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MessagePosté: 14 Sep 2023, 14:31 
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J'avais le sentiment d'avoir vu le film avant de y aller tellement je sentais le film bien pontifiant et lénifiant sur la beauté du métier de prof malgré ses difficultés. Et c'est exactement ce que j'ai eu. Alors ça ne veut pas dire que j'ai passé un mauvais moment ou que le film est mauvais, ça veut simplement dire que son projet est par trop limpide, la faute à un sujet sur lequel finalement, quand on a vocation à le raconter, il n'y a pas grand-chose d'original à dire. Ici dans ce film choral qui montre différents profils de profs et différentes facettes du métier, il y a un côté un peu exhaustif qui m'a rappelé le cinéma de Jeanne Herry. On en est vraiment très proche, du cinéma de comédiens qui prennent des sujets à bras le corps.

Cependant ce film est moins fort que Je verrai toujours vos visages, ce qui est logique, le sujet n'ayant pas la même portée. Là on est plus dans une comédie dramatique tout ce qu'il y a de classique avec cette articulation délicate vie personnelle, vie professionnelle, ces moments de légèreté contrebalancés par des moments plus durs et surtout ce regard bienveillant d'un auteur qui essaie de prendre de la hauteur sans non plus verser dans la démagogie facie. Et force est de constater que dans son genre c'est réussi. Les personnages parviennent à exister, ont tous un petit espace et on sent une volonté de créer un groupe dans lequel chacun a sa place. Certains sont mieux servis que d'autres (Lucie Zhang n'a pas grand-chose à jouer) mais Lilti fait son possible pour les regarder au-delà de leur pure fonction (la romance avortée entre les deux profs de sport qui tient à quasiment rien). C'est vraiment ce qui est remarquable, cet amour des personnages, de la bienveillance envers eux et à travers ça, de la bienveillance de ce qu'ils représentent dans ce cadre particulier. Sans grand discours moralisateur, sans gros clichés, Lilti parvient à transmettre cette idée du prof qui est là comme un passeur, qui est là pour créer avant tout de l'humain avec les élèves.

Pour le reste on va dire que le film souffre finalement de son ambition, de son côté zapping qui fait que tout passe un peu vite, que les enjeux se font et se défont de scènes en scènes sans vraiment impacter le reste. A l'image du plus gros drame du film, un conseil de discipline qui interroge éthiquement le personnage de Vincent Lacoste. La scène passe et on enchaîne sur autre chose. Et si globalement le film fonctionne on a quand même par moment le sentiment que tout est un peu trop survolé à l'image du pétage de plomb de Louise Bourgoin qui cache un vrai mal être et sur lequel on ne s'appesantit pas. Surpris d'ailleurs par la faible teneur politique du film. Ce n'est pas du tout un film qui s'attaque aux institutions, qui interroge la place du prof dans la société. On ne parle pas salaire, on ne parle pas réformes, on ne parle pas des classes surchargées, on ne parle mal être au travail, on ne parle surtout pas de religion... Dans le film l'équipe encadrante soutient ses profs. Encore une fois on est dans cette bienveillance qui donne au film un côté aussi très lisse, presque agaçant de naïveté et qui me tient toujours un peu à distance. Quelques détails un peu énervant aussi comme l'horizon presque prolo des profs avec Cluzet et sa Safrane et sa cuisine en formica.

3/6

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Dernière édition par Art Core le 14 Sep 2023, 16:13, édité 2 fois.

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MessagePosté: 14 Sep 2023, 14:39 
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Je sens que la comparaison avec ça commence aujourd'hui va faire mal.

Lilti n'était déjà pas toujours brillant dans le réalisme des situations décrites d'un milieu hospitalier qu'il connait pourtant alors là j'ai peur.


Dernière édition par Mr Degryse le 14 Sep 2023, 14:42, édité 1 fois.

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MessagePosté: 14 Sep 2023, 14:41 
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Plus désuet que prolo, le combo safrane/cuisine en formica (et encore le formica a tendance à revenir).


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MessagePosté: 14 Sep 2023, 15:08 
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Mr Degryse a écrit:
Je sens que la comparaison avec ça commence aujourd'hui va faire mal.


j'ai aussi l'impression de l'avoir vu avant de l'avoir vu donc j'émets comme premières hypothèses de comparaison :
- ça commence... était ouvertement politique, alors qu'aujourd'hui il faut éviter d'être trop clivant donc on est dans le personnel et l'inter-personnel.
- ça commence... était construit autour de la figure populaire de l'époque, notamment à la télévision, celui du mec grande-gueule-mais-le-coeur-sur-la-main, alors que celui là est plus autour de la notion populaire d'aujourd'hui, des personnages bienveillants.
- ça commence... était totalement mascu, une figure de chef mec autour et toutes les femmes autour étaient soit sa copine plus jeune et très jolie qu'on voyait toute nue, soit les institutrices qui étaient dans le care et attendaient que le chef-homme leur dise quoi faire pour les sortir de la panade, soit des emmerdeuses. l'impression que celui là est plus paritaire ^^


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MessagePosté: 14 Sep 2023, 15:35 
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j'ai aussi l'impression de l'avoir vu avant de l'avoir vu donc j'émets comme premières hypothèses de comparaison :
- ça commence... était ouvertement politique, alors qu'aujourd'hui il faut éviter d'être trop clivant donc on est dans le personnel et l'inter-personnel.
Oui c'était politique t engagé de gauche. la vision de la société détruite du monde de la mine était très réaliste.

- ça commence... était construit autour de la figure populaire de l'époque, notamment à la télévision, celui du mec grande-gueule-mais-le-coeur-sur-la-main, alors que celui là est plus autour de la notion populaire d'aujourd'hui, des personnages bienveillants.
Il s'intéressait plus aux difficultés sociales, hiérarchiques , de moyens auquels sont confrontés les enseignants qu'au mal être enseignant.
c'était plus utopiste dans la description du boulot d’enseignant ( du moins le rôle de Torreton)

- ça commence... était totalement mascu, une figure de chef mec autour et toutes les femmes autour étaient soit sa copine plus jeune et très jolie qu'on voyait toute nue, soit les institutrices qui étaient dans le care et attendaient que le chef-homme leur dise quoi faire pour les sortir de la panade, soit des emmerdeuses. l'impression que celui là est plus paritaire ^^

Euh l'actrice jouant sa compagne a 5 ans de moins que Torreton. pas souvenir qu'elle soit nue. Tu oublies aussi le rôle de l’assistante sociale. Et non les femmes n'étaient pas tous dans l'attente de la réaction de Torreton.


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MessagePosté: 14 Sep 2023, 16:40 
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J’ai cru que vous parliez du Plus beau métier du monde avec Depardieu en prof queutard. Je regrette de ne pas avoir pris de notes à l’époque car aucun souvenir mais le film, réalisé par Lauzier, contenait pas mal d’outrances.
Je vois mal ce que Lilti a pu apporter de nouveau par rapport aux récents Les Grands esprits ou le film scénarisé par Grand Corps Malade avec Zika Henrot (ce dernier plutôt mal bien que très policé).


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MessagePosté: 15 Sep 2023, 09:02 
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Art Core a tout dit.

On aime ces acteurs, on aime bien ces personnages, on rigole de temps en temps, ça m'a limite donné envie d'être prof, c'est un film qu'on est bien dedans. Mais il peine à choisir entre chronique et fictionnalisation, parce qu'il surcharge la vie personnelle de plusieurs personnages (chacun est le héros de sa propre histoire qui se joue dans son coin, ok) mais sans prendre le temps d'explorer ce qu'il pose (dans le cas de Zhang, c'est à se demander pourquoi c'est là).

Certains problèmes se résolvent tous seuls, gratuitement, limite hors champ (Cluzet et son fils), d'autres ne se résolvent pas et sont laissés en suspens (Bourgoin). Lilti cherche sans doute à dire qu'il n'y a pas de solution et/ou que tout ne trouve pas nécessairement une jolie finalité au bout d'1h40 de film mais le résultat est que l'ensemble paraît somme toute inconséquent (l'issue de la trame Exarchopoulos qui fait un peu plouf, sans doute pour éviter le pathos et normaliser le bail mais bon) alors même qu'il paraît parfois too much (certes, ça se passe sur une année scolaire mais c'est un vrai catalogue de problèmes).

Je ne reprocherais pas au film son manque de positionnement politique marqué parce que je trouve intéressant aussi que l'on s'attarde sur des petits questionnements internes plus généraux (comment se faire respecter? qu'implique un conseil de discipline?) et les états d'âme qui vont avec mais là où Hippocrate et Première année traitaient d'univers moins représentés au cinéma, là ça rappelle fréquemment Entre les murs qui était autrement plus réussi et sans en faire trop.

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MessagePosté: 15 Sep 2023, 14:34 
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Je découvre que le perso de Lacoste est en fait le même que dans Hippocrate :shock:, ce qui en fait une espèce de suite indirecte. Il dit un moment qu'il a arrêté médecine mais je pensais pas que c'était une ref à directe à Hippocrate. Je pense que la majorité des spectateurs passe à côté mais je trouve ça marrant.

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Ah moi je pensais que cette réplique en faisait une suite à Première année.

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MessagePosté: 15 Sep 2023, 14:39 
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Pour le coup ça pouvait pas coller avec le perso de Lebghil.

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MessagePosté: 15 Sep 2023, 14:42 
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Mustapha Abourachid qui joue le proviseur ici jouait déjà dans Hippocrate mais ouais Lebghil ça aurait été un lead dans un rôle trop proche.

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MessagePosté: 15 Sep 2023, 14:44 
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Le personnage de Louise Bourgoin s'appelle Sandrine Delezia...le personnage de Marianne Denicourt dans Médecin de campagne s'appelait Nathalie Delezia.

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Et sinon, on voyait déjà le père du perso de Lacoste dans Hippocrate vu que c'était Jacques Gamblin mais ici c'est Bouli Lanners.

On est plus face à un Paul Dedalus qu'une Antoine Daniel, en gros.

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MessagePosté: 15 Sep 2023, 14:47 
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Ah oui donc c'est pas vraiment ça. Ca doit juste être un clin d'oeil de Lilti, c'est pas dit dans le synopsis, c'est pas appuyé. Je l'ai appris dans la critique des Cahiers et je suis allé voir les deux persos ont le même nom mais ça s'arrête la.

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MessagePosté: 15 Sep 2023, 15:04 
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Ça aurait été marrant (mais en vrai assez casse-gueule et futile) d’avoir un Liltiverse of Madness vu qu’il travaille toujours avec les mêmes comédiens.

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