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Saturday Night Fever

Tony Manero est un jeune italo-américain de 19 ans qui travaille dans un petit magasin de peintures du quartier et vit chez ses parents à Brooklyn. Le week-end, rituellement, lui et sa bande d'amis du quartier se retrouvent au club de danse 2001 Odyssey, où Tony a acquis le statut de vedette locale en dansant le disco.


J’avoue qu’au-delà du vague principe du disco en boite de nuit et de Travolta superstar (et évidemment des tubes des Bee Gees), je connaissais à peine le pitch du film.
Et j’ai donc été assez surpris de découvrir une chronique sociale du New-York italo-américain, à l’instar de Rocky (dont le héros possède l’affiche dans sa chambre), que j’ai trouvé assez stimulant bien qu’imparfait.

Le quotidien des ses jeunes un peu paumés, coincés dans leur petits boulots, obligés de vivres chez leurs parents (dont le père est au chômage et qui du coup monte un peu le ton contre sa femme), la place de la religion (très beau personnage du frère séminariste), et dont le racisme et le sexisme ne sont pas éludés (c'est quasiment ce qui les définit le plus, mais je suis pas sûr que Badham ait un point de vue sur le sujet), tout ça est vraiment le cœur du film, qui culmine sur des trucs hyper sombres .

Et du coup je suis d'autant plus surpris que la mémoire collective filtre un peu tout ça pour mette en exergue la danse alors que j'ai trouvé la mise en scène assez plate (y'a quasiment que la première danse de Travolta avec un déhanché hyper sexuel que je trouve iconique), sans enjeu ni tension (même le concours final est expédié, avec la bonne idée cependant de garder la frustration de Tony, qui prend conscience du racisme -alors que le fait que les dés soient pipés n'est pas avéré)... Si l’image qui a infusée dans l’imaginaire est un truc hyper enjoué (j’ai l’impression), le film renvoie, via son titre, à l’ambivalence de la fièvre, celle qui vous emballe mais aussi celle qui vous prend quand vous êtes malade.

Après, je trouve que ca manque aussi d’un regard et d’un propos plus aboutis, de consistance, en témoigne cette fin abrupte, qui force un peu pour faire du perso principal un gentil qui a effectué une prise de conscience (et qui annonce aussi les années 80 : chacun doit se démerder pour s’en sortir). En tout cas j'y allais pour cocher la case mais j'ai trouvé plus d'intérêt qu'espéré.

Oui j'étais très surpris également, par le succès, du moins par l'aura du film dont on garde la musique effectivement. En le découvrant je m'attendais à une comédie musicale hyper rythmée à-la-Grease (que je trouve débile pourtant), et pas à ce truc hyper sombre, et effectivement très proche de Rocky. Pas étonnant d'ailleurs que ce soit Stallone qui ait réalisé la suite (que j'avais vue au cinéma à l'époque avec ma maman).

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