Forum de FilmDeCulte

Un homme vit reclus depuis trente ans dans une forêt en France. Il creuse en solitaire de profondes galeries souterraines qu’il orne de gravures archaïques. Elles doivent résister à la catastrophe planétaire annoncée et éclairer, par leurs messages clairvoyants, les futurs habitants.
Le film raconte cette expérience en marge de la société moderne, affectée par la misère humaine et la perte définitive d’un monde parfait.

Extraordinaire miracle que ce film sorte en salles, complètement autre, improbablement beau, quelque chose de Costa-esque, ode artisanale à la DV, au 4/3 et au son direct ; le documentaire qui clôt le bec à la vague de films post-apocalyptiques nuls façon Livre d'Eli ou The Road. À voir tant qu'il est encore temps.

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Je vais essayer de y aller ça m'intrigue carrément ce film.

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CroqAnimement votre

Cool, j'y vais avant mercredi, ça me botte à fond, le côté Moindre Geste / Depardon / Beckett...

Elle est belle, cette affiche.

Ca parle beaucoup ou je peux apprécier sans sous-titres?

Alors

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Mais mon problème, c'est pas le son (ça, je peux apprécier), c'est juste la compréhension de la parole. Je croyais l'avoir déjà expliqué.
En tout cas, j'irai le voir. Merci !

Jean-Marie Massou

http://complaintesetmessages.com/accueil.html

Yep, bien beau film.
Je regrette que ce soit pas toujours très bien filmé, ou plutôt qu'il n'y ait pas de cohérence globale, tout bonnement sur le choix d'être sur pied ou à l'épaule, pareil pour le son, qui aurait dû être entièrement synchrone ou alors s'offrir plus de libertés. Là y avait un entre-deux qui me semble pas très maîtrisé, avec parfois des plans bien installés, avec entrée de champ et tout, et d'autres où le réal change d'axe inutilement, passe à l'épaule, fait des drôles d'inserts... Mais quel personnage ! Le discours du début, réécouté au magnétoscope, c'est pas rien. Le passage sur le bloc à déplacer, c'est vraiment marrant. La découverte de la grotte, la photo de Bardot (ou la voiture qui passe à l'arrière-plan), le tracteur qui s'enfonce dans la nature, la séquence à la fin avec la radio, ça regorge de moments hallucinants. Et si le reprochement est facile, Massou m'a quand même fait beaucoup penser aux personnages de beckett (allure et monologues de molloy, trip sur l'enregistrement audio comme dans la dernière bande, discours sur l'horreur de la naissance comme dans l'innommable... c'est pas seulement un raccourci, y a vraiment beaucoup d'échos).
4,5/6
Tout de même, après le Herzog, faut que j'arrête d'enchaîner les films sur les mystiques tarés.

Tiens on a du se croiser j'y suis allé à 16h.
J'ai beaucoup aimé également. C'est un film qui fonctionne entièrement sur la fascination. Fascination pour cet homme anachronique, asociale (au sens propre d'hors de la société ; même par le langage), totalement fou. Fascination pour l'absurdité de son oeuvre mais en même temps sa monumentalité, fascination pour ces passages de discoures mystiques patois, toujours répétés deux fois comme des litanies. Fascination pour ce personnage. On le quitte pas, il sera la seule personne filmée durant tout le film et c'est à travers ses gestes, sa parole borborygmique que se construit l'intégralité du film. Dans l'humilité du regard qu'il porte sur lui, dans son absence de jugement, dans sa patience à l'observer Boutet parvient à dépasser le vernis loufoque et allumé, pour aller vers l'humain. Et c'est vraiment beau.
Le problème c'est que ça m'a paru cruellement trop court. Je voulais plus, je trouve que le film s'arrête en plein milieu de son parcours discursif et que l'on a bien observé Maufosse mais qu'il manque l'autre versant. Il ne lui laisse pas assez de temps. Du coup je suis sorti ultra frustré.
Ah oui et je sais pas en quoi c'est shooté mais putain que le grain de l'image est laid. On dirait de la VHS.

4.5/6

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CroqAnimement votre

bah c'est de la mini-dv projetée quoi, c'est sûr que c'est pas comme la mini-dv gonflée en 35, qui pour le coup rend un grain absolument magnifique et rare, introuvable ailleurs (cf. Je voudrais aimer personne, qui était sublime aussi pour ce détail-là)

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Julien Donkey-Boy, surtout !

oui!

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Assez d'accord sur la durée, moi je me serais bien repris une heure comme ça. (putain j'avais oublié la scène du café, c'est génial ça aussi!)
Pour l'image, c'est effectivement assez dégueu mais en même temps ça focalise bien l'attention sur le type. Mais, du coup, les plans paysages sont pas tip top, enfin j'ai l'impression que Boutet assume pas assez son support et que ce genre de plans en pelloche ça claque, alors qu'en mini-DV c'est assez pauvre, c'est pas fait pour ça...
Y a de belles choses tout de même, surtout en intérieur. Et il y a aussi quelque chose qui se dégage des extérieurs, j'aime bien le côté gris et vert-palôt de la campagne, très français (je trouve, après j'ai pas fait le tour du monde...), que le film montre bien sans le magnifier.

ça manque de la picturalité de Costa, alors que tu vois bien qu'il y lorgne, le Boutet.
Je suis assez d'accord avec toi sur le léger manque de cohérence de la mise en scène, dans la séquence de radio avec les inserts gros plans notamment.
L'ami avec lequel j'étais regrettait un peu d'ailleurs cette séquence, il me disait que jusqu'à cette séquence, le mec pouvait clairement être un héros de post-apo, seul au monde, que ça ouvrait pour le fantasme cette hypothèse-là et que cette séquence l'invalide. Moi justement j'aimais bien qu'elle l'invalide.

Et ouais, moi aussi j'en reprenais sans problème.

Mon plan préféré, sinon, c'est sans doute lorsqu'il il lui passe la lumière, "je crois que j'ai fait une connerie", d'un coup on est dans The Descent, je me mettais à la place du réalisateur "mais pourquoi je l'ai suivi ici? on va crever bloqués dans ce boyau, je crever ici avec un dingue, dans un boyau, personne saura où on est..."

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