Forum de FilmDeCulte

Honnêtement c'est une excellente comparaison.

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CroqAnimement votre

C'est sûr ça donne envie. En plus tu cites Le Tunnel qui m'était aussi rapidement tombé des mains.

Faudrait que je mette un extrait. C'est impressionnant et j'ai jeté un oeil plus loin c'est 600 pages comme ça.

Du coup j'ai commencé Les Hauts-Quartiers Paul Gadenne et quelle bouffée d'air frais, une lecture fluide, une langue belle, de l'émotion déjà après 20 pages...

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CroqAnimement votre

Suis en train de lire mon premier Delphine de Vigan, "Un soir d'hier", et ça me tombe presque des mains. L'écriture se fait faussement poignante, l'histoire d'adultère terriblement banale et rendue encore pire par la lenteur de l'écrivaine à révéler le coeur de l'affaire, le milieu décrit tellement cloisonné...

Je m'accroche parce que c'est court mais ça faisait longtemps que je n'avais pas eu envie d'abandonner un livre au bout de 30 pages.

Avec de Vigan faut lire les meilleurs hein..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Completely smacked, I (re) read James and the Big Peach, I had no memory of it but I remember loving this story when I was little! Well that's really excellent, when I left it I had the impression of having daydreamed for 2 hours; the centipede boots, the parents who are devoured by the rhinoceros, the shiny glass which changes its bulb, the dumb, the clouders who paint the rainbow .. terrible! I like these totally surrealist tales filled with tenderness and discoveries, a bit like the Ecume des Jours.

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Have you ever read The BFG? It's kinda like J'irai cracher sur vos tombes.

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Ha Paul Garenne c'est bien. Bon honnêtement j'en ai fini que deux (La Plage de Scheveningen, et l'invitation chez les Stirl) car Siloé et les Hauts Quartiers sont des briques, mais l'écriture est superbe (le début de Siloé est marquant).

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Connue pour être inégale? N'empêche, on ne chamboule pas toute son écriture d'un roman à l'autre, donc je risque de ne pas apprécier même ses meilleurs.

Merde double envoi

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Mon premier John Le Carré. J'ai commencé à le lire par curiosité, car j'avais apprécié l'univers des Patriotes de Rochant, et en avait marre d'employer la rengaine maintes fois rabâchées "digne de John Le Carré" sans savoir. Sur un sujet a priori aussi peu sexy que la face cachée de l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun, c'est vraiment très bon et extrêmement intéressant politiquement. D'une part les calculs et susceptibilités nationales ne sont pas si éloignées de celles qui prévalent actuellement avec le Brexit. D'autre part Le Carré ajoute un élément légèrement dystopique avec l'émergence d'un leader de droite souverainiste et nationaliste qui parvient à récupérer à la fois la méfiance envers l'Europe de Bruxelles (déjà) et l'agitation liée au terrorisme d'extrême gauche, et cela donne lieu à une analyse très fine et très actuelle du populisme. On pourrait transposer une grande part de ce qu'il décrit en France avec Onfray. Le Carré est assez à gauche en fait, analyse tout en refoulement de la structure des classes sociales (et est assez critique à cet égard sur son propre pays), mais c'est finement exprimé.
Formellement c'est un peu limité (un enquêteur intervewe les collègues d'un espion de l'ambassade d'Angleterre à Bonn, que l'on devine réfugié juif en Angleterre pendant la guerre, qui a mystérieusement fait défection, en grimpant dans la hiérarchie à chaque chapitre) mais cette progression permet d'exercer avec un certain humour la critique de classe sociale (la même hypocrisie s'exprime différemment et se renouvelle) ,et est aussi une forme de jeu formel en raccord oblique avec les théories de l'époque sur le Nouveau Roman (les personnages agissent peu car ils se savent en train d'être écrits, mai existent vraiment, très beau personnage de Jenny Pargiter par exemple). C'est aussi un excellent dialoguiste.
Vraiment bien.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Super interview de John le Carré par Michèle Cotta et André Bercoff, "back in the days"

https://www.google.com/amp/s/www.lexpre ... 8.amp.html

Les derniers dialogues de Bradfield et Praschko à la fin d'une Petite Ville en Allemagne sont
Son point de vue sur les mouvements étudiants des années 60 n'est finalement pas si éloigné du "Vous aurez le maître que vous appelez" de Lacan ("les étudiants allemands ne reprochent pas à leurs parents d'avoir déclenché la guerre mais de l'avoir perdue", mais en même temps le jugement est atténué par l'idée que la défaite est de façon normale le contenu de l'inconscient...). Et Le Carré est lui-même travaillé, comme ses personnages, par un Oedipe chargé. Ce qui est identité pour le père est converti en action et en motif par le fils (ceux qui n'y parviennent pas sont d'une force morale singulière, mais sans projet existentiels individuels, voués à la mort).

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
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Jean-Paul Sartre

excellent, merci pour le lien. Commencé La Taupe récemment mais j'ai arrêté surtout parce que j'ai du mal à lire en ce moment, et l'interview donne envie de persévérer et de lire une petite ville d'Allemagne.

En fait Une petite ville en Allemagne n'est pas tellement un roman d’espionnage (). Plutôt un livre à la Graham Greene, en plus politique, sur la mémoire de la Shoah, tant côté allemand qu'anglais (), mais avec quelque-chose d'assez visionnaire et d'encore significatif sur la manière dont les populismes nationalistes se reconstruisent à partir de cette mauvaise conscience, et évoluent parallèlement à l'intégration européenne. Je me demande si les romans plus axés "guerre froide" et sans doute plus datés me plairaient autant (et si Le Carré n'a pas de temps en temps utilisé quelques nègres vu sa productivité maintenue à près de 90 ans).

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Jean-Paul Sartre

Je suis en train de lire Aurélien d'Aragon. Des pages magnifiques (quand le livre parle de Paris et du monde matériel, d'ailleurs Paris est justement magnifié parce que traitée comme une chose, une parure qu'on achète) alternent avec des passages beaucoup plus plats (quand Aragon décrit les personnes évoluant dans cet univers). Ce décalage est vraisemblablement recherché, ou du moins conscient. C'est une stratégie déceptive tentant de concilier ce qu'il restait de la notion d' avant-garde artistique avec une fibre plus populiste. Toutefois il crée une indécison extrêmement forte, au pour que je suis pas sûr d'en continuer la lecture, même si quelque chose dans le livre, assez sourd et difficile à cerner, m'attire pourtant. Le milieu décrit, qui rappelle celui de la Conspiration de Nizan ou des Chemins de la Liberté de Sartre (et même de façon plus souterraine Balzac ou Proust) n'est pas particulièrement attirant. La force d'Aragon est de la savoir sans le juger.

Je comprends la démarche de biographie indirecte (et en temps réel) de Drieux La Rochelle. Il est à la fois le rescapé choqué de 14-18 et la dandy aisé mais amorphe des années 20, que les idéologies saisissent de l'extérieur, et qui sont elles-mêmes valorisées par la passivité sociologique de ceux qui les endossent. Cette ressemble ressemble à la transparence sans l'être. Et les deux personnages, les deux versions d'un même homme traversé par l'histoire récente ne coïncident pas. Les deux univers recoupent la différence entre le roman de la mémoire d'une part et celui de la nudité du monde phénoménal, interne à l'œuvre. Il faut cette séparation à Aragon pour représenter sans trop insister la classe sociale comme un personnage autonomes. Ce n'est pas si nul.
Mais à vrai dire au point de vue romanesque je suis plus attiré par "Blanche ou l'Oubli" qu'il a écrit à la fin de sa vie, où il existe une forme de dissémination du sens, influencée par Foucault, en même temps qu'une continuité émouvante avec les personnages du cycle du Monde Réel. La naturalisme artistique disparaît mais l'identité des personnages reste la même. Elle devient aussi opaque que l'histoire tout en étant pareillement factice (peut-être le sens de la présence du génocide indonésien dans "Blanche").

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
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Jean-Paul Sartre