Alors déjà, mea culpa, je m'étais trompé : il ne s'agit pas d'une original IP comme je pouvais le dire dans l'autre section mais de l'adaptation d'un roman auto-publié. Cela dit, même ça c'est devenu denrée rare dans le paysage des blockbusters.
Cependant, le peu d'espoir que je pouvais avoir fut tué vendredi dernier lorsque les critiques US sont tombées et qu'elles détruisaient unanimement le film. Parce que les échos ne mentaient pas, c'est pas bon du tout.
Pour citer un de mes mutuals Twitter, c'est le genre de film qui commence "sur de la voix off balourde qui raconte qu’il y a deux camps avec des noms nuls". Outre le cliché et nonobstant la qualité desdits noms, cette même explication revient 30 minutes plus tard quand Le Personnage Qui Va Présenter Le Concept au Héros présente le concept au Héros. Le film se prend pour Matrix mais ne semble avoir gardé de ce dernier que l'idée de voir un Héros Blanc s'entraîner aux arts martiaux asiatiques. 21 ans après donc.
Au bout de 10 minutes, arrive le premier de nombreux ralentis moches, sur une BALLE, du genre prohibé depuis facile 10 ans, mais le plus criminel, c'est ce gâchis de potentiel, le script n'explorant jamais les possibilités offertes par son concept wachowskien. C'est Matrix + Cloud Atlas + Sense 8, un film où un quidam moyen comprend qu'il a des capacités héritées de ses vies antérieures, mais c'est surtout un film pour les gens qui pensent que le summum du skill le plus ouf qu'on peut avoir c'est...un sabre. Parce que c'est trop cool, I guess.
Y a une scène où les Gentils, pardon, les "Believers", noient le Héros délibérément afin de provoquer une near death experience qui lui fera se rappeler sa vie précédente (ok, soit) et quand le gars meurt, t'as deux de ses comparses qui essaient de le ranimer...avec moins de connaissances que l'équipe dans Abyss. Y a Le Gros Bourrin qui lui cogne le torse comme un teubé avant que La Fille ne tente un massage cardiaque plus foireux que celui que je serais capable de faire. C'était le moment idéal pour qu'un des Believers utilise ses connaissances acquises dans une autre vie où il était médecin...mais non. "Come on, breathe!", deux-trois pressions sur le sternum et le mec revient à la vie. Les seuls "talents" dont dispose les personnages, c'est la bagarre.
Parce que le seul truc que le script leur trouve à faire, c'est une lutte pour empêcher les méchants, pardon, les Nihilists, de détruire le monde car leur leader en a marre de se réincarner et peut pas se suicider sans tuer l'intégralité de la planète, annihilant toute vie potentielle en laquelle il pourrait se réincarner (l'Agent Smith en faussement existentiel quoi).
Par conséquent, c'est au mieux de l'actioner lambda, avec 2-3 phases YOLO vaguement rigolotes perdues au milieu de ralentis de puceaux (la plupart sont sur des véhicules qui vont tellement vite qu'à un moment les roues ne touchent plus le sol, parce que c'est trop cool) et de VFX torchés, au pire de la SF laborieuse, exposant longuement un univers pauvre, et ridicule, aussi fade qu'Oncle Wahlberg, celui qui se souvient de ses vies antérieures.
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