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MessagePosté: 29 Mar 2024, 21:07 
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je n'aime pas quand les gens se disputent et je n'aime pas les débats d'idées ou on accuse son interlocuteur de ci ou de ça.

d'autant que le film invite au débat.
à ce stade, je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi france tv ne va pas au bout de sa démarche et relance les dossiers de l'écran, avec la diffusion du film puis un débat de société animé par hugo clément dans la foulée. ça devient vraiment une tendance lourde du moment, france tv est de la partie à chaque fois, il y a manifestement un petit public, allons-y.

et le film respecte scrupuleusement son cahier des charges. totalement formaté pour ne pas désarçonner le public senior, avec tout de même quelques audaces stylistiques et du 2.35 pour se dire qu'on fait du cinéma, pas un téléfilm. le scénario, lui, ressemble franchement plus à un conducteur d'émission qu'à une histoire racontée, enchainant scrupuleusement tous les thèmes sur lesquels on peut rebondir :
- la parole des élèves doit-elle être sanctifiée ?
- comment réagir à des accusations ?
- quelle protection pour les professeurs menacés ?
- le 'pas de vague', pourquoi, quelles conséquences ?
- y a t'il de l'homophobie dans les établissements difficiles ?
- le vrai problème n'est-il pas la dévalorisation du métier de professeur ?
et la machine audrey diwan incarne tout ça dans des scènes vues et revues, totalement prévisibles et formatées, mais également plutôt efficaces.
et l'aspect "thriller' est bien là, une petite idée de début de projet qui s'incarne gentiment, le tout étant globalement insupportable et sombre - voilà l'étincelle de départ de teddy et c'est bien là.

c'est donc un film qui inspirera des "oui, on voit bien que..." massifs de la part de ses spectateurs, donc je ne vois pas très bien en quoi il serait fondamentalement illégitime de se questionner sur la représentation des faits. d'autant plus que le film s'appelle "pas de vagues", afin de pointer les dérives d'une politique administrative consistant à faire l'autruche jusqu'à ce que les trucs explosent dans la gueule. et qu'il est produit dans le cadre du cinéma français, qui propose un film toutes les deux semaines sur un gentil migrant accueilli par un gentil boomer ou sauvé par un valeureux héros anonyme, avec exactement zero films présentant un autre point de vue, le monologue de patrick timsit dans la crise il y a 30 ans ayant toujours le monopole de la représentation d'une réalité sociologique ayant bouleversé toutes les démocraties occidentales depuis cette époque.
donc oui, dans la cascade d'histoires sur des problématiques liées à l'islam aboutissant à des menaces, des psychodrames, des démissions, des menaces de mort, des executions terroristes, faire un film avec un professeur homosexuel harcelé par les deux seules blanches de sa classe, c'est un choix est nécessairement volontaire et sur lequel on peut s'interroger. hypothèse a : le film n'est pas sur l'islam mais sur l'engrenage et le manque de soutien, et avoir des harceleurs maghrébins (ou tchetechenes) aurait induit d'autres problematiques. ça se tient. hypothèse b : "pas de vague", il n'y a aucun problème que le déni ne puisse solutionner, ce qui ne manque pas de sel vu le sujet du film. je pense que c'est un mélange des deux, que le film est très conscient et soucieux de tout ça (on te glisse du bout des levres qu'il peut y avoir une homophobie culturelle dans ces quartiers mais la scène d'après son mec et lui dinent avec une amie noire très sophistiquée, pas d'amalgame). c'est aussi vrai dans le sens inverse, avec les fausses accusations mais qui cachent une vraie victime. la réalité c'est que le film finit par être assez irréprochable sur le sujet, il montre des trucs désagréables et pas uniquement 'la société telle qu'on voudrait qu'elle soit', il essaye d'être équilibré et de ne pas désigner les bons et les méchants, il donne à tout le monde une bonne raison de faire de la merde, le tout en se situant dans l'environnement moral et social de son époque et des gens qui lui donnent des sous.

bref, un dossier de l'écran sans intéret autre que d'être un dossier de l'écran, mais comme c'est un sujet intéressant l'intéret est quand même là.
(mais bon dans l'absolu une lecture regulière de la presse donnera autant d'informations, je n'ai strictement rien appris ou découvert concernant quoi que ce soit).


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MessagePosté: 30 Mar 2024, 00:05 
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Quand est-ce que Hugo Clément a parlé de l'éducation nationale ? Faut arrêter de chier sur des bases de la sorte, je suis désolé. Je t'invite par ailleurs à relire la page wikipédia sur les Dossiers de l'écran, mais c'est de la désinformation totale. C'est pas possible. Quel titre donnerais-tu à l'épisode pour rigoler ?

Je me rends compte que le sujet de société occulte complètement les qualités du film et la réception du film ici représente bien le désaveu et le mépris généralisé à l'endroit des professeurs ou de l'éducation tout simplement...
Pour citer un exemple, un film-métier comme Hippocrate, beaucoup plus télévisuel, va passionner les gens et les rendre empathiques, tandis que là, nada. Le même film racontant une descente aux enfers dans un autre milieu socio-professionnel va susciter plus d'empathie. On touche là à la difficulté propre au métier d'enseignant : celui d'être seul face à une salle de classe constituée d'enfants, d'être accusé par la société d'être un gros branleur à cause des vacances et des arrêts maladies dont les professeurs sont censés faire un usage prodigue. Mais en fait, personne ne veut plus être prof, à part des idéalistes, des mauvais élèves, ou oui, aussi des gens qui se reconvertissent, veulent transmettre, ont des enfants et veulent un calendrier qui leur corresponde mieux. Après les gens ne sauront jamais ce qu'est d'être face à des élèves, ce groupe mouvant, influençable au gré de forces qu'on croirait impossibles à maîtriser - au début. Le film par exemple est intéressant dans la manière dont il montre qu'il y a aucune procédure, aucun manuel quand ça dysfonctionne, mais bon le spectateur ne voit pas ça. C'est généralement plus simple de gérer une atmosphère néfaste en entreprise ne serait-ce que parce qu'on est entre adultes, qu'une bande d'ados en pleine puberté, mais la société apparemment continue de l'oublier.
Que tu penses qu'un entrefilet de presse soit suffisant, ça veut dire que le film a raté dans les grosses largeurs en ne représentant pas certaines difficultés du métier (qui existent telles quelles et sont représentées ainsi sans aller jusqu'aux accusations de harcèlement ou aux menaces de mort).
En fait, je croyais que le film saurait rendre compte de la solitude du prof, qui commet des bévues ou non, devant une assemblée d'enfants, et avec des collègues un peu passifs, qui font leur vie, mais à vous lire je me rends compte que non. Chaque spectateur a été élève, moins ont été profs de collège, c'est là où ça achoppe (personne n'a été médecin, pour qui les études sont beaucoup plus difficiles pour revenir à Hippocrate) et le film aborde même le sujet de la difficulté à se montrer solidaire dans une équipe éducative, mais en pure perte. En ratant, réussit-il peut-être : le prof de Pas de vagues reste un éternel solitaire, lâché par tout le monde.

FingersCrossed a écrit:
il montre des trucs désagréables et pas uniquement 'la société telle qu'on voudrait qu'elle soit', il essaye d'être équilibré et de ne pas désigner les bons et les méchants, il donne à tout le monde une bonne raison de faire de la merde, le tout en se situant dans l'environnement moral et social de son époque et des gens qui lui donnent des sous.

C'est exactement ça, tout le monde a une bonne raison de faire de la merde : c'est ce qu'on appelle un système ou un truc dysfonctionnel. C'est marrant que l'ambigüité morale vous gêne autant. Sur le traitement de l'homophobie, ça va, c'est pas uniquement suggestif.... Et ouais tu peux avoir une amie noire "sophistiquée" et être dep, avoir un compagnon d'origine nord-africaine, et même être prof, je m'étonne que ça puisse de nos jours passer pour de la propagande.


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MessagePosté: 30 Mar 2024, 11:06 
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alors tu as beaucoup aimé le film et tu es passionné par le sujet et tant mieux, c'est pour ça que les gens s'esquintent la santé à faire des films (et à être profs).
mais le ton est un peu trop véhément à mon gout, je ne prends pas trop de plaisir à discuter comme ça - d'autant que m'inclure dans un "vous" qui serait gêné par "l'ambiguité morale" j'ai du mal à croire que ça s'adresse vraiment à moi.

pour répondre quand même sur 3 trucs :
- je n'ai qu'admiration et reconnaissance pour les professeurs.
- je ne parle pas d'entrefilets dans la presse, je parle d'articles de qualité et en bonne et due forme que j'ai lu attentivement parce que le sujet m'intéresse.
- et je n'ai pas non plus parlé de propagande, j'ai dit que le film est manifestement très conscient des questions de représentation et que le fait que les 2 harceleuses soient les 2 seules blanches de la classe est donc un choix délibéré et reflechi et peut donc être discuté et analysé, je ne vois pas le problème.


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MessagePosté: 31 Mar 2024, 10:38 
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Bon, FingersCrossed a tout dit. Surtout que juste avant le film y a eu la bande annonce de 1. le film avec Benjamin Biolay obligé de recueillir un migrant, 2. AMAL, UN ESPRIT LIBRE sur une prof harcelée mais elle est arabe et le réalisateur aussi donc a priori pas de souci. Résultat la séance m'avait déjà bien "attendri" (comme on attendri la viande), prêt à accepter ce monde méga-calculé qui fait bien attention à ne stigmatiser personne: la menteuse est blanche, son frère est blanc, le directeur démissionnaire est blanc, l'élève qui fomente la rébellion est blanche, la prof qui ne soutient pas Civil est blanche, les flics qui ne prennent pas ça au sérieux sont blancs... et la CPE qui essaie d'aider au début c'est Mme Slimani, le compagnon c'est le héros de MEKTOUB, un des profs qui est de son côté euh bon je sais pas comment il s'appelle mais il est pas blanc, l'élève qui dénonce Mallory Wanecque est noir. Mais en même temps puisqu'il faut bien rééquilibrer dans les deux sens, l'alliée du prof Agnès Hurstel est blanche et par contre la déléguée de classe qui gossip sur lui est noire donc c'est bon on est safe là, y a des gentils et des méchants des deux côtés.

Bref, particulièrement pénible de sentir le poids de ces énormissimes pincettes qui te déforment le scénario et t'empêchent de rentrer pleinement dans le film tant tu sens le calcul prudent à chaque scène. D'autant plus que le film arrivant après Dominique Bernard et au même moment que le proviseur du lycée Ravel, on se dit que c'est un peu petit bras. Bref, tout ceci est cruellement paradoxal vu le titre du film.

Et pourtant... c'est pas si mal. Y a plusieurs scènes qui m'ont créé le malaise et tu sais que t'es dans un pas mauvais film quand dès les premières emmerdes tu espères sincèrement que tout va se régler au bout de 15 minutes, même si tu sais en ton for intérieur qu'évidemment non car sinon ce serait pas un long métrage. Mais dans la confrontation avec Leslie au début j'étais à donf en mode "Mais si, allez, discuter, ça va se régler, on va en rester là..." Que nenni.

En chemin, j'ai été émoustillé par la scène légèrement rashamonesque au kebab même si malheureusement le reste du film n'est pas de cet acabit. Et je trouve le film fort sur comment il dépeint la classe comme cette entité malléable qui peut rapidement se retourner dans tous les sens.

J'ai eu peur par contre lorsque Civil remarque l'élève qui entraîne ses doigts comme il le lui avait appris, je voyais venir la conclusion douce-amère et lumineuse, et dieu merci le film se fait particulièrement nihiliste avec cette non-résolution des plus frappantes, et quelque part à des lieues de la prudence qui avait prévalu jusque là.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 31 Mar 2024, 19:52 
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Effectivement, le film ne porte pas du tout sur la notion de mensonge - et encore moins d'islamisme, n'en déplaise à ceux qui estiment que le film devrait avoir des "antagonistes" (sic) musulmans parce que Samuel Paty.
Il y a évidemment de ça dans l'attitude d'Océane mais jamais le film n'invalide le ressenti de Leslie, l'accusatrice, le film est plutôt habile là-dessus et porte son regard ailleurs, sur l'absence de soutien et de structure au sein de l'école et plus largement de l'institution comme beaucoup l'on souligné (et ça passe en effet par des scènes un peu attendues), mais surtout sur la position impossible à adopter aujourd'hui pour les (jeunes) profs, désireux de se rapprocher des élèves, d'être celui qui changera leur vie, sera différent des autres.

Et la plus grande réussite dans le portrait nuancé qu'établit le scénario, c'est de ne pas complètement délester Julien de responsabilité. Comme y fait écho la dernière réplique du film, métaphore qui boucle la boucle, "il a ouvert la porte". Avec son idée de payer un kebab aux bons élèves de sa classe, il a pris non seulement le risque de flouter la frontière entre le strict cadre pro de la classe et le cercle personnel (comme Samuel Théis lolilol), ce qui a pu accentuer le trouble d'une ado introvertie qui n'a clairement pas les armes pour ne pas projeter tout et n'importe quoi, mais qui a surtout créé une inégalité avec les autres élèves (dont les deux vengeresses, Océane et Siem).

De tous les thèmes brassés par le film, c'est celui-là que je trouve intéressant, comme dans la scène où le prof se retrouve à devoir se justifier face à la police, filmée en un champs-contre-champs en vue subjective à la Silence des agneaux, où on lui reproche d'avoir laissé un cours dévier sur un terrain sexuel alors qu'ils analysaient un poème de Ronsard et qu'un élève a relevé la potentielle analogie rose/clitoris. L'autre jour, j'ai vu passer en story Insta un extrait d'interview d'un prof qui racontait comment ses élèves trouvaient "porno" le baiser entre Roméo & Juliette et qu'ils allaient "le dire à leur père".

Tout le reste m'a paru plus programmatique donc, quand ce n'est pas carrément mauvais (toutes les scènes de couple, déjà parce que l'alchimie entre Civil et Boumeddine est proprement négative - je ne crois même jamais à leur homosexualité - mais surtout parce que l'écriture devient complètement V1, entre cliché et didactisme, avec des trucs vraiment bête comme la dispute totalement artificielle chez les amis).

Et surtout, je trouve que ça manque terriblement de cinéma. Tous les "zooms jusqu'à gros plan" du monde ne suffisent pas à créer de la tension et les quelques moments qui sortent du cadre "réaliste" me paraissent franchement peu inspirés. A ce titre, pour parler de "thriller" ou "d'efficacité", le film fait pâle figure à côté du récent La Salle des profs, autrement plus oppressant.

Quant à la (non-)fin, elle me paraît plus intellectuellement satisfaisante que viscéralement, même si l'effort est là.

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MessagePosté: 31 Mar 2024, 20:13 
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Film Freak a écrit:
Effectivement, le film ne porte pas du tout sur la notion de mensonge - et encore moins d'islamisme, n'en déplaise à ceux qui estiment que le film devrait avoir des "antagonistes" (sic) musulmans parce que Samuel Paty.


Niveau raccourcis et mauvaise foi, tu sais mine de rien être au coude à coude avec bnmtmp. A deux doigts de parler d'islamophobie. Il ne manque que ça au bingo entamé il y a quelques jours.

Personne dans le topic n'a éxigé quoi que ce soit du film, ou d'un film en général qui "devrait" faire ça ou autre chose. Fingerscrossed et QGJ relèvent d'ailleurs plusieurs éléments qui dénotent la prudence, si on peut appeler ça comme ça, des différents choix de représentations ("prudence" qu'on retrouve aussi dans l'extrait d'itw posté plus haut). C'est très bien d'analyser ce qui est dit et montré dans une oeuvre, c'est tout aussi important de se questionner sur ce qui ne l'est pas, et pourquoi. Surtout quand l'oeuvre en question traite d'une question sociétale.

Mais bon, les messages sont là et parlent d'eux-mêmes.

Et pour n'avoir (toujours) vu que la BA, le frangin de la collégienne, qui profère des menaces, donne l'impression d'avoir une attitude d'antagoniste dans le film. L'usage du mot vient uniquement de là.

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MessagePosté: 31 Mar 2024, 20:34 
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Müller a écrit:
Mais bon, les messages sont là et parlent d'eux-mêmes.

Je ne te le fais pas dire.

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MessagePosté: 31 Mar 2024, 20:40 
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Peut-être que je devrais te le faire lire :

Müller a écrit:
Et je n'attends pas non plus de pied ferme un film qui devrait absolument traiter de la menace islamiste qui pèse sur nos hussards


Müller a écrit:
Je ne doute pas que Pas de vagues aborde certaines de ces tendances, sans doute comme il faut. Choisir quelles tendances on va aborder dans une oeuvre, surtout dans un registre de fiction "à institution", ce n'est pas anodin. Si ça se trouve il y a une interview du scénariste dans le dernier Télérama où il dit "on voulait pas cliver en abordant la question de laïcité", et ça me va très bien.


Tout l'inverse d'une quelconque injonction.

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MessagePosté: 31 Mar 2024, 20:50 
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Alors déjà tu n'étais pas le seul visé, même si ta réaction épidermique à la vue de la bande-annonce suffit à éclairer sur tes préjugés aka une grille comme celle des SJW mais dans le sens inverse et qui se serait potentiellement soldé par un message ridicule comme celui de QGJ qui s'en retrouve comme d'hab à compter les persos blancs et racisés dans chaque "camp" ou "rôle" afin de voir si ça passe son propre petit Test de Bechdel (sauf que c'est impossible vu que même quand il dit ici qu'il y en a dans les deux camps, ça sent "le calcul prudent" et "les énormissimes pincettes qui t'empêchent de rentrer dans le film" ouin).

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MessagePosté: 31 Mar 2024, 21:00 
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Beaucoup de "et si". Et réagir de manière épidermique aux BA, c'est aussi ce qui fait le sel de l'actualité cinématographique.

Mais ça n'est toujours pas suffisant pour que tu te permettes de me prêter des propos que je n'ai pas tenu, surtout quand c'est écrit noir sur blanc. J'estime que c'est suffisamment simple d'être en désaccord, parfois total, avec moi pour ne pas avoir besoin de déformer mes messages, surtout de manière aussi grossière.

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MessagePosté: 31 Mar 2024, 21:18 
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Plutôt d'accord avec FF sur les scènes de couple (les deux mecs qui s'allongent sur le lit, calent leur tête en même temps sur l'oreiller et parlent, pas super naturel je trouve), surtout que via le mec d'origine nord-africaine, c'est l'occasion de cocher une case sur l'homophobie dans les familles nord-africaines mais globalement elles m'ont semblé justes quand même (la scène du repas, un peu lourde, ok, mais conclue de fort belle manière, de manière un peu artificielle jusque dans la mise en scène : baiser flamboyant qui iconise Shaïn Boumedine et sa veste en cuir). Le personnage de La Salle des profs et celui de François Civil ont un peu en commun ce syndrome du sauveur, où il entre une envie légèrement narcissique de plaire, qui les font friser avec des têtes à claques, qui est un aspect intéressant des deux films.


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MessagePosté: 31 Mar 2024, 22:45 
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teddy et audrey se sentaient manifestement comme les chauffeurs du salaire de la peur en faisant le film, conscient d'avoir 2 grosses caisses de tnt dans leur bagnole.

la première, c'est parler de fausses accusations sans avoir l'air de remettre en cause la parole des victimes à l'ère me too. donc, ils évacuent le truc dès le début en ayant les accusations les plus ridicules du monde, avec l'homosexualité comme gage, en montrant explicitement les mécanismes du mensonge, en en faisant une victime quand même. le contrecoup, c'est que du coup ça limite forcément l'ambiguité et la richesse du propos. (puis pour moi ça a aussi nui à la crédibilité du truc parce que je ne crois pas une seconde que la flic lui dise autre chose que "ne vous inquiétez pas, c'est n'importe quoi ce sera classé dans une semaine").

la deuxième, c'est parler des menaces contre les profs en france dans les années 2020 sans avoir l'air de pointer l'islam et les musulmans du doigt. donc ils font des accusations n'ayant rien à voir, tous les personnages sont pensés pour évacuer ça de toutes les manières possibles. le contrecoup, c'est que c'est tellement décalé par rapport à ce qu'on voit dans l'actualité (le jour exact de la sortie du film un proviseur à la carrière remarquable démissionne suite à de fausses accusations liées au voile parce qu'il a peur pour sa vie, ça ne s'invente même pas quand même) qu'on a l'impression que teddy lui-même ne vaut pas faire de vagues.

vraiment je ne vois pas de problème à analyser et à dire ça, d'autant que ça induit d'autres défauts du film, son aspect programmatique comme le dit ff, l'impression que tout est calculé, puis d'une manière générale l'absence de réelle profondeur ou ambiguité ou quoi que ce soit, qu'on ne traite que 5 thèmes des 38 que pouvaient potentiellement porter une telle histoire.

ce qui n'empêche pas le film d'avoir d'autres qualités.
(ce n'était pas fait particulièrement subtilement mais j'ai quand même bien aimé la manière dont civil est plus effeminé dans toutes les scènes en privé que dans toutes les scènes scolaires, ça montrait bien que...).

voilà, c'était ma tentative de trouver un terrain d'entente pour tout le monde.


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MessagePosté: 31 Mar 2024, 23:08 
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Perso j'ai trouvé le gage de l'homosexualité très habile (on pourrait dire manipulateur) dans la manière dont il déculpabilise d'office le prof aux yeux du spectateurs mais pas de ses collègues pas au courant (avec cette collègue qui l'aime bien, et sous le coup de la situation, est entre le soutien et le sentiment amoureux avant de se faire friendzoner et de prendre très mal, de manière presque enfantine la révélation de l'homosexualité de son collègue - le film me semble très subtil sur ce genre de détails, qu'on peut trouver artificiels mais que j'ai trouvé juste.) Dans le même ordre d'idée, conseiller à un enfant noir d'imaginer qu'il malaxe une boule de coton, perso ça me rappelle les champs de coton et les esclaves américains, je sais pas si le film joue sur ça, mais pour moi, ça participait à la création du malaise (d'ailleurs la scène m'a semblé un peu gratuite). Comme la main posée par la collègue devant le RER relève aussi d'une forme de transgression, que le film traite plus tard, de manière un peu mécanique peut-être, mais qui reflète tous les rapports humains en général et les signaux ou non-signaux que chacun interprète comme il peut, et de manière, si vous voulez, exagérée).
Après comme je l'ai dit avant, et même si ce n'est pas audible à cause de l'actualité, la plupart des problèmes dans l'EN ne se retrouvent pas dans la presse (ainsi jamais n'a-t-on entendu parler de ce truc arrivé au réalisateur du film), et le cas présenté par le film est symptomatique de problèmes plus larges que la question du voile à l'école, etc (qui d'ailleurs ne devraient pas poser problème vu que le cadre légal est assez clair sur ça, sauf que si tu as une étudiante voilée qui rentre dans un établissement et refuse les règles en vigueur, ça peut partir en couilles).


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MessagePosté: 31 Mar 2024, 23:15 
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bmntmp a écrit:
Après comme je l'ai dit avant, et même si ce n'est pas audible à cause de l'actualité, la plupart des problèmes dans l'EN ne se retrouvent pas dans la presse (ainsi jamais n'a-t-on entendu parler de ce truc arrivé au réalisateur du film), et le cas présenté par le film est symptomatique de problèmes plus larges que la question du voile à l'école, etc (qui d'ailleurs ne devraient pas poser problème vu que le cadre légal est assez clair sur ça, sauf que si tu as une étudiante voilée qui rentre dans un établissement et refuse les règles en vigueur, ça peut partir en couilles).


ça je n'en doute pas un seul instant, mais de fait c'est un film qui s'adresse au grand public qui est donc au courant principalement de ce qu'il voit dans la presse, d'autant qu'on sait bien que ce sont des sujets sur lesquels les gens ont des avis souvent tranchés et sur lesquels on s'emballe facilement - il suffit de voir le topic ^^


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MessagePosté: 31 Mar 2024, 23:30 
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FingersCrossed a écrit:
bmntmp a écrit:
Après comme je l'ai dit avant, et même si ce n'est pas audible à cause de l'actualité, la plupart des problèmes dans l'EN ne se retrouvent pas dans la presse (ainsi jamais n'a-t-on entendu parler de ce truc arrivé au réalisateur du film), et le cas présenté par le film est symptomatique de problèmes plus larges que la question du voile à l'école, etc (qui d'ailleurs ne devraient pas poser problème vu que le cadre légal est assez clair sur ça, sauf que si tu as une étudiante voilée qui rentre dans un établissement et refuse les règles en vigueur, ça peut partir en couilles).


ça je n'en doute pas un seul instant, mais de fait c'est un film qui s'adresse au grand public qui est donc au courant principalement de ce qu'il voit dans la presse, d'autant qu'on sait bien que ce sont des sujets sur lesquels les gens ont des avis souvent tranchés et sur lesquels on s'emballe facilement - il suffit de voir le topic ^^


Pardonne mon apparente virulence en tout cas. C'est rigolo que La Salle des profs et ce film sortent en même temps et les comparaisons auxquelles ça donne lieu, l'un étant beaucoup plus un film qu'on prend comme argent comptant, comme un pur geste cinématographique, dont le scénario est trop énorme pour être vrai (sans compter l'exotisme), et l'autre où tout le monde se demande si c'est vraisemblable ou non.


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scienezma Voir le dernier message

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