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MessagePosté: 11 Jan 2024, 15:16 
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Garçon-veau
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Quel talent bordel, c'est le Bayona de la critique ciné :D

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MessagePosté: 11 Jan 2024, 15:38 
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MessagePosté: 12 Jan 2024, 15:53 
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Beaucoup moins enthousiaste que certains. C'est fait avec classe ( photo, réalisation, musique) mais comme je connaissais très bien le film les survivants réalisé en 1993, il n'y a aucune surprise et réelle valeur ajoutée.Juan Antonio Bayona est un meilleur réalisateur Frank Marshall. Sa carrière passé et j'espère future plaide pour lui. Seulement il se base sur le même livres, les mêmes sources donc n'a aucune vision personnelle à apporter. Il y a des plans quasi similaires dans les 2 films. Le film de Bayona accentue plus aussi le cannibalisme. Il est aussi beaucoup plus réaliste sur les changements physiques ( saletés, perte de poids, barbes, etc) Il insiste juste un peu plus sur le nom des victimes. Cela a peut être une valeur de mémoire mais cela se fait aussi au détriment du développement des survivants. On suit tout le monde et on ne s’attache à personne ( alors que le film est plus long que quasi 25minutes). Je suis aussi d'accord avec Fingercrossed. J'ai eu du mal à reconnaitre les personnages, il faut dire qu'ils sont peu caractérisés et quasi interchangeables. C'est je pense voulu pour renforcer le propos du film ( chacun , même les morts ont eu un un rôle) mais cela se fait clairement au détriment de l'émotion. N'ayant aucune surprise à attendre dans le dénuement ( je savais le nombre de survivant et quelques noms), je m'attendais au moins à vibrer. J'ai regardé cela poliment, sans ennui mais malheureusement sans passion. Bayona a voulu, je pense, aller à l’encontre des critiques qu'on lui avait fait sur the impossible. Parlé que d'un couple et ses 2 enfants dans une catastrophe ayant fait plus de 20000 morts. Ici ils parlent de tous mais survole tout le monde.


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MessagePosté: 12 Jan 2024, 19:32 
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FingersCrossed a écrit:
quel est donc l'intéret de faire un film sur cette histoire ?
la réponse artistique est plus floue, parce que en vrai... y a pas non plus mille choses à raconter.
Citation:
il n'y a aucune exploration des états d'âme face à cette mort promise, des réactions différentes. la religion est quasi totalement absente (alors que les sud américains sont très croyants, que c'est naturellement humain de se tourner vers ça dans cette situation, qu'il y a quelques croix machins pour sous entendre que c'était un enjeu, que le film hollywoodien en faisait des caisses là dessus - je pense vraiment que c'était un axe fort qui est ici totalement zappé - pourquoi ?).

Je trouve ça au contraire omniprésent et c'est normal vu que c'est justement le sujet.
Ça commence avec le fait qu'on va chercher le dernier gars à convaincre de prendre l'avion dans une église et ça se termine avec sa voix off qui énonce de manière on ne peut plus didactique que ce qu'il faut retenir de cette histoire, c'est qu'il faut veiller les uns sur les autres, et pour en arriver là, tu as des gens qui prient littéralement toutes les 10 minutes de film, un moment de désespoir avec injonction de l'un à prier pour finalement en arriver plus tard à "les prières ne nous sauveront pas" en passant par ce superbe monologue du blessé qui dit avoir foi mais "pas en ton Dieu" mais dans les gestes de ses amis qui lui viennent en aide. Même l'histoire du cannibalisme qui caractérise cette affaire dans la conscience collective est recadrée dans ce contexte, les survivants s'interrogeant sur la nature de ce péché et s'ils seront pardonnés. Je suis pas en train de dire que c'est l'histoire d'un peuple croyant qui devient athée mais le parcours des personnages vis-à-vis de la religion est quand même limpide et la façon dont Bayona l'emploie pour formuler son propos sur le sens de la communauté, de l'aide qui ne viendra pas d'un Dieu (if anything, c'est plutôt Dieu qui les a foutu dans la merde) mais de l'humain en chacun d'eux, morts comme vivants, la société de la neige.

Citation:
impossible de distinguer les personnages les uns des autres, ils se ressemblent tous niveau personnalité et physique.

Pas vrai, y a le faux Adam Driver narrateur (Numa), le faux Daniel Bruhl docteur (Roberto), le faux Déjà Vu boucher (Fito)...

Citation:
puis les détails narratifs sont effectivement là - guère passionnants, honnêtement - mais aucun détail humain, vraiment.

Quand le film prend un peu de temps, il y a de très belles choses. La scène des rimes est géniale, par exemple.

Citation:
le film se concentre alors sur l'efficacité, qui dirige totalement l'approche et la mise en scène de bayona. le montage est vif, les scènes courtes - il n'y a aucun ralentissement du rythme ou des plans au fur et à mesure que le temps passe (et ils devaient quand même violemment s'ennuyer), que la mort se rapproche. les plans durent 4 secondes, ils sont toujours beaux, bien cadrés, un peu tape à l'oeil mais ne veulent rien dire : l'impact immédiat du plan est privilegié sur la construction de la scène, son rythme interne et dans le film, sur les informations qu'on veut transmettre.

Là-dessus, je me suis fait la même réflexion pour la première partie. Après une rapide exposition et un crash bien douloureux (les membres brisés putain), les ellipses sont malheureuses, notamment la toute première après le crash, on passe direct à la nuit alors qu'on aurait aimé une approche plus procédurière, et c'est pareil pour les premiers jours (d'ailleurs, je n'ai eu de cesse de me demander pourquoi, alors qu'ils ont masse de tissu et des briquets, ils ne font jamais de feu pour se réchauffer. Visiblement, en journée, ils n'ont pas si froid, ils sont souvent légèrement vêtus d'ailleurs, mais ça m'a perturbé).

Mais je crois que Bayona souhaite s'en débarrasser au plus vite pour en arriver aux "vraies questions" (tout ce que je détaille plus haut). Et donc la deuxième moitié est plus convaincante (même si pas forcément moins rapide).

Le Cow-boy a écrit:
il y a certes un manque d'émotion
Mr Degryse a écrit:
J'ai eu du mal à reconnaitre les personnages, il faut dire qu'ils sont peu caractérisés et quasi interchangeables. C'est je pense voulu pour renforcer le propos du film ( chacun , même les morts ont eu un un rôle) mais cela se fait clairement au détriment de l'émotion.

Ah moi j'ai bien chialax durant le dernier tiers, à plusieurs reprises, plus que les personnages eux-mêmes.

Bref, c'est pas Cast Away mais j'ai trouvé ça bien.

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Je n'arrête pas d'y penser pour ma part.

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Pareil avec le froid qu'il fait je me demande comment ils ont pu trouver les ressources de supporter ça. J'ai fait dix minutes de vélo sans gant hier j'ai cru que mes doigts aller exploser donc vraiment ça me sidère (d'ailleurs détail génial de la pisse sur les doigts dans le film).

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J'ai acheté des gants chauffants, ça change la vie
(topic qui part en sucette)

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J'ai mangé un bout de mon fils hier. Cela donne de l',énergie pour résister au froid.


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C'est pas con.
Qu'ils servent un peu à quelque chose ces sales gosses.

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MessagePosté: 15 Jan 2024, 14:45 
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J'avais déjà vu un documentaire sur ce sujet inratable, plus émouvant que le film, qui ne peut pas manquer de l'être. C'est de l'ordre du téléfilm, style Greengrass - le placement de produit pour Adidas m'a choqué. Même un demi-siècle après les faits, je trouve ça assez indécent. Toujours émouvant quand même.
Peu de photos des protagonistes de l'épisode après leur sauvetage.
Le Vol du phoenix, le remake de John Moore, m'avait plus captivé.


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MessagePosté: 15 Jan 2024, 16:06 
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MessagePosté: 15 Jan 2024, 18:33 
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J'ai rencontré des bots qui écrivaient mieux.


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MessagePosté: 15 Jan 2024, 20:04 
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Sache que je compatis

Après avoir été complices dans «Télématin», un tour du destin les a transformés en duo romantique totalement inattendu.
Les «djeunes» n’ont qu’à bien se tenir. Les progrès de la médecine n’offrent pas seulement à leurs grands-parents et arrière-grands-parents un bonus de forme spectaculaire, mais ils les dotent d’une capacité incroyable à réinventer leurs vies. « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait», se désolait-on encore il y a peu. Quantité de boomers, désormais, font mentir le proverbe, et pas seulement en matière de vigueur physique et de vivacité intellectuelle. Deuil, catastrophe sentimentale? Pendant quelques mois, on les croit –et ils se croient– brisés à jamais, n’ayant plus goût à rien, surtout pas à l’amour, et voilà qu’un beau matin, contre toute attente, ils se relèvent.
Lire aussi: Sophie Davant : «Ma fidélité au Téléthon est la chose dont je suis la plus fière dans mon métier»
Tel le roseau de la fable, ils n’ont fait que ployer sous le vent mauvais du malheur, et maintenant ils se redressent. Encore amochés, c’est sûr, mais subitement revigorés par l’élan vital indispensable pour se réinventer un destin. Ce regain d’énergie trouve généralement sa source dans un constat identique: l’allongement de la durée de la vie est un cadeau unique dans l’histoire de l’humanité. Mais qu’en faire? Sitôt la question posée, le champ des possibles s’ouvre.
Lire aussi: La tribu de William Leymergie
Le boomer se surprend à caresser des projets et son rêve le plus fréquent, c’est de tomber sur un autre senior qui soit dans le même état d’esprit et partager avec lui les belles années qui leur restent. Pas gagné d’avance mais il arrive que ça marche au-delà de ce qu’on espérait, embellies amoureuses qui intriguent les proches et les familles autant qu’elles les fascinent. Quel est leur secret? Un sentiment subit de liberté qui rend envisageable ce qui, des décennies plus tôt, aurait paru absurde ou complètement extravagant? Une volonté commune de conjurer la solitude? Ou la découverte improbable de l’âme sœur, un coup de chance inouï?

Avant Sophie, William ne voyait plus les couleurs de la vie, grâce à elle il les a retrouvées
Chaque romance est unique mais, dans les récits de ces sexagénaires ou septuagénaires qui retrouvent d’un jour à l’autre la ferveur de leur adolescence, des constantes émergent, très curieusement similaires quel que soit l’âge ou le statut social. Inconnus ou célèbres, tels récemment William Leymergie et Sophie Davant, ils décrivent les mêmes émotions, et la première d’entre elles, c’est que les jours ont beau passer ils n’en reviennent pas de cette résurrection amoureuse. Sophie Davant, 59 ans, et William Leymergie, 75 ans, encore tout étourdis par ce qui leur arrive, une divine surprise qu’ils n’auraient jamais imaginée. Comme tous ceux de leur âge, ils sont aussi très émus en se remémorant le vide abyssal qui précéda ces moments magiques : chacun de leur côté, ils ne savaient plus que faire de leur existence. Quelque chose s’est passé qui les a dépassés, et les a conduits d’un jour à l’autre à découvrir un terrain qu’ils ne soupçonnaient pas.

À Bonne Terrasse, la moins people des plages de Pampelonne. Le soir, Sophie Davant, 59 ans, et William Leymergie, 75 ans, côtoient Isabelle Adjani, Patrick Bruel ou François-Xavier Demaison. © DR
Le plus singulier de leur histoire –mais à la vérité, le phénomène est assez fréquent– c’est que Sophie Davant et William Leymergie n’ont pas cherché les retrouvailles: ils se connaissaient depuis trente-cinq ans et même si leur amitié avait perduré, elle était devenue essentiellement téléphonique et, de leur propre aveu, ne se manifestait plus qu’en pointillé. Donc pas meilleur échantillon qu’eux si l’on veut comprendre ce dernier quart de l’existence où tout bascule alors que le destin paraît définitivement scellé et l’avenir, assombri à jamais. William, jusqu’au jour de 2021 où il retrouve Sophie, la voit toujours, en dépit des années, comme la jeune stagiaire qui avait débarqué à la fin des années 1980 sur le plateau de «Télématin». La boule au ventre mais dotée d’une telle niaque qu’il avait décidé de se faire son Pygmalion. Des années d’apprentissage et de complicité jusqu’à ce qu’elle décide, à l’aube des années 2000, de voler de ses propres ailes.

Avant de reprendre leurs émissions «Affaire conclue» (France 2) et « William à midi» (C8), ils ont passé une semaine entre mer et scène: aussi assidus à la plage qu’au Festival de Ramatuelle. © DR
Sophie continuait d’admirer le grand pro du métier qui l’avait menée à la dure mais dont l’humour l’avait aussi beaucoup réjouie, ce qui avait conduit William, faveur rarissime, à l’admettre dans son cercle familial. Une anecdote résume à elle seule leurs relations: Sophie, avant d’épouser Pierre Sled, qui fut longtemps son mari, s’était sentie de le lui présenter, comme si elle ne pouvait convoler sans avoir sa bénédiction… Les jeunes mariés avaient ensuite acheté en Normandie une maison de campagne toute proche de celle des Leymergie et, dès lors, malgré la quinzaine d’années qui les séparait, les deux couples avaient presque tout partagé, les week-ends, les jeux des enfants, les vacances, les projets professionnels, les mauvais jours comme les grandes espérances. Puis, triste banalité, Sophie et Pierre ont choisi des chemins différents et les épreuves se sont succédé: divorce, vente de la maison normande, nouvelles amours hasardeuses. À l’aube de la cinquantaine, Sophie s’était retrouvée seule et contrainte de tout mener de front, travail, enfants, vie privée de plus en plus bancale. Un tel défi ne lui avait guère laissé le temps d’entretenir l’amitié qui l’unissait naguère à William et à sa femme.

Un petit chien qui ressemble étrangement à Raoul, celui de Sophie Davant. © DR
Leur affection réciproque n’avait pas changé mais le lien s’était distendu. Sophie et lui ne se perdent pas de vue, mais on n’en est pas loin: elle se borne à l’appeler de temps à autre pour lui donner de ses nouvelles et lui demander des conseils. Il les lui prodigue volontiers mais un peu en dilettante car lui aussi a changé. Fini France2 et «Télématin», il officie désormais sur C8 et Europe1. En 2020, à 73 ans, alors qu’il est plusieurs fois grand-père, son existence est plus que jamais amarrée à celle qui n’a jamais cessé d’être le pilier de sa vie professionnelle et privée, sa femme Maryline. C’est compter sans la force du «tourbillon de la vie», pour reprendre les mots de la chanson de Jeanne Moreau.

Quand il lui dit qu’elle lui plaît, elle croit à une blague… comme à la télé!
Au moment précis, juin 2020, où l’avenir semble définitivement écrit, l’impensable se produit: William, un matin, se réveille sans trouver sa femme à ses côtés. Il la cherche dans toute leur maison et finit par la découvrir. Elle est inconsciente et les dégâts de la crise cardiaque sont tels que toute tentative de réanimation est vouée à l’échec. Dans une série de Netflix, on verrait bien sûr Sophie accourir dans l’instant et jouer les consolatrices. Mais la vie est plus rouée et bien moins prévisible que la fiction. Quand Sophie apprend la nouvelle, elle est très loin de Paris, c’est son premier jour de vacances et elle n’est pas seule. Pour autant, pour avoir vu sa mère mourir l’année de ses 20 ans, elle imagine la suite. Elle est d’autant plus lucide qu’elle connaît bien William: il ne voudra pas se confier. Que faire? Une fois rentrée, elle choisit de l’appeler de temps à autre, histoire de lui signaler qu’il peut compter sur elle. Il ne saisit pas la perche. Aucun de ses enfants ne parvient non plus à l’arracher à sa douleur.

Les retrouvailles début août après une brève séparation, le temps pour William Leymergie de marier la benjamine de ses trois enfants. © DR
Un jour, à bout de fatigue, l’un d’entre eux demande à Sophie de l’inviter chez elle le temps d’un week-end. Elle est convaincue qu’il refusera. Miracle, il accepte. Le jour venu, elle découvre un homme étrangement absent, et à son tour, elle désespère. Elle tente malgré tout de le dérider, retrouve le ton et les codes de leurs «déconnades» de l’ère «Télématin». Aussitôt, à sa grande surprise, il redevient lui-même. Elle se risque à lui proposer de revenir. Deux fois, trois fois, William passe un weekend chez elle, alors qu’il a toujours eu horreur de dormir chez des gens. Mais Sophie, c’était différent, ce n’était pas «les gens». Tellement pas qu’au troisième week-end il se remet spontanément à faire le clown. Début de retour à la vie. Il compare cette renaissance à une opération de la cataracte: il y avait comme un voile entre lui et l’existence. Tout était gris, sombre, il ne voyait plus les couleurs de la vie. Et soudain, grâce à Sophie, il les a retrouvées.
Lors de ces trois week-ends, il découvre aussi une femme qu’il ignorait: une mère de famille âgée de 59 ans qui continue à mener de front sa vie et sa carrière. À la fois surpris et amusé du spectacle de sa maturité, il observe, déconcerté, cette nouvelle Sophie qui n’était plus la petite Sophie de «Télématin», mais une femme qui n’attendait plus personne. La preuve: elle avait adopté un chien!

Elle préfère le paddle à la nage avec palmes. © DR

Et puis un jour, ils se sont aperçus qu’ils aimaient passer leurs week-ends ensemble. Mais rien de plus. Ils ne s’envisageaient absolument pas d’avenir. Malgré tout, comme dans tant d’histoires analogues, un lien d’une nature inédite s’est noué à leur insu, indéfinissable mais assez fort pour que le jour où Sophie part en vacances sans le prévenir, William en prenne ombrage.
À son retour, il l’invite à dîner. Que lui dit-il? Elle comprend, en tout cas, qu’elle lui plaît. Moyennant quoi, elle refuse de le prendre au sérieux. Elle croit à une blague de plus, part d’un grand rire. Lui ne rit pas. Comme souvent après l’épreuve, c’est dans cette gravité que tout commence. Pour lui comme pour elle, une autre vie démarre et, simultanément, c’est la vie qui redémarre. En toute conscience, pourtant, que rien n’abolira le passé : ce qui a été est.




Pour évoquer ce singulier basculement, les deux boomers invoquent la phrase qu’eut Montand après la mort de Signoret : « On ne refait pas sa vie. On la continue, c’est tout. » Le secret, selon eux, c’est d’accepter tous les possibles. Vivre ensemble, ou pas, ils ne savent pas encore: ça arrivera ou ça n’arrivera pas, pour l’instant, ils se retrouvent seulement pour les week-ends et les vacances. Et pour le reste, admettre qu’on ne remplacera pas ceux qui sont partis, faire de leurs expériences un atout et non une source de peurs, conjurer ensemble les inquiétudes du métier, retrouver le goût des « déconnades » de leur jeunesse, la passion des voyages qui restent à faire et, comme les ados, quantité de curiosités partagées, cinéma, théâtre, concerts. Enfin, dans tout ce qu’ils font, instiller ce qui permet, à chaque instant, de s’étonner encore : un zeste d’imagination. Alors l’avenir, dans tout ça ? Avec les vertus de la tendresse, les tourtereaux seniors ont découvert celles de la sagesse : le présent! 


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MessagePosté: 15 Jan 2024, 21:57 
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Film Freak a écrit:
[Je trouve ça au contraire omniprésent et c'est normal vu que c'est justement le sujet.
Ça commence avec le fait qu'on va chercher le dernier gars à convaincre de prendre l'avion dans une église et ça se termine avec sa voix off qui énonce de manière on ne peut plus didactique que ce qu'il faut retenir de cette histoire, c'est qu'il faut veiller les uns sur les autres, et pour en arriver là, tu as des gens qui prient littéralement toutes les 10 minutes de film, un moment de désespoir avec injonction de l'un à prier pour finalement en arriver plus tard à "les prières ne nous sauveront pas" en passant par ce superbe monologue du blessé qui dit avoir foi mais "pas en ton Dieu" mais dans les gestes de ses amis qui lui viennent en aide. Même l'histoire du cannibalisme qui caractérise cette affaire dans la conscience collective est recadrée dans ce contexte, les survivants s'interrogeant sur la nature de ce péché et s'ils seront pardonnés. Je suis pas en train de dire que c'est l'histoire d'un peuple croyant qui devient athée mais le parcours des personnages vis-à-vis de la religion est quand même limpide et la façon dont Bayona l'emploie pour formuler son propos sur le sens de la communauté, de l'aide qui ne viendra pas d'un Dieu (if anything, c'est plutôt Dieu qui les a foutu dans la merde) mais de l'humain en chacun d'eux, morts comme vivants, la société de la neige.


Ce que tu dis est vrai. Après, je suis aussi d'accord avec ce que dit Fingerscrossed. Il y a un paradoxe un peu bizarre dans le film, lié à un anachronisme : ça ne choque personne aujourd'hui de penser qu'ils ont mangé des cadavres congelés pour survivre (même si cette idée révulse à raison le spectateur). A l'époque, ils ne l'ont pas révélé directement, mais après coup, parce que la presse les y a obligés, et ce fut choquant, et l'argument invoqué fut de dire que c'était comme l'eucharistie dans la liturgie chrétienne, où on mange le corps et le sang du christ réels (différence entre le catholicisme et le protestantisme si je ne m'abuse), ce qui est évoqué dans le film. Le film ne prend pas seulement le point de vue d'un mort, mais de l'un d'entre eux à qui la consommation de chair provenant des morts avoisinants était la plus compliquée apparemment.


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