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MessagePosté: 12 Oct 2005, 08:27 
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Antichrist
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Lars Von Trier fait du cinéma intelligent avec toujours un sous-texte et une certaine ironie sur ses personnages. Dancer in the Dark pousse le mélodrame à son paroxysme mais derrière ça, il y a un fond.


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MessagePosté: 12 Oct 2005, 10:01 
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Karloff a écrit:
Lars Von Trier fait du cinéma intelligent avec toujours un sous-texte et une certaine ironie sur ses personnages. Dancer in the Dark pousse le mélodrame à son paroxysme mais derrière ça, il y a un fond.

euh déjà tu ne parles plus de "finesse" mais de cinéma "intelligent". ça n'a rien à voir !


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MessagePosté: 15 Nov 2005, 10:39 
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Le film est sorti la semaine dernière dans l'indifférence générale (cf le BO). Un grand signe de lassitude de la part des spectateurs après Dancer in the dark et Dogville.


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MessagePosté: 15 Nov 2005, 10:43 
Jack Griffin a écrit:
Le film est sorti la semaine dernière dans l'indifférence générale (cf le BO). Un grand signe de lassitude de la part des spectateurs après Dancer in the dark et Dogville.

RIP LVT. :lol:


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MessagePosté: 15 Nov 2005, 11:28 
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Antichrist
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Jack Griffin a écrit:
Le film est sorti la semaine dernière dans l'indifférence générale (cf le BO). Un grand signe de lassitude de la part des spectateurs après Dancer in the dark et Dogville.


Un signe surtout que l'esclavage n'intéresse personne.


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MessagePosté: 17 Nov 2005, 14:53 
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Oui je suis un peu surpris de cette sortie quasi-incognito :-/

Le film vaut un bon 5/6, même sans Nicole.
J'étais peut-être même mieux disposé d'ailleurs - ou je m'étais fait au principe, je sais pas - parce que j'y ai trouvé moins de longueur que dans Dogville. Enfin je suis rentré dedans plus vite...

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MessagePosté: 17 Nov 2005, 15:58 
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Matou miteux
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Jack Griffin a écrit:
Le film est sorti la semaine dernière dans l'indifférence générale (cf le BO). Un grand signe de lassitude de la part des spectateurs après Dancer in the dark et Dogville.


Disons que Dancer avait la Palme et la curisosité Bjork et comédie musicale, le second avec l'effet en plein Cannes, Nicole Kidman et le concept intrigant, là c'est 6 mois plus tard sans Kidman avec la surprise en moins, forcément il reste que les acharnés. :)

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MessagePosté: 17 Nov 2005, 15:59 
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Matou miteux
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beecher a écrit:
parce que j'y ai trouvé moins de longueur que dans Dogville.


*ça dure une demi heure de moins en fait*

(oui après 3 jours sans net je me permets des messages inutiles) :)

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MessagePosté: 17 Nov 2005, 21:45 
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J'y suis allé, j'ai vu...et à moitié convaincu, même si je ne suis pas ressorti furax comme aux deux derniers films du cinéaste.

Pour les points négatifs, mais là je ne me faisais pas d'illusions, une mise en scène toujours aussi agaçante, entre caméra portée et faux raccords à foison (jump-cut avec changement de lumière dans le même cadre), heureusement compensé par un casting et une direction d'acteurs toujours top. Bryce Dallas est bien mais je n'ai pas eu l'impression qu'elle ait eu grand chose à se mettre sous la dent ou plutôt que la portée de son jeu était sans cesse stoppé par le regard d'entomologiste du cinéaste. J'avais toujours un peu l'impression de regarder un documentaire animalier même si tout cela s'est mieux passé que dans Dogville, où les rebondissements et la versatilité psychologique des personnages avait eu raison de ma patience par leur artificialité.

Ici, l'ancrage dans une période historique plus spécifique m'a permis d'apprécier plus facilement les thèmes abordés, tous vraiment passionants et traités de façon courageuse.
En décrivant un cercle vicieux le film renvoie dos à dos tout le monde et laisse dans un état de confusion. Pas d'autres echappatoire que la fuite et c'est peut être ce qui fait la beauté du film, d'avoir mis Grace et du même coup le spectateur, dans la posture inconfortable et angoissante de l'impuissance, malgré ce nouveau statut.


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MessagePosté: 24 Nov 2005, 17:39 
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Pire LVT pour ma part (en même temps, je suis loin d'avoir tout vu).

Prétentieux, bavard, pompeux, moralisateur, faussement provocateur, prévisible de bout en bout... Et puis aucune utilisation convaincante du dispositif esthétique (Dogville (3/6) avait au moins ça pour lui de surprendre formellement et d'utiliser sa forme pour servir son propos). Manderlay est mécanique, conceptuel dans le mauvais sens du terme et, en matière de film à thèse, franchement lourdingue. Plastiquement, sinon, c'est joli, mais sans surprise. 1-2/6

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MessagePosté: 25 Nov 2005, 19:33 
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Article très intéressant paru dans Libé :


Andrew Diamond, historien, et Jake Lamar, écrivain, décryptent le film:

«Trop de stéréotypes racistes usés»

par Sabrina CHAMPENOIS et Didier PERON
QUOTIDIEN : mercredi 09 novembre 2005




Andrew Diamond est maître de conférences en histoire et civilisation américaines à Lille-III. Américain, blanc, il travaille actuellement sur l'identité raciale et ethnique et les jeunes dans le Chicago du XXe siècle (un livre est à paraître aux Presses de l'université de Californie en 2007) :

«Dans le film circulent deux explications du "problème" noir : d'abord, les Noirs n'étaient pas prêts pour la liberté et, ensuite, le pays n'était pas prêt pour la liberté des Noirs. Il me semble que le spectateur ressort du film en se souvenant principalement de la première. L'histoire des Noirs aux Etats-Unis, entre leur émancipation en 1865 et le moment où le film est situé ­ en Alabama au début des années 1930 ­, a été marquée par le développement d'un système de ségrégation dit «Jim Crow», et par une campagne de répression féroce, y compris des lynchages par le Ku Klux Klan et une violence extrême contre les associations de métayers noirs, dont le but était de priver les Afro-Américains de leurs droits civiques et de leur indépendance économique. Si Von Trier fait quelques gestes pour faire référence à ce processus, les images les plus frappantes tournent autour de l'incapacité morale et intellectuelle des Noirs à entrer dans la sphère politique. C'est là où le film devient dangereux et tend à desservir l'héritage de ces luttes.

«Pendant des années, l'interprétation dominante de la Reconstruction ­ la période ayant suivi l'émancipation ­ a été que les Noirs du Sud des Etats-Unis s'étaient révélés incapables de former leurs propres gouvernements. W. E. B. DuBois a démonté cette interprétation dans son étude magistrale Black Reconstruction, publiée en 1935. Il y a montré que des efforts très progressistes et ambitieux avaient été menés pour développer un système politique garantissant la justice sociale et la justice de classe, mais que ceux-ci furent entravés par la structure de pouvoir blanche du Sud. Bref, les Noirs furent loin d'avoir été passifs ou incompétents face à leur nouvelle liberté.

«Dire qu'à cause du politiquement correct les Américains auraient peur de parler des préjugés racistes est, à mon avis, totalement faux. Von Trier accumule plusieurs stéréotypes racistes usés : outre la représentation de l'homme noir comme prédateur sexuel qui ne manquera sûrement pas de susciter une réaction forte aux Etats-Unis, il met en scène la famille noire comme étant dysfonctionnelle ou instable. Il reproduit une vision ­ jadis sujette à controverse, mais aujourd'hui largement réfutée ­ rendue populaire par le sénateur Daniel Moynihan en 1965 : l'idée selon laquelle la forte proportion de familles monoparentales dans la communauté afro-américaine avait son origine dans l'expérience de l'esclavage. Ce type de pathologie culturelle servit par la suite dans les milieux politiquement conservateurs à expliquer toute une gamme de problèmes dans la communauté noire qui avaient, en fait, beaucoup plus à voir avec le racisme institutionnel et la marginalisation spatiale et sociale. De telles idées à droite ont joué un rôle dans le démantèlement du système de protection sociale sous les présidences Reagan, Bush Sr. et Clinton, et perdurent aujourd'hui.»

Jake Lamar est un écrivain américain, noir, né dans le Bronx en 1961, diplômé de Harvard, ex-journaliste, qui vit à Paris depuis 1993 (dernier roman paru en France : Nous avions un rêve, Rivages «Thriller») :

«Parmi les clichés racistes avec lesquels Von Trier joue, il y a ce qu'on nomme en anglais "the fear of the big black dick", la psychose des hommes blancs aux Etats-Unis à l'idée que les femmes blanches trouveraient les hommes noirs irrésistibles. Dans le film, Grace est attirée par Timothy. Pourquoi cette attirance pour un individu devient une attirance générale pour la peau noire, à dimension primitive, animale ? Après la scène d'amour, une sorte de viol nuptial, Grace réalise que Timothy l'a trahie, qu'il est juste un nègre comme les autres, quand elle pensait jusqu'ici qu'il était différent.

«Dans Jungle Fever de Spike Lee, il y avait déjà cette idée que l'amour entre un Noir et une Blanche est impossible. J'étais curieux du film parce que je trouvais du courage à Von Trier d'aborder les questions raciales américaines. Les Américains n'ont pas du tout envie de parler de ce sujet. Spielberg a fait la Couleur pourpre puis Amistad, deux flops aussi bien critiques que publics aux Etats-Unis. Même chose avec Beloved de Jonathan Demme. C'est un sujet très sensible et je crois que Manderlay sera ignoré à sa sortie outre-Atlantique pour ces raisons-là.

«Il y a un problème entre la fable, avec ses anachronismes, son décor nu, hors contexte, et les éléments historiques évoqués. Quand Grace veut humilier les Blancs, elle les oblige à se noircir le visage comme s'il s'agissait d'une punition, mais le "black face" était un divertissement, une manière de se moquer des Noirs en s'amusant. Les plus grandes vedettes, comme Al Jolson en 1927 pour The Jazz Singer, se noircissaient le visage. Je ne comprends pas où le cinéaste veut en venir, je ne suis pas sûr que ses intentions soient mauvaises mais il est incroyablement confus.

«Le parallèle tracé par certains critiques entre la situation du film et la démocratie imposée par les armes en Irak me semble faux parce que les Noirs vivaient aux Etats-Unis et les Américains ne leur ont pas apporté la démocratie sur un plateau. Ce sont les Noirs qui se sont battus pour obtenir l'égalité de leurs droits à l'intérieur d'un système démocratique favorable aux Blancs. En Irak, on est face à une guerre impérialiste pour mettre la main sur des réserves pétrolières, ça n'a rien à voir...»

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MessagePosté: 25 Nov 2005, 19:49 
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Antichrist
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Comme quoi, on peut encore prendre au premier degré un second degré distancé et ironique évident.


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MessagePosté: 25 Nov 2005, 20:40 
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t'est-il venu à l'esprit qu'il y avait p-ê une maladresse de la part de LVT si ses intentions amenaient à de telles interprétations? qu'il manquait p-ê d'habileté pour éviter à son ironie de sombrer dans le cynisme confus ? Pas mal de choses m'ont gêné aussi dans Manderlay. Pas gêné dans le sens "provocateur", ni dans le sens "ce film m'a secoué", mais dans le sens "ce film est maladroit", voire "ce film est un peu bête"... Ainsi, par exemple, le fait que chaque scène de sexe soit "punie" immédiatement après. C'est sans doute une manière de pointer le puristanisme. Mais tout cela manque à mon goût de finesse et de clarté de propos. Comme le dit Lamar, on se demande où il veut en venir...

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MessagePosté: 25 Nov 2005, 20:57 
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Antichrist
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Zad a écrit:
t'est-il venu à l'esprit qu'il y avait p-ê une maladresse de la part de LVT si ses intentions amenaient à de telles interprétations?


Quand je lis par exemple, dans l'article, que le gars trouve choquant le fait que les noirs soient sexuellement représentés... Comment être abruti à ce point pour ne pas voir que LVT joue de ce cliché-là ? ça me dépasse. Il faut quoi la prochaine fois ? Un smiley direct sur l'écran ? Après si les gens sont cons à ce point, on ne peut plus jamais jouer avec les clichés...


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MessagePosté: 25 Nov 2005, 21:14 
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la question n'est pas qu'il joue avec, mais bien que veut-il dire par là ? A quoi ça sert ?

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