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MessagePosté: 09 Aoû 2012, 13:51 
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L'impertinent pertinent
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Inscription: 14 Juil 2005, 01:55
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Art Core a écrit:
Il n'y a qu'à voir la rapidité avec laquelle la préparation du casse se met en place.


J'ai adoré effectivement qu'on aille super rapidement au jour J.
Montand s'entraîne UNE FOIS et pas dans les conditions réelles (genre avec le trépied - c'est d'ailleurs absolument génial lorsqu'il décide à la dernière minute de changer sa façon de tirer), et ensuite tu vois Delon et son pote sur les toits. Je pensais qu'ils étaient partis en reconnaissance, mais non ça y était pour de bon...

Citation:
Le Deuxième Souffle mais ça n'en reste pas moins un très grand film.


J'ai le souvenir d'un scénario assez similaire, mais mieux construit et plus intéressant.
J'attendais un Blu Ray pour me le refaire, mais tant pis...

Dans les bonus, l'interview de José Giovanni est énormissime... le mec respecte Melville mais le dézingue consciencieusement avec force arguments.
Pas encore tout maté des bonus.

_________________
I think we're gonna need a helmet.


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MessagePosté: 28 Aoû 2024, 08:16 
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j'ai trouvé ça incroyable, c'était trop bien.

cette histoire totalement basique, l'épure du récit mais aussi ce scénario qui n'est fondamentalement qu'un séquencier amélioré.
je me fous globalement des histoires de gangsters mais le génie de cette citation d'ouverture, la perfection du titre du coup, qui donne à tout dès le début sa dimension finale, ne donne jamais l'impression de glorifier quoi que ce soit ou d'être empathiques avec les méchants - et de fait, personne n'est aimable ou attirant, un sale monde, avec des trajectoires déviantes... le lien avec heat est fait, ce récit parallèle et miroir des policiers et des voleurs.

il y a son génie particulier, la splendeur visuelle de bout en bout, sa manière de transcender visuellement la france de l'époque pour lui donner une dimension inédites, la beauté des couleurs et de la photo, tous ces plans totalement iconique là encore dans une certaines simplicité, l'autorité et la beauté des cadres, les décors zinzins - que ce soit dans le movie-verse (le bar) ou le simple bout de couloir de la direction des services policiers qui est laid mais puissant et évocateur, son talent pour les costumes - ces impers iconiques qui semblent en référence aux films américains mais fonctionnent parfaitement sans que personne n'ait l'air deguisé... du caviar de bout en bout.

évidemment la scène du casse, masterclass, ce silence incroyable, la précision, les petites idées géniales, les choix parfaits, la tension...

et puis delon x bourvil x montand, delon totalement incroyable, la moustache lui va trop bien, impénetrable tout en étant compréhensible, charismatique à faire exploser l'ecran, autoritaire, totalement à ce qu'il est sans dimension supplémentaire, un voyou, qui vit et qui mourra comme ça, point. bourvil est impressionnant, sa voix, son charisme, sa crédibilité, là encore la simplicité de l'écriture qui fonctionne du tonnerre, le flic qui est ça et qui vit pour ça. et montant, que je n'aime pas, et dont la transformation express est effectivement fort audacieuse, mais une star comme ça pour ce rôle c'est parfait, et il est tellement iconique dans toute la partie du casse que ça pardonne tout.

une superbe restauration, salle complète pleine de jeunes gens à la filmothèque, c'était incroyable et excitant et merveilleux, j'ai totalement adoré.


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MessagePosté: 29 Aoû 2024, 18:48 
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Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 6446
Souvenir vague mais j'avais été marqué par le vertige métaphysique produit par le papier peint à bandes sombres et l'ameublement de la chambre où Montand a le delirium, absolument non raccords avec la maison en meulières posée sur le talus (irréelle car aussi isolée que la chambre qu'elle contient, aliénations gigognes et non pas parallèles. Chez Melville chacun semble contenir l'autre qu'il dénie ou domine - peut-être le ressort de la scène où Gian Maria Volonte sauve
Delon à partir du coffre de la voiture). La caméra parait s'y être incrustée malgré l'absence de portes. C'est à la fois une métaphore de la caméra (pour Melville le film est moins une dramaturgie que l'acte de capture brut - l'aspect caricatural des personnages renvoie à la force de l'investissement sur le médium technique, à la fois objectif et doté d'une personnalité - créant une séparation entre situation et conscience, ou plutôt une conscience sans situation, qui attend le film comme un aliment. Il ressemble à Bresson, la morale est la forme extérieure du regard, plus vieux que les faits, et le jugement qui enferme les personnages dans une dette perpétuelle et mortelle est une forme de fatigue de l'absolu), et un lieu primitif, un utérus froid et solitaire qui accouche d'un homme usé, avec la maladie au lieu de l'enfance.
On retrouve le même type d'espace dans Bob le Flambeur, où l'appartement du personnage principal a un carrelage à damier quasiment psychédélique, qui fonctionne comme un rébus plutôt qu'un refuge.
Et aussi dans l'Armée des Ombres, où le nazisme est une force qui maintient les personnages dans des espaces confinés, presqu'originaires (idée dérangeante), volontairement partiels et arbitraires, où le dehors est au contraire le lieu de la vengeance contre lui et de la compensation.

_________________
Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


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