Forum de FilmDeCulte

La vérité vous faites plaisir

Je crois que l'approche de Hanson et du scénariste Brian Helgeland n'est pas du tout de réfléchir sur le roman ou d'en faire un commentaire mais vraiment d'en faire la promotion comme un couple de fans des bouquins. On sent que leur fascination se porte surtout sur la manière qu'a Ellroy d'articuler ses intrigues et ses allers-retours de personnage : une vision de lecteur qui se dit "ça ferait des super films". L'idée brillante, si je me souviens bien, c'est de déplacer la fusillade qui était dans le prologue du bouquin (et qui constituait un épilogue à l'intrigue de Buzz Meeks dans Le Grand nulle part) à la toute fin du film*. Le final c'est carrément "Règlements de compte à Victory Motel" et ça situe bien le film plutôt dans le genre néo-polar/western urbain à la Hill dont on parlait ailleurs plutôt que dans le film noir à proprement parler.
Hanson a aussi fait dans la critique ciné, je crois, et s'est notamment intéressé au cas de Don Siegel dont l'influence est un peu notable dans le traitement des questions de justice et de loi, de morale et de vérité.

*de tête, ils ont aussi sabré dans une intrigue à base de proto-Disnelyand (avec le père d'Ed Exley qui n'est pas mort, c'est le frangin dans le bouquin), un truc sur un tueur en série concomitant et une poursuite avec un train à la fin. C'est un gros bordel le bouquin.

Je pense aussi, mais je crois que ça vient de Spacey qui insuffle aussi cette ambiguïté (voire sans ambiguïté parfois) dans d'autres rôles : rien que son Verbal Kint qui joue un amoureux transi déçu de Dean Keaton dans Usual Suspects (bon, Bryan Singer donc voilà...) est intéressant à ce titre.

je vais le revoir sur Netflix

D’ailleurs l’aspect méta du rôle de Spacey est ironiquement assez savoureux (d’ailleurs pensez-vous que Jack Vincennes soit gay ?)

Lors de sa rencontre avec Matt Reynolds où il réussit à mettre un nom derrière Fleur-de-Lis, on comprend que Vincennes a des points communs avec lui, et qu’il est passé par les mêmes galères. Il a très certainement dû s’adonner à de la prostitution masculine et faire le gigolo pour boucler ses fins de mois, avant de réussir à devenir inspecteur.