noisette 7 a écrit:
Titre original :The strain
Tapis dans l'ombre, les vampires sont là depuis toujours, à attendre. Leur heure est à présent venue...
La Lignée est le 1er tome d'une trilogie sur les vampires écrite par le génie du cinéma fantastique Guillermo Del Toro et Chuck Hogan, auteur de thrillers.
"Je voulais écrire une histoire aux dimensions épiques, qui se situerait de nos jours mais remonterait aux origines du vampire, bien avant son apparition dans les légendes mésopotamiennes. Il n'est pas question dans la trilogie de vampires séduisants à la Brad Pitt, ces amants décadents à la sexualité affichée. Je voulais que les vampires forment une espèce, qu'ils soient des créatures spirituelles alternatives à l'homme." Guillermo Del Toro Bon alors, déjà, je me suis dit que Guillermo devait être le grand frère de Bénicio
Evidemment, c'est plus méchant que le livre que j'avais lu avant :
Au coeur des glaces et j'ai bien sûr fait la connerie de le lire le soir avant de me coucher alors que mon OM travaillait la nuit
. Donc, je vous raconte pas les sueurs froides, les vérifications de porte et volets fermés, la nuit passée sous les draps en me disant que lorsqu'on est trouillarde à ce point-là et qu'on le sait (!), on s'évite ce genre de prose !
Bref, je l'ai trouvé malgré tout intéressant, avec une construction méthodique distillant plutôt bien la montée d'adrénaline et laissant tout loisir au lecteur d'imaginer ce qu'il lit (sympa,non ?
). Quelques scènes gore comme celle de la salle d'autopsie ou les descriptions des
transformations; la découverte d'une particularité physique pas spécifiquement fun (je crois que je préfère les crocs, en fin de compte....
) et une hypothèse scientifique pas piquée des vers...
Le tome 2
La chute sortira le 7 octobre prochain, avis aux amateurs; en ce qui me concerne et pour me remettre de mes émotions, je vais me replonger dans Buffy ....
En matière de bouquins, le gros défaut chez moi est qu'il m'est pratiquement impossible de ne pas finir ce que j'ai commencé.
Après avoir lu
La Lignée, je m'étais bien promis de ne pas lire la suite vu la trouille bleue qu'il m'avait inspiré mais, évidemment, on ne se refait pas: j'ai acheté à tour de rôle
La Chute et
La Nuit éternelle et au bout d'x mois de
gestation, je m'y suis recollée. Et je me suis surprise à me passionner pour l'histoire, toujours aussi ténébreuse, angoissante et saignante.
Bref, j'ai
dévoré les deux tomes restants.
Alors, le 1er tome,
La Lignée, est réellement le plus flippant parce que le drame et les personnages s'installent, l'horreur monte en puissance lentement mais sûrement. De bout en bout, le stress est permanent.
Avec
La chute, présenté comme le plus noir et le plus désespéré de la trilogie, on assiste aux derniers soubresauts du monde des Hommes en tant qu'espèce dominante et on plonge avec les personnages dans un gouffre sans fond. Déprimés s'abstenir !
La Nuit éternelle est un peu plus mitigé: l'intérêt de parvenir au dénouement de ce monde cauchemardesque est un peu battu en brèche par une impression familière, commune à toutes les oeuvres parlant de résistance à une oppression quelle qu'elle soit et qui engendre une universalité de codes et de comportements : ça me renvoyait à des situations vues dans le feuilleton Holocauste ou dans la série V (celle des années 80, hein !) et, du coup, après les électros-chocs des deux premiers tomes, ça fait presque plan-plan. D'autant plus qu'interviennent soudainement les visions pseudo-religieuses d'un des personnages, teintant le récit de la banalité/obligation spirituelles présentes dans beaucoup trop de scénarios catastrophes made in USA. La fin est quand même pas mal et relève le niveau.
J'ai éprouvé une tendresse particulière pour les personnages d'Abraham Setrakian et de Gus. Setrakian, rescapé des camps de concentration, à la fois émouvant et inquiétant, est un peu la balise de détresse de ce monde qui s'effondre et le socle sur lequel les résistants vont s'appuyer pour survivre. Gus, jeune mexicain appartenant aux gangs de New-York, incarne à mon sens et mieux que les autres, ce refus tellement humain de céder à la terreur et l'oppression. Sans qu'il en devienne pour cela un Mr Right et sans perdre une once de son côté teigneux. Les circonstances dans lesquelles il apparaît pour la 1ère fois, dans
La Lignée, sont parmi les plus angoissantes de l'histoire.
Un poncif et une question.
Le poncif : tout au long des batailles, les héros échappent miraculeusement aux fameux vers qui infestent le sang des vampires et qui sont, en quelque sorte, leurs agents colonisateurs. Et pourtant, ils sont souvent presque au corps à corps, ça gicle de partout mais non: ça passe toujours à côté.
(Bon,en même temps, comme ils sont une poignée, si les auteurs s'étaient cantonnés au réalisme, l'histoire se serait arrêtée au 1er tome !)
La question : Dans le tableau dressé du monde sous la domination des vampires, l'Angleterre échappe (elle aussi!) à l'infestation, sous le prétexte d'être une île; c'est-à-dire de la terre entourée d'eau, ce dernier élément ne pouvant être franchi par les vampires. Alors que le fameux Maître a traversé benoîtement l'Océan Atlantique à bord d'un avion, apparemment, l'invasion de la perfide Albion semble impossible après coup pour ses disciples.
A quand le film ?