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MessagePosté: 05 Avr 2020, 21:11 
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Réfugié à Londres, le dernier héritier d'une grande dynastie d'Europe observe depuis sa riche demeure la rue peuplée d'immigrés afro-caraïbéens pauvres.

Grandiose Mastroianni. Sans lui, l'expérimental abscons du début peut vraiment décourager. Son jeu, bluffant d'humanité et de fragilité contenue, permet au spectateur de se raccrocher à quelque chose.
Au milieu des voix-offs commentant le film (avec une certaine complaisance), des effets sonores, de la superposition d'images et la présentation de la galerie de personnages... Irritant.
Heureusement aussi que les chansons, extra-diégétiques, (un peu) plus classiques et séduisantes (c'est même le point fort du film) s'ajoutent aux images. Et que tous les comédiens sont tops.
Parce qu'on est à la limite de la caricature du cinéma arty des années 70. En dehors du look très sobre. La photo et les décors sont d'ailleurs les grandes réussites du film, rappelant une certaine imagerie classique du Londres miséreux.
Plus le film avance, plus il revient d'ailleurs vers un certain classicisme, assumant son côté fable. Alors sans doute cette évolution se fait-elle en parallèle de l'état psychique de Leo, mais difficile de ne pas y voir un constat d'échec à ne pas pouvoir dérouler le même ton du début à la fin. On aurait alors pu se passer de ce style expérimental du début, évitant l'impression d'un "Attention ! Film d'art et essai".
Le film devient alors supportable et peut développer son propos généreux, même si sans doute un peu daté lui aussi, dans sa présentation du riche dépressif en son milieu (très drôle scène avec la femme hystérique). Milieu qu'il renie pour mieux retourner à la vie en se trouvant une mission dans son aide envers les pauvres.
C'est à peu près aussi simple que ça et on n'est jamais très loin l'écueil de la niaiserie (comme souvent chez Boorman). Le film est assez intelligent pour l'éviter mais vraiment de justesse.
Entre le passage destructif obligé pour changer les choses et son isolement complet dans sa classe d'origine, dont il n'y a personne d'autre à en tirer, on tombe à plein dans le discours adolescent rebelle.
D'ailleurs, il y a de ça dans cette recherche d'un nouvel élan, d'une nouvelle jeunesse, après une renaissance aquatique. Leo, dans sa grandiloquence, veut éradiquer la pauvreté pour toute la rue, alors qu'il projette surtout une affection romantique sur une famille (et une fille) en particulier, il s'amuse comme un gamin (le Blitz final à en feux d'artifice) et le caractère vain de sa vocation n'est pas évacué. Il est le dernier, jusqu'au dernier plan.
Le film est un peu trop complaisant envers les Leo de ce monde pour être vraiment fort. Ca l'a peut-être aidé à avoir un prix de la mise en scène à Cannes, à une époque peut-être encore un peu optimiste ?
Prix qui n'est en tout cas pas volé. Le film est parsemé de très belles séquences visuelles (ancrées dans le style de Boorman et ses interrogations sur le spectateur), des chansons vraiment très chouettes et d'excellents comédiens. Et beaucoup d'humour, plus ou moins réussi, qui ne se retrouvera que dans la deuxième partie de sa carrière après une série de films qui tirent surtout la gueule et froncent les sourcils (même si ya toujours de la blague chez Boorman).


Dernière édition par Bêtcépouhr Lahvi le 06 Avr 2020, 22:35, édité 1 fois.

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MessagePosté: 06 Avr 2020, 00:28 
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Tu vois ça où?
Tu me donnes envie de me plonger dans Boorman dont j'ai vu quelques-uns et adoré.


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MessagePosté: 06 Avr 2020, 12:50 
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Il télécharge j'imagine. Film qui jouit d'une réputation culte dans la filmo de Boorman. L'occasion pour moi de vanter une énième fois les mérites de The Landlord de Hal Ashby, qu'il me faudrait revoir. Beaucoup plus terre à terre que ne semble l'être Leo The Last (dont l'aspect curiosité psychédélique me tente même si je doute pas que sur pièce il puisse rebuter mais au canevas similaire. Je crois que le film de Boorman met l'accent sur le voyeurisme de Leo tandis que celui de Ashby, avec le frère de Jeff Bridges, Beau, abolit cette distance (il a été écrit par un relativement célèbre écrivain afro-américain).

Cette affiche quand même :

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Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Grandiose Mastroianni

Par sa variété et sa qualité, sa carrière est exceptionnelle et il me semble qu'on ne s'en rende pas assez compte.


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MessagePosté: 06 Avr 2020, 21:02 
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bmntmp a écrit:
Il télécharge j'imagine. Film qui jouit d'une réputation culte dans la filmo de Boorman. L'occasion pour moi de vanter une énième fois les mérites de The Landlord de Hal Ashby, qu'il me faudrait revoir. Beaucoup plus terre à terre que ne semble l'être Leo The Last (dont l'aspect curiosité psychédélique me tente même si je doute pas que sur pièce il puisse rebuter mais au canevas similaire. Je crois que le film de Boorman met l'accent sur le voyeurisme de Leo tandis que celui de Ashby, avec le frère de Jeff Bridges, Beau, abolit cette distance (il a été écrit par un relativement célèbre écrivain afro-américain).

Cette affiche quand même :

Image

Ca titille l'envie de le télécharger.
Certainement quelque chose dans l'air entre les deux films mais ça doit s'arrêter là. D'après sa fiche wikipedia, ça a l'air beaucoup plus réaliste que Leo the Last qui est clairement une fable. Et Zardoz pourrait être la suite se déroulant 300 ans plus tard quand il n'y a plus de Leo chez les riches pour s'inquiéter du sort des pauvres et il faut un Zed chez les pauvres pour abattre la société.
bmntmp a écrit:
Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Grandiose Mastroianni

Par sa variété et sa qualité, sa carrière est exceptionnelle et il me semble qu'on ne s'en rende pas assez compte.

Grave.
J'avais jamais vu Leo the Last mais si j'ai envie de le revoir un jour, c'est d'abord pour lui (et les chansons). Mais je comprends le culte, ya plein de trucs cools et grandiloquents dans ce film.


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