deus ex machina présent tout au long du film, la petite fille, beaucoup plus mûre de son âge, qui perso m'a fait penser à Esther de Jaime Collet-Serra.
3) L'actrice principale a obtenu le césar de la révélation de l'année ? La compétition est devenue si faible ? Elle est bien mais joue à peine.

Superbourrés sinon partage avec Vingt Dieux une intrigue à base de confection d’une spécialité locale (ici de la gnôle, là du comté), un héros aux cheveux blonds vénitiens dont le père est mort, bourré, dans un accident de voiture, mais se voulait populaire à la façon d'Artus ou d'Apatow, tandis qu'ici c'est un peu plus arty.


Ah oui ok, fille d'agriculteurs... C'est pas ceux qu'on voit dans l'Amour et dans le pré.

Haha, j'avoue que dès le prénom on pouvait s'en douter

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai cru abandonner au bout de 15 minutes. Les jeunes qui picolent et qui font les cons cela ne m'amuse pas. J'étais aussi d'un bled de campagne.
Après , cela s'améliore et il y a quelques beaux moments ( surtout grâce à la photo)
J'aurais quand même du mal à dire que le film m'a passionné et je ne peux m'empêcher de trouver la représentation de cette campagne jurassienne bien caricaturale ( picole , baise , baston, on appelle pas les flics pour un vol mais on se tape dessus, il n'y a pas de service à l'enfance dans le jura, etc).

Oui ça c'est le gros angle mort du film, comment cet ado peut se retrouver sans aucun service de l'Etat qui vient l'aider, ni aucun adulte qui pense à l'orienter vers ces services...
Et oui pour le côté un brin caricatural, je connais des personnes que ça a complètement rebuté même si moi sur le coup ça ne m'a pas plus frappé que ça.