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MessagePosté: 05 Déc 2021, 20:45 
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Plus belle affiche de l'année.

Plus grosse déception de l'année aussi.

Il y a trois ans, j'avais été cueilli par Leto de ce cinéaste dont j'ignorais jusqu'alors l'existence et j'étais donc très curieux de voir ce qu'il ferait ensuite et quand arriva l'annonce d'un film-trip entre rêve et réalité, passé et présent, fiction et réel, j'étais chaud, ayant déjà été particulièrement conquis par l'approche justement entre biopic et fantasme de son précédent film.

Malheureusement, à l'arrivée, le concept est plus séduisant que l'exécution. Si la mise en scène habile, pour ne pas dire carrément virtuose, épouse à merveille la logique onirique du récit, avec une science du plan-séquence et de la direction artistique en trompe-l'oeil, l'écriture laisse à désirer, peinant à créer du sens. L'approche délibérément décousue et kaléidoscopique ne propose qu'un puzzle que t'as absolument pas envie de reconstruire.

Durant Cannes, je ne comptais plus les retours type "j'ai rien compris" mais étant un surdoué ayant compris Tenet, je n'avais pas peur et effectivement, le film n'est pas incompréhensible. À la longue, avec notamment ce long segment final en N&B qui clôt les 2h26 de film, il est surtout chiant.

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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:10 
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Oui j'ai du mal à comprendre les critiques sur le côté incompréhensible du film, c'est pas du tout le problème principal et pour rester dans le cinéma russe, un cinéaste comme Guerman là c'est véritablement incompréhensible. Pour moi le problème c'est que j'ai trouvé le film totalement inintéressant. Son personnage principal est totalement transparent, pas caractérisé, il y a des moments où je comprends même pas pourquoi on raconte ça (toute la partie centrale avec le gosse malade), il y a des digressions qui semblent ne servir à rien (l'écrivain là) et du coup ça devient vite très long pour rien. Il y a quelque chose de touchant qui finit par émerger sur le souvenir, sur la nostalgie, j'ai bien aimé la dernière partie entre le souvenir filmé à la première personne et le tronçon très mélancolique en N&B avec une actrice superbe (par contre pas compris son délire de voir les gens à poil). Mais le film m'avait déjà trop perdu avant pour que ça me bouleverse vraiment.
Alors oui il y a de véritables morceaux de bravoure de mise en scène, que ce soit des plans-séquence littéralement fiévreux ou des trouvailles assez dingues (la scène de cul au début dans la bibliothèque), des petits moments brillants comme ça (le générique final assez génial) mais ça ne fait pas un film et vu que j'ai l'impression que le film a quasiment rien à raconter je vais l'oublier très vite. Grosse déception après le magnifique Leto.

2-3/6

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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:18 
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Art Core a écrit:
Oui j'ai du mal à comprendre les critiques sur le côté incompréhensible du film, c'est pas du tout le problème principal et pour rester dans le cinéma russe, un cinéaste comme Guerman là c'est véritablement incompréhensible.

Référence évidente, et totalement indépassable. Le cinéma de Serebrennikov fait terriblement toc face à lui. Je comprends d'autant moins l'avis extatique de Karloff que lui a vu Khroustaliov, ma voiture.

Art Core a écrit:
il y a des digressions qui semblent ne servir à rien (l'écrivain là) et du coup ça devient vite très long pour rien.

Le pire pour moi aura été cet interlude ridicule dans la bibliothèque.


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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:20 
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Lohmann a écrit:
Référence évidente, et totalement indépassable. Le cinéma de Serebrennikov fait terriblement toc face à lui. Je comprends d'autant moins l'avis extatique de Karloff que lui a vu Khroustaliov, ma voiture.


Ça a l'air d'avoir un peu rien à voir. Serebrennikov me fait penser à un Zulawski moins obsédé par le cul et plus chichiteux (son cinéma semble le devenir de plus en plus avec des gimmicks qui vont finir par se voir, mais pour son dernier je me base pour le moment que sur la bande-annonce).


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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:23 
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bmntmp a écrit:
Lohmann a écrit:
Référence évidente, et totalement indépassable. Le cinéma de Serebrennikov fait terriblement toc face à lui. Je comprends d'autant moins l'avis extatique de Karloff que lui a vu Khroustaliov, ma voiture.


Ça a l'air d'avoir un peu rien à voir. Serebrennikov me fait penser à un Zulawski moins obsédé par le cul et plus chichiteux (son cinéma semble le devenir de plus en plus avec des gimmicks qui vont finir par se voir, mais pour son dernier je me base pour le moment que sur la bande-annonce).

Ça n'a rien à voir dans l'exécution, mais impossible de ne pas penser qu'esthétiquement c'est nécessairement LA référence de Serebrennikov. Le problème, c'est que dans son cas c'est une coquille totalement vide.


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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:34 
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Oui pour qui connaît Guerman en effet on ne peut pas ne pas y penser (et c'est au désavantage de Serebrennikov même si Khroustaliov m'avait laissé un peu sur le carreau).

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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:35 
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Art Core a écrit:
Oui pour qui connaît Guerman en effet on ne peut pas ne pas y penser (et c'est au désavantage de Serebrennikov même si Khroustaliov m'avait laissé un peu sur le carreau).

Khroustaliov c'est dans tous les sens du terme une épreuve.


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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:36 
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Ils sont russes et font des plans-séquences, mais encore ? Perso, je vois pas le rapport entre les trois précédents films de Serebrennikov et German.


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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:38 
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Ce genre de plans-séquences dans des foules avec une espèce de folie qui infuse (les scènes du bus notamment).

Lohmann a écrit:
Khroustaliov c'est dans tous les sens du terme une épreuve.


Oui d'ailleurs si je suis totalement honnête je l'ai pas vu en entier, je m'étais endormi et je l'ai jamais fini :oops:.

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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:54 
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bmntmp a écrit:
Ils sont russes et font des plans-séquences, mais encore ? Perso, je vois pas le rapport entre les trois précédents films de Serebrennikov et German.

Ça va beaucoup plus loin que faire des plans-séquences. Le cinéma de Guerman est un cinéma magmatique, je n'ai jamais fait la comparaison pour les 2 précédents film de Serebrennikov mais c'est définitivement le cas avec celui-ci. La meilleure preuve en est la toute première séquence dans le bus. Cacophonie, perte des repères, sentiment de passer plus de deux heures dans la fange, vision nihiliste de la Russie, sur bien des points les références à Guerman sont évidentes.


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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:55 
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Exactement.

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MessagePosté: 06 Déc 2021, 10:58 
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Oui parce que si le rapprochement ne serait que le plan séquence et la nationalité, on pourrait tout aussi bien comparer Serebrennikov et Kalatozov, sauf que ça ne viendrait à l'idée de personne.


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MessagePosté: 06 Déc 2021, 11:00 
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MessagePosté: 06 Déc 2021, 12:12 
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Antichrist
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Ne les écoute pas, Billy, c'est l'un des films les plus stimulants de 2021, avec un peu trop de gras et de vodka.

Guerman, ça me semble une référence évidente oui, tout comme Le Jour de l'éclipse de Sokourov. Mais ça reste quand même bcp plus «moderne» et terre à terre, si on veut.

5/6


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MessagePosté: 06 Déc 2021, 12:17 
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Antichrist
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C’est l’histoire d’un auteur de bande-dessiné fiévreux et alcoolisé. C’est l’histoire d’un homme aux pulsions suicidaires hanté par un souvenir d’enfance. Adaptation d’un excellent roman estonien paru en France aux Editions des Syrtes, «La Fièvre de Petrov» de Kirill Serebrennikov est une oeuvre-monstre, un film-univers à la narration complexe et à la mise en scène totalement démente, dans la grande tradition du cinéma russe - citons comme influences qui nous paraissent directes «Le Jour de l’éclipse» d’Alexandre Sokourov et «Le Miroir» d’Andreï Tarkovski. Dès le vertigineux plan-séquence d’ouverture qui rappelle le clip de «This is America» de Childrish Gambino, le dramaturge russe nous embarque directement dans la psyché de son personnage principal.

Fiction, réalité, fantasmes, projections mentales, souvenirs… Il faut se laisser porter par le flux des séquences, les pulsions de vie et de mort de Petrov - et sans doute du réalisateur condamné à trois ans de prison avec sursis et longtemps assigné à résidence. Ce n’est pas un hasard s’il nous raconte dans un mouvement l’histoire d’un mort bien vivant dans un cercueil et celle d’un écrivain qui veut mourir pour être reconnu à son juste talent. Bien sûr, le film désoriente souvent, change brutalement de point de vue, semble parfois se perdre de le labyrinthe de la psyché d'un personnage principal affaibli par la prise d’un cachet d’aspirine datant de 1977. Kirill Serebrennikov s’autorise tout, change de format, passe au noir et blanc, filme des hommes et des maquettes. Nous n’avons rien vu de plus exaltant au cinéma cette année.


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