Forum de FilmDeCulte

Depuis que l'on connaît tous les blockbusters de cet été, soit depuis plusieurs mois, The Lone Ranger est l'un de ceux dont j'oubliais constamment l'existence. Un peu comme White House Down, encore plus symptomatique de cette inexistence, et au-delà de la nature particulièrement surchargée de cet été 2013, le film de Gore Verbinski peinait à se faire une place face à tant de films plus stimulants.

Et je dis ça en étant fan du cinéaste et de sa trilogie, déjà produite par Bruckheimer, et menée par Johnny Depp.

J'espérais donc que l'équipe aurait su renouveler l'exploit en appliquant le traitement blockbuster à un autre genre rare (même si plus fréquent que le film de pirates).

Malheureusement, ce produit (mal) calibré lorgne davantage du côté des derniers efforts de Bruckheimer, genre Prince of Persia, que de Pirates des Caraïbes.

Pour une adaptation d'attraction, La Malédiction du Black Pearl avait crée la surprise en dynamisant le matériau de base en se créant une mythologie propre, étendue dans les suites plus bancales, mais qui ne manquaient pas d'ambition, et assurait toujours le spectacle, malgré les longueurs.

Ici, il ne reste plus que les longueurs.

Dès le départ, j'ai eu du mal à comprendre l'intérêt de cette triple intro : le prologue part d'une idée plutôt classe, avec son exposition de l'Ouest légendaire, son indien-relique, mais avec un premier flashback inutile et lourdingue, qui désamorce d'emblée le charisme des persos et qui s'interrompt sur un gag, puis le vrai flashback qui remonte plus loin pour raconter donc l'histoire depuis le début, mais s'étire dans une première scène d'action trop longue (faut dire qu'il n'y en aura pas d'autres avant...deux heures), ces 25 premières minutes cristallisent d'entrée tous les problèmes d'un film qui semble ne pas toujours savoir sur quel pied danser. Ou plutôt qui danse sur deux pieds gauches.

Le dosage relativement foireux de l'humour dans le film me fait évaluer encore plus haut le talent de Shane Black sur son blockbuster à lui de 2013. Je ne suis pas contre le fait de tourner en dérision le héros, ou son sidekick, ou tout le monde en fait, mais quand ça nuit à l'iconisation nécessaire, y a un souci.
Ce qu'il y a de génial avec Jack Sparrow dans les Pirates des Caraïbes, notamment le premier, c'est que tout son côté débile/bourré/pédé/cquetuveux n'entrave jamais le charisme et le caractère iconique du personnage. Parfois, l'humour SERT même l'iconisation (cf. son intro excellente).

Ici, il y a déjà ce souci concernant le personnage de Lone Ranger qui est déjà celui de l'autre héros crée par George W. Frendle, le Frelon vert : son sidekick est plus mémorable que lui. Ainsi, à l'instar de l'adaptation signée Seth Rogen, c'est le partenaire "ethnique" (là-bas un chinois, ici un indien) qui semble être le vrai cerveau de l'opération. Mais Le Frelon vert avait au moins l'audace d'aller jusqu'au bout de cette théorie pop, The Lone Ranger se voudrait le récit de la naissance d'un héros - comme l'indique son sous-titre français superflu - mais Armie Hammer campe un héros presque aussi peu doué que...Johnny Depp dans Sleepy Hollow. Un avocat pas fait pour être héros...arc qui aurait pu être fort, dans tout ce que "Le Refus de l'Appel" peut avoir de fort, s'il avait traité au premier degré. Mais j'ai l'impression que le film a peur d'assumer ce premier degré...du coup, il cherche même pas, et donne plus ouvertement dans le cartoon, et du coup, j'en viens à regretter Orlando Bloom, dont le personnage était au moins un tant soit peu plus incarné.

Et en même temps, Depp n'est pas non plus "le vrai héros" ici, même s'il a, comme Sparrow, un arc à lui (gardé mystérieux pendant 2/3 du film, comme dans Pirates des Caraïbes évidemment), et bien qu'il ait promis jadis que le challenge était de composer pour Tonton une performance complètement différente de Jack Sparrow, bah c'est à peu de choses près un copier/coller. Il est un peu plus calme mais ça reste les sempiternelles mêmes mimiques.

Il y a trop de persos dans ce film d'ailleurs...et aucun qui ne soit un archétype au parcours complètement prévisible.
Une fois de plus, je ne vais pas prétendre que tous ces blockbusters que je kiffe sont des monuments d'originalité ou des avalanches de surprises, mais tout ce complot inintéressant de chemin de fer et de mines d'argent est tellement sur des rails (badum-chsss) que je comprends pourquoi la première version du scénario comprenait un élément surnaturel avec la présence de loups-garous, histoire d'avoir une plus-value.

En fin de compte, ici, il manque une vraie valeur ajoutée. Ca se voudrait une réinterprétation épique du western mais derrière les belles images de Verbinski et Bazelli, on se fait pas mal chier face à ces constants allers-retours narratifs et spatiaux. A l'instar du troisième Pirates des Caraïbes, on s'enlise dans du blabla et une intrigue de base en attendant péniblement d'avoir enfin une scène d'action et elle n'arrivera que lors du climax qui se fait plutôt poussif.
En reprenant le thème de la série TV originale, qui n'est autre que "Guillaume Tell", le film abandonne toute vocation sérieuse et verse dans la gaudriole. Une fois de plus, c'est le choix du film, ok, mais ça tue dans l'oeuf toute l'ampleur du truc (parce qu'à la base, elle est pas dégueue cette méga poursuite ferroviaire) et c'est à peu près aussi drôle que le reste des blagues du film, à base de cheval alcoolo et de lapins cannibales (si si).
Et de Johnny Depp qui fait les gros yeux évidemment.

Je ne demande pas à ce que TOUS les films soient investis de gravitas mais là, j'ai du mal à ressentir une véritable implication.

2/6

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Argh, mon pari va encore tomber à l'eau.

Je serai encore plus sévère.
Pour moi il n'y quasiment rien à sauver. Et le peu qu'il y a est tellement recouvert de l'opé mercantile de Bruckheimer & co que ça le rend immédiatement détéstable. En voulant recopier stricto sensu la formule Pirates des Caraïbes ils se sont fourvoyés dans un produit uniquement fait pour être la base d'une franchise et pour faire vendre des accessoires dans les Disney Store. Et ce qui est fascinant c'est l’échec de la retranscription de la formule.

Rien ne fonctionne, tout est emprunté, d'une lourdeur énorme. Ce n'est pas drôle, ce n'est strictement jamais fun (allez 5 minutes pendant les 2 scènes d'action), c'est mortellement chiant, c'est construit n'importe comment et surtout c'est un film énervant, irritant. Johnny Depp qui nous refait Jack Sparrow avec l'accent indient, Helena Bonham Carter inutilement échappée d'un Tim Burton, le pauvre Armie Hammer nullissime dans un rôle transparent, Zimmer qui singe Morricone etc...
Bref alors qu'on nous promettait un film d'aventures cartoon délirant on se retrouve avec une fresque de 2h29 qui contient deux scènes d'action (les 2 à base de trains, paye ton inventivité et surtout la dernière scène d'action est totalement gâchée par la musique à mon sens) et qui s'empêtre dans un scénario trop sérieux, maniant mal l'humour (vive les blagues pas drôles pendant la scène où les américains déciment une tribu entière d'indiens), pas assez écrit, multipliant les allers-retours, les incohérences grosse comme des camions et jamais à même de proposer le spectacle promis. D'ailleurs on passe le film à se demander où est passé le budget de 250M$. En tout cas il est pas à l'écran. Et puis cette horrible impression de voir un pilote de série télé (de 2h29 donc) ça passe pas du tout. Il faut à un moment arrêter de prendre le public pour des vaches à lait.

Un ratage intégral pour moi. Dans le genre western fun il vaut mieux revoir Mort ou Vif de Raimi ou même le pas très bon Abraham Lincoln Chasseur de Vampires qui avec un budget 5 ou 6 fois inférieur est bien plus sympa.
0.5/6

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CroqAnimement votre

Wow ça fait mal Art Core...

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- Nazi violent 1961-2013?
"my... "double anale", c'est ce que je crois?" Chlochette
"J'ai toujours aimé la culture nain" Sponge

*zap*

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

De toute façon quand tu vois le trailer, à qui ça va parler "ARMIE HAMMER" ?

Freak t'es sérieux là ? Fan de la Trilogie des Caraibes purée...J'ai revu le premier y a pas longtemps, et pourtant c'est le meilleur mais c'est juste pas possible.

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Ah si si je maintiens, c'est très bien.

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bah oui. C'est énoooormmmme mais dans le genre gros blockbuster si on critique ces trois là, on peut le faire de toutes les grosses productions américaines ( et autres) de ces dernières années.

Paye ta généralisation nawakesque.

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Je n'aime pas cette trilogie pour des raisons précises : longueur, photo, musique, narration, chorégraphie des combats. Et non pas parce que c'est un blockbuster.

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Pour les longueurs, c'est mon principal reproche aussi. Le reste je ne vois pas trop.

C'est vrai qu'il y a plusieurs points communs avec Le Masque de Zorro (écrit par Elliott & Rossio également) :
http://www.hollywoodreporter.com/heat-v ... lot-581765

Ouais bah c'était mieux avant.

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Le Masque du Zorro c'est juste du bohneur ce film, ça me donne envie de le revoir.

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Mad Movies - Cédric Delelée
On n'avait pas vu s'opérer un tel équilibre entre comédie et western depuis "Retour vers le futur III". Mais c'est grâce à sa mise en scène exemplaire que "Lone Ranger" s'impose comme un divertissement haut de gamme.

Les Inrockuptibles - Jacky Goldberg
Cette volonté de résumer tous les westerns en un, si elle est un peu bourrative (...), est surtout réjouissante en ce qu'elle vise au spectacle total, candide plus que roublard.

Cahiers du Cinéma - Vincent Malausa
Pour peu qu’il reste sur cette pente d’un grotesque assumé comme pur motif d’insolence et de détraquement, Gore Verbinski pourrait bien s’affirmer comme le seul héritier de Joe Dante dans l’entertainment hollywoodien.
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Bah ça y est il a la carte Verbinski, il a fait son flop

http://www.allocine.fr/film/fichefilm-1 ... es/presse/