Forum de FilmDeCulte

Linklater il a fait qq films sympathiques il y a des années et puis plus rien de valable, son cinéma est devenu moins "européen" et de plus en plus "ricain" dans le pire et le plus lourd sens du terme. J'ai feuilleté ds les Cahiers de mai le dossier/entretien sur le tournage à Paris de son prochain film sur le tournage d'"A bout de souffle" en cours. C'est marrant de voir que les Cahiers se passionnent pour un projet qui, s'il ne concernait pas un cinéaste NV, serait immédiatement taxé de "reconstitution méticuleuse ringarde façon musée Grévin"... Là, au contraire, tout le monde se roule ensemble dans le souvenir, à qui aura le plus de détails et d'anecdotes véridiques possibles pour remplir la boutique de l'antiquaire.

Exactement ce que je me suis dit devant l'article.

Et même si c'était exactement le même film sur Godard, jamais la rédaction des Cahiers il y a vingt ans n'aurait accordé le moindre crédit au truc.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Sympathique. Porté par la bonne performance de l'acteur principal, le film se regarde sans déplaisir mais te glisse dessus sans laisser aucune trace mémorielle. Le long métrage sera oublié d'ici peu.

Spoils légers :

Quand même forcément un peu interloqué en voyant le film et en repensant aux avis totalement délirants que j'avais pu lire quand il est passé à Venise. Non pas que le film soit mauvais ou quoi mais clairement ce n'est pas la claque que me promettait certains tweets. On est face à une comédie romantique high concept (comment ça c'est une histoire vraie ?) rondement menée, très bien écrite et jouée (Glen Powell se paye une carte de visite en or, Adria Arjona parfaite en ingénue pas si inégnue) avec un charme évident. La première partie (celle avec tous les déguisements) est vraiment jouissive et si la suite se fait presque plus banal, ça reste solide. Mais voilà je n'y vois qu'un excellent divertissement et j'ai bien du mal à comprendre que l'on puisse trouver que c'est "un des meilleurs films de l'année". Certes il y a un propos assez juste sur le besoin de jouer un rôle (dommage que ce soit évidemment bien trop didactiquement le sujet des cours du personnage principal), sur la réinvention de soi. Certes le ton du film se fait gentiment et jouissivement amoral sur la dernière partie. Mais au final ça reste malgré tout assez balisé, presque trop gentillet (cet épilogue avec les enfants que j'ai trouvé limite parodique tant il te vend le parfait happy end). Bref vraiment pas grand chose à en dire, vu en couple c'est idéal, on passe un très bon moment mais on passe quand même vite à autre chose.

4/6

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CroqAnimement votre

Art Core a...

D'ailleurs j'en ai un peu marre de cette mode très facile de faire du perso principal un professeur qui va discourir pour défricher le discours du film.

Je m'étais préservé pour ne rien savoir du film.

Dès le début j'ai été interloqué: c'est quoi ce prof de philo nerd (chez Powell d'ailleurs on ne croit absolument jamais au nerdisme) qui bosse à mi-temps pour la police en... posant des micros ? Je veux bien que les States soient le pays des jobs de merde et tout mais dès le départ je pige pas. Ensuite le mec se trouve immédiatement une vocation de parfait imitateur.

Je comprends bien que le film est une comédie en plus de jouer sur la figure imaginaire du tueur à gage mais quand même, entre ça, le personnage de la nana "en galère" (avec son appart tout coquet) qui envisage de tuer son mari, plus ce tout petit commissariat avec quatre flics qui gèrent tout, toutes les cinq minutes j'étais en mode "On est où là ?!". EMILIA PEREZ c'est genre du Raymond Depardon à côté de ce machin hors-sol.

En fait j'avais l'impression de voir quasiment un court-métrage dans la simplicité du récit: ces affaires qui arrivent devant un jury en... quelques semaines ou mois tout au plus (d'ailleurs j'ai repensé à l'interview de Nolan où il s'interroge sur la perception de l'écoulement de temps dans un film). Et aussi un court dans le côté "délire entre potes". On sent que Linklater et surtout Powell s'amusent, mais j'étais à des lieues d'imaginer qu'ils avaient également co-écrit le film. Ceci explique cela.

L'emballage "cours de philo" m'a en plus semblé lourdingue, comme si ça voulait donner de la chair et du sens à une histoire qui en manque cruellement, où on ne croit à rien et, bien que le film ne soit pas désagréable à regarder car il reste enlevé, on ne ressent pas grand chose. Reste (cacedédi Karloff) la scène géniale de la fausse engueulade avec les cue cards sur le téléphone.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pour le coup, je crois que tout ça vient directement de l'histoire vraie.

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