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MessagePosté: 10 Fév 2015, 13:11 
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En voilà un qui a bien retenu son petit Carpenter illustré (cinémascope, sens aiguisé du cadre, composition travaillée de chaque plan, musique électronique minimaliste), en y ajoutant même ce sous-texte social que l'on retrouve dans les films du maitre (les longs travellings sur le délabrement de Detroit notamment). Et qui, bien entendu, a également intégré les codes du cinéma d'horreur.

Et en même temps, il met dans son film quelque chose de personnel et de contemporain, avec ces ados tristes, livrés à eux même (où sont passés les adultes ?), terriblement représentatifs de la jeunesse d'aujourd'hui.

Je mettrai juste un petit bémol sur le scénario, un peu limite et avec quelques trous dans la raquette.

4,5/6


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MessagePosté: 11 Fév 2015, 15:55 
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Je suis plus mitigé, comme Chow, et pourtant j'y suis allé chaud comme la braise.

La mise en scène est soignée, particulièrement nourrie par les références du genre, mais n'est pas au service d'un projet très original ou novateur. La bande-son est bonne mais souvent envahissante pour combler le manque d'action. Car oui, finalement je trouve que le dispositif est plus gros que ce qui est raconté. Le sous-texte social, voire philosophique (le sexe est une petite mort, c'est bien connu), sont abordés de manière abstraite et diffuse, ce qui donne un charme latent au film mais l'empêche de décoller. Il manque LA ou même LES scènes (à ce titre, le climax dans la piscine me semble raté, il n'est ni effrayant ni particulièrement original). Le meilleur est clairement la première demi-heure, et dans la quête sans les parents de cette bande d'ados, malheureusement portraitisés de manière très superficielle.


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MessagePosté: 12 Fév 2015, 21:28 
Et donc c'est "inspiré" de "Black Hole" de Charles Burns? Déjà si l'équivalent de Chris est transformée en blonde et le cauchemard de la middle class devient du sous-texte c'est mal parti...


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MessagePosté: 12 Fév 2015, 23:54 
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Baptiste a écrit:
à ce titre, le climax dans la piscine me semble raté, il n'est ni effrayant ni particulièrement original).


Mais qu'est-ce que vous lui trouvez de raté à ce climax? Mitchell arrive à faire croire au spectateur que va arriver le dénouement classique de film d'horreur qu'il espère, et ça ne fait que renforcer le sentiment de cauchemar sans fin qui irrigue les dernière scènes. Puis d'un pur point de vue spectacle, j'ai été servi sur cette scène.

Sinon sur ce film, je rejoins les conquis. J'ai trouvé ça formidable et sans conteste l'un de mes plus gros frissons des dernières années. Je ne vais pas développer tout le sous-texte que ce soit social (Détroit et la société du film), métaphorique (toutes les théories possibles sur l'absence des parents, le passage à l'âge adulte et l'éveil à la sexualité) ou tout le contexte lié aux communications modernes (le titre, les devices, twitter, etc.). Il a été assez développé auparavant et je trouve qu'il y a plein de pistes à explorer passionnantes comme dans les meilleurs films de zombies.

Si on prend le film seulement pour sa simple capacité à créer des frissons, j'ai trouvé ça monstrueusement réussi. Certains citent Tourneur et Carpenter (utilisations intelligente du cadre ou du hors-champ) mais Mitchell a son style bien à lui entre teenage movie mélancolique et apparitions fantomatiques de ces créatures, on arrive à une poésie particulièrement investie et efficace. Ca pourrait frôler le ridicule comme cette première scène où l'héroine voit une vieille en blouse blanche marcher inexorablement vers elle mais moi j'ai trouvé ça constamment terrifiant. L'idée de départ est simple mais transcendé par une direction artistique et une mise en scène d'une puissance. C'est simple, Mitchell met une claque à tous les films d'horreur des dernières années tellement il est au-dessus.

Il y a des textes assez marrants sur le web qui critiquent le film en lui posant une analyse très chrétienne comme le quoi "Le sexe c'est mal, rien ne vaut l'abstinence". No comment.
En tout cas, je me suis pas autant régalé au cinéma devant un film d'horreur/fantastique depuis Morse qu'on pourrait rapprocher par leur approche poétique, même si les 2 films sont très très différents. C'est peut-être le climax dans la psicine qui m'y fait involontairement penser.


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MessagePosté: 15 Fév 2015, 17:58 
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J'ai marché pendant une demi-heure, trois quarts d'heure : c'est visuellement assez classe (même pas "pour un film de ce genre", non, pour n'importe quel film), sérieux et empathique, l'exposition est parfaite, la scène
de la présentation du mal, la fille scotchée sur une chaise
est épatante, comme l'intro. Et puis ça commence à tourner en rond, au propre (ces panoramiques à 360 ° de caméra, c'est sympa une fois, à la cinquième c'est juste un gimmick) comme au figuré (on comprend vite le côté indécrochable du bouzin), la musique d'abord sympa "clin d'oeil 80s" devient juste crispante et pas dans le bon sens du terme, et on réalise que le film n'a en fait rien à dire :
le sous-titre "sexualité adolescente = mort", par ailleurs éculé au possible, n'amène ici à rien, pas plus que l'autre arc "ce sont les pauvres qui reviennent nous hanter", la scène de la piscine est pataude et wtf, la fille à lunettes de la bande qui illustre le film par des extraits de bouquins c'est au secours, et en fin de compte le film ne fait ni peur, ni réflechir.
Dommage parce que le film exploite d'abord son pitch concon de manière étonnante de maitrise, avant de ne plus trop savoir quoi en faire.
2/6


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MessagePosté: 17 Fév 2015, 16:02 
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Abyssin a écrit:
Mais qu'est-ce que vous lui trouvez de raté à ce climax? Mitchell arrive à faire croire au spectateur que va arriver le dénouement classique de film d'horreur qu'il espère, et ça ne fait que renforcer le sentiment de cauchemar sans fin qui irrigue les dernière scènes. Puis d'un pur point de vue spectacle, j'ai été servi sur cette scène.

Concrètement, deux choses me gênent:

1- la scène change la règle implicite que se donnait le film jusque-là, qui a trait au mode d'agression des "zombies-fantômes". Ils sont censés attraper leur victime en s'en rapprochant inlassablement par une marche lente mais régulière et obstinée. Or là d'un coup le suiveur est affublé arbitrairement de la capacité à s'arrêter et lancer des objets pour tuer sa victime non par un contact magique mais par le choc des objets ou l'électrocution.

2- le "bain de sang" qui en résulte est beau plastiquement et je suis prêt à parier qu'une belle interprétation philosophique peut en être faite, mais là encore du pur point de vue des règles que s'est données le film lui-même, c'est incohérent. Mettre une balle dans la tête d'un de ces zombies a jusque-là toujours débouché sur une résurrection rapide. Et là on sacrifie ça pour la beauté de l'image.

Et ça c'est juste les raisons d'incohérence, mais il y a de façon plus diffuse ma perplexité face à un climax qui voit un homme peu effrayant balancer des télés à la gueule d'une pauvre fille en maillot de bain.


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MessagePosté: 17 Fév 2015, 16:14 
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Tiens d'ailleurs j'avais pas réalisé à ma première vision mais le dernier agresseur
est son père (dont on ne sais pas s'il est mort ou s'il les a quitté).


Pas super fan de l'idée, on dirait que le réal cherche un peu à balancer des pistes de réflexion en mode random sans qu'il y ait grand chose derrière.

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CroqAnimement votre


Dernière édition par Art Core le 17 Fév 2015, 16:24, édité 1 fois.

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MessagePosté: 17 Fév 2015, 16:18 
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Citation:
climax qui voit un homme peu effrayant balancer des télés à la gueule d'une pauvre fille en maillot de bain.


Exactement, jusqu'à cette fin prosaique (même si elle reste plastiquement très belle et assez spectaculaire dans la mise en scène), le film planait dans une ambiance bizarroide, un peu cotonneuse, comme hors du temps, donc bien plus intéressante.


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MessagePosté: 17 Fév 2015, 16:19 
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Art Core a écrit:
Pas super fan de l'idée, on dirait que le réal cherche un peu à balancer des pistes de réflexion en mode random sans qu'il y ait grand chose derrière.

Oui, c'est ces éléments là qui m'ont gêné, les petits détails de psychologie. Je préfère quand le film est dans une sorte d'universalité floue par rapport à son thème et ses métaphores. Un vaste tableau théorique sur lequel on peut projeter ce qu'on veut.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 17 Fév 2015, 16:19 
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Pas super fan de l'idée, on dirait que le réal cherche un peu à balancer des pistes de réflexion en mode random sans qu'il y ait grand chose derrière.


Oui voilà. J'ai lu un avis sur Allociné qui disait que le film était brillant parce que chaque zombie correspondait à une peur de jeune fille: la vieillesse, son père mort ou qui les a quittés, un homme grand (parce qu'elle aurait peur de grandir...), une pauvre sans dents, etc. C'est possible que ce soit effectivement pensé comme ça, mais la mise en forme de cette idée n'est pas à la hauteur et lui donne un aspect effleuré, superficiel.


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MessagePosté: 17 Fév 2015, 16:28 
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Baptiste a écrit:
Citation:
Pas super fan de l'idée, on dirait que le réal cherche un peu à balancer des pistes de réflexion en mode random sans qu'il y ait grand chose derrière.


Oui voilà. J'ai lu un avis sur Allociné qui disait que le film était brillant parce que chaque zombie correspondait à une peur de jeune fille: la vieillesse, son père mort ou qui les a quittés, un homme grand (parce qu'elle aurait peur de grandir...), une pauvre sans dents, etc. C'est possible que ce soit effectivement pensé comme ça, mais la mise en forme de cette idée n'est pas à la hauteur et lui donne un aspect effleuré, superficiel.

Bof, je trouve cette interprétation tirée par les cheveux, je ne suis pas une jeune fille et pourtant j'aimerai pas croiser la vieille en robe de chambre ni le grand bonhomme à la tronche de Frankenstein.


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MessagePosté: 17 Fév 2015, 18:33 
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Non mais le fait que ce soit une jeune fille n'intervient pas en fait (j'aurais pas dû préciser).


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MessagePosté: 12 Mar 2015, 18:21 
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MessagePosté: 12 Mar 2015, 18:47 
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Garçon-veau
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Je pense que c'est la note de tout ceux qui vont désormais le découvrir sur leur écran télé avec un son de merde.

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Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 12 Mar 2015, 19:02 
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Mauvais point d'ailleurs au Studio Galande où le son est vraiment merdique. Il aurait mieux valu le voir chez moi que là-bas. Bon au moins, le film apparaît nu, dans son innocuité et sa vacuité la plus totale. Je préfère l'ironie qui ne se prend pas au sérieux de The Guest ou le psychologisme massif et trop lisible du Badabook à cette espèce d'impressionnisme prétentieux.
Je m'attendais aussi à ce que le film soit un peu plus subtil dans ses suggestions. Là je le trouve un peu puant, comme un anti Splendor In The Grass.


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