Forum de FilmDeCulte

Ouais donc après Mann à la Cinémathèque et Scorsese en DVD, je m'attaque à une rétro Coen avant la sortie de True Grit, vu que je devais combler quelques lacunes et me refaire un avis sur certains films vus trop jeune.

Je préfère suivre la carrière d'un réalisateur dès le début mais je dois avouer trouver un plaisir certain à découvrir les premiers films de réalisateurs établis bien après leurs autres films. C'est assez fou comme souvent les graines de ce qui fera leur oeuvre sont présentes dès les premiers essais.
Ca m'avait déjà fait le coup sur Who's That Knocking At My Door et ici aussi, j'ai été surpris de voir à quel point le film, par l'intrigue, par l'ambiance, par la mise en scène, était proche de No Country for Old Men.

Le même décor sudiste un peu paumé, le même genre de protagonistes un peu paumés, le même style d'intrigues qui se téléscopent, et surtout toute cette atmosphère nocturne, souvent muette, qui me rappelle davantage le cinéma d'horreur que le polar.

Le personnage d'M. Emmet Walsh n'est pas sans rappeler Woody Harrelson ou même Javier Bardem dans No Country, celui de John Getz est un prototype de celui de Josh Brolin, les jeux de chat et de souris dans un Texas en pleine nuit sont déjà là, et cette même tension quand Frances McDormand se retrouve seule dans son gigantesque appart (j'avais jamais capté comment les décors géants étaient une récurrence chez les Coen) face au tueur...surtout qu'il y a des petites idées esthétiques super classes (la lumière qui filtre à travers les trous de balle - oh yeah - dans le mur, par exemple).

On sent aussi l'influence mutuelle qu'ils avaient à l'époque avec Sam Raimi, dans ces travellings à l'épaule super dynamiques, souvent au ras du sol.
Y a déjà une certaine maîtrise même si l'ensemble est un peu brouillon dans son hommage au film noir (genre qui n'aura donc cesse de revenir dans leur filmo), avec un ventre mou (passé l'enterrement du corps) un peu relou.

Impressionnant tout de même. Enfin prometteur quoi.

4/6

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Et tu vas m'augmenter vite fait ce petit 3/6 que tu flanques de manière incompréhensible à Fargo!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Hahaha, j'en doute...mais on sait jamais (vu y a très très longtemps).

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Film qui m'avait autant impressionné que laissé sur le carreau, très envie de le revoir.

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I think we're gonna need a helmet.

Pour leur premier film les Coen commence par un genre qui sera célébré tout au long de leur filmo sur toutes les formes possible, le film noir. En effet ce genre prend une place oh combien importante dans leur filmographie et de façon générale les Coen ne sont pas pour rien les meilleurs réalisateurs en activité car ce sont les seul qui arrive à ce point à rendre hommage au passé sans que ce soit pompeux ou tourné de façon trop prononcé vers l'hommage, non les Coen continuent ce qui a été fait par le passé et de la plus belle manière qui soit.

Le film est très intelligent car commençant directement au point intéressant, le conflit. En effet dans de nombreux films noir la première heure n'est qu'une façon de mettre en place l'intrigue, présenter les personnages et amener l'élément criminel dans le film, non ici les Coen vont directement droit au but et ne s’embarrasse pas de toute cette présentation sans nuire pour autant à l'implication du spectateur dans le film. Le film pourrait être déstabilisant pour ceux qui ne connaissent rien au film noir (d'ailleurs le film sans être décrié avait été un poil critiqué à l'époque pour sa forme) mais pour les autre ce sera un vrai petit régal.



L'histoire en soi est assez simple mais le traitement est intéressant car rendant tous ses personnages plus ou moins antipathique tout en étant appréciable par petite touche. Entre le mari cocu que l'on peut comprendre mais qui est foncièrement détestable, le privé qui fait son taf mais qui est un beauf pas possible ou le couple vraiment pas attachant pour un sou difficile de trouver un vrai point d'entrée mais c'est ce qui fait le charme du film et ce qui rend la fin bien noir comme il faut, jouissif.

Le casting plus ou moins composé d'inconnu est très bon, Frances McDormand c'est pour moi son meilleur rôle, elle a plus à faire dans Fargo mais ici je trouve qu'elle n'a pas encore ses tics et elle arrive à rendre réaliste son personnage de femme pas foncièrement belle mais qui profite de sa jeunesse et de sa position sociale pour s'évader un peu du quotidien. Dan Hedaya c'est le meilleur acteur du film haut la main, il est excellent, du coup c'est limite dommage de le voir partir aussi vite et Emmet Walsh a vraiment la gueule de l'emploi

La réalisation des Coen est vraiment impec et je commence de plus en plus à croire qu'ils ne sont pas étranger à l'inventivité des Evil Dead de Raimi tellement le nombre de plans repris dans le saga horrifique sont légions (entre le point de vue subjective du chien à toute vitesse, le plan du bar, j'en passe et des meilleurs). Dans les meilleurs films des Coen et puis bon les Coen on le dira jamais assez mais pour moi ils font clairement partis des meilleurs réalisateurs américains en activité.

5,5/6

Rattrapage des débuts (avec le director's cut 1998), je m'attendais à un exercice de style un peu limité, et je crois que ça peut devenir mon préféré au final... à revoir Miller's Crossing, que je considérais comme leur sommet jusqu'ici. C'est incroyable comme absolument tout est cinématographique en permanence dans le langage de ce film, à l'instar du parcours du revolver aboutissant à ce final halluciné et direct. Les frangins ne sont pas encore victime de leur fascination pour l'inanité quand bien même on navigue entre onirisme et absurde en permanence, à douter de tout, . Il y a d'ailleurs quelque chose de nettement plus chaleureux et touchant chez les personnages également, notamment celui de Frances McDormand qui retourne vraiment la figure de la femme fatale. Photo incroyable de Sonnenfeld (s'il avait pu rester chef op...), et un Carter Burwell déjà brillant. Le sentiment d'avoir découvert un très beau classique de cette décennie qui n'est pas juste une relecture thématique et esthétique de plus sur le polar (et j'aime pourtant bien des films comme Hammet et Body Heat)

Tout pareil que toi, et tu me donnes envie de le revoir. Je ne m'attendais pas à ce qu'il ait encore autant l'ADN de Sam Raimi et déjà autant celui des Coen.

Réa et lumière incroyables, et complètement satisfaisant pour l'amateur de films noirs que je suis.

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Et il y a même un aperçu de ce que ça aurait pu donner avec Bruce Campbell :
https://www.vanityfair.com/hollywood/20 ... or-trailer

MERCI!!!!!!!

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Excellent

Je m'attendais à un petit film riche de promesses mais c'est vraiment beaucoup plus que ça, c'est dingue le nombre d'idées esthétiques et de mise en scène. C'est vraiment la version des Coen que je préfère, ultra maîtrisée, pas de fascination pour l'absurde qui est cependant constamment en toile de fond comme un milieu naturel.
L'écriture du scénario est brillante aussi avec des coupes franches réalisées dans le canevas du polar habituel.
Non vraiment, c'est bien...