bmntmp a écrit:
Quasi aucun souvenir du film, à part ses impressionnantes visions inspirées de l'Ethiopie et de Laliba. Elles s'insèrent dans une vision mystique qui me parle beaucoup plus que l'horreur grand-guignolesque du premier volet. Quant à Burton, il était sur la pente descendante depuis un moment à l'époque, cachetonnant dans des films médiocres, mais son espèce de vulnérabilité alliée à un jeu toujours aussi solennel convient bien à ce qui correspond au cliché du film malade. Je lis le résumé du film sur Wikipédia : j'aime bien c'est n'importe quoi et j'avais apprécié les scènes avec le "synchroniseur" et l'espèce de débat foi/science qui était suggéré un peu à la diable dans le film.
Le bref avis de Pauline Kael est moins dur que dans mon souvenir :
Citation:
Directed by John Boorman, this picture has a visionary crazy grandeur (like that of Fritz Lang's loony METROPOLIS). Some of its telepathic sequences are golden-toned and lyrical, and the film has a swirling, hallucinogenic, apocalyptic quality; it might have been a horror classic if it had had a simpler, less ritzy script. But, along with flying demons and theology inspired by Teilhard de Chardin, the movie has Richard Burton, with his precise diction, helplessly and inevitably turning his lines into camp, just as the cultivated, stage-trained actors in early-30s horror films did. Like them, Burton has no conviction in what he's doing, so he can't get beyond staginess and artificial phrasing. The film is too cadenced and exotic and too deliriously complicated to succeed with most audiences (and when it opened, there were accounts of people in theatres who threw things at the screen). But it's winged camp-a horror fairy tale gone wild, another in the long history of moviemakers' king-size follies. There's enough visual magic in it for a dozen good movies; what it lacks is judgment-the first casualty of the moviemaking obsession.
Pareil, vu à l'époque dans le rayon HORREUR du vidéo-club (dans le fond, avant la pièce des boulards), et je n'en avais pas gardé grand chose, totalement oublié la très jolie scène sur la terrasse du building par exemple. Belle métaphore du spleen suicidaire adolescent d'une Regan, déjà abandonnée par son père, maintenant délaissée par sa mère (mais là aussi, plombé par le 1, après ce qu'a vécu sa fille, la mère est tellement une pute que malgré ça elle privilégie sa carrière).
Restaient des images de l'Afrique, des criquets et le synchroniseur. Qui n'est pas trop mal dans la 1ère scène, avec cette lenteur autour de la lumière et du son, ya un truc. Mais au bout de 2-3 fois, avec le processus accéléré pour éviter la redondance, bah il finit comme un pauvre gadget (d'autant que s'installe le principe arbitraire de pouvoir rester connecté sans la machine, c'est vraiment pas clair).
D'accord avec la critique, ya pleins de choses géniales mais débordant et, au contraire de "Zardoz" qui est lui aussi très rempli, aucune vraie ligne directrice.
Avec ce sentiment d'une ambition contrainte en n'assumant pas d'oublier complètement le Friedkin. Alors que "L'Hérétique" se pose pourtant franchement en contre-point, c'est d'autant plus bancal de ne pas le voir complètement couper le cordon. Volonté de studio pour la suite d'un carton commercial ? Peut-être que si le scénario avait évacué Regan assez vite et la putain de maison du 1er, il aurait eu plus de place pour aller au bout de ses thématiques ? Peut-être qu'il aurait dû se concentrer sur l'aspect Suite & Prequel ?
Mais ça ne justifie pas tous les défauts. Le film se perd, nous perd, du coup, difficile de savoir quoi en retenir.
Et Burton joue un personnage perdu dans sa foi, et donc sa vocation, sa vie. Son côté perdu ça passe. Une bonne idée aurait de faire du père Lamont un alcoolo. Mais il n'y a pas que son jeu, il y a aussi des dialogues pas bon.
Et j'avais oublié de chercher qui était ce prêtre français énoncé dans le film: Teilhard de Chardin, donc.
Abyssin a écrit:
bmntmp a écrit:
Quasi aucun souvenir du film, à part ses impressionnantes visions inspirées de l'Ethiopie et de Laliba. Elles s'insèrent dans une vision mystique qui me parle beaucoup plus que l'horreur grand-guignolesque du premier volet.
Ouais c'est ce côté qui me parle et me donne envie de voir le film. Je vais me faire taper mais j'ai toujours trouvé la réputation du premier exorciste surfaite. En tout cas continue Betcepouhr, je vais me jeter sur les oeuvres de Boorman une fois que ma médiathèque sera réouverte.
J'aurais du choisir un réal avec une filmo plus conséquente vu la durée du confinement !
Si tu veux de la mystique, avec "L"Hérétique" tu vas être servi. Un peu trop mystérieuse parfois la mystique...
Au moins, l'avantage de le (re)voir en ayant fait le deuil du 1er ou en ne l'aimant carrément pas, et en sachant que ça part dans tous les sens, ça permet d'apprécier quelques vrais beaux moments de mise en scène et la musique de Morricone. Mais la première fois, les vols de criquets, ça fait quelque chose.
C'est ça qu'est bon avec Boorman, il ose. Et même quand il se plante il continue. Bon, il se calme avec le temps. "Excalibur" est sa dernière vraie folie.
On peut aussi apprécier les intentions, supérieures au Friedkin qui effleure le sujet de la possession et de l'exorcisme. Mais ça fait pas lourd et sur l'écran, ya pas photo: qu'on aime ou pas, le Friedkin est un meilleur film parce qu'il atteint son but: faire flipper les spectateurs.