Forum de FilmDeCulte

J'aime beaucoup les courts des deux frères mais j'avais été déçu par leur premier long, Willy 1er, assez désagréable de complaisance. Excellente surprise donc que ce Teddy film de loup garou provincial à la fois drôle, naïf, kitch, tragique et romantique. On est dans la mouvance Poggi/Vinel sans le côté conceptuel. Ici au contraire c'est plutôt très simple, très limpide, un jeune mec sans histoire se fait mordre par une bête et se transforme en loup garou. C'est simple ça prend pas de détour, l'équilibre entre le film de genre "light" et la chronique rurale de ce village est vraiment trouvé (contrairement à La nuée vu la veille) et on se laisse porter par ce personnage extrêmement touchant de jeune mec à la marge, qui a arrêté ses études très tôt et qui réalise qu'il est dans une autre dynamique que les jeunes de son âge. Sans doute parce que j'ai grandi dans un tout petit village j'ai trouvé ça très juste, ces relations amoureuses qui se cassent la gueule parce que les chemins se séparent et qu'on va aller étudier plus loin etc... Anthony Bajon dans le rôle principal est excellent alors qu'il ne m'avait pas encore totalement convaincu. Il est parfait avec ce visage poupin sans âge.

Mais vraiment aimé le ton qui rappelle par moment le P'tit Quinquin de Dumont dans ce casting improbable (on sent qu'ils cherchent des gueules même la fille avec son appareil et ses cicatrices elle est "singulière") et ce ton de comédie fantaisiste au milieu d'un univers villageois mort. Contrairement à Willy 1er, je trouve qu'il y a une vraie tendresse pour les personnages (j'adore l'oncle bizarre), pour ce qu'ils sont. J'ai pas du tout eu l'impression comme on peut l'avoir parfois de voir un film de parisiens qui vient filmer les bouseux, au contraire, on sent qu'ils viennent de là, qu'ils parlent de ce qu'ils connaissent.

J'en suis le premier surpris mais j'ai trouvé la fin très émouvante, très forte, assez osée et je trouve le film sincère dans ses intentions, sans prétention, sans esbrouffe. Vraiment une très bonne surprise, voilà un film de genre français avec une belle personnalité et un regard singulier.

5/6

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CroqAnimement votre

Il faut encore se farcir Noémie Lvovsky.

C'est complet sur le site Gerardmer
Il y a un autre moyen de le voir?

Ben non je crois pas pour l'instant. Il finira pas sortir j'imagine .



Oui et d'ailleurs elle a un rôle assez horrible, elle met terriblement mal à l'aise dès qu'elle est à l'écran (mais c'est voulu et elle a un petit rôle).

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CroqAnimement votre

Je confirme la belle surprise.

Oh un film de loup-garou français. J'avais détesté Willy 1er et le début du film m'a fait très peur, avec ce côté Bruno Dumont ironique, où tous les habitants semblent être des dégénérés. Et puis le film change progressivement, pour adopter le point de vue d'un exclu - bluffant Anthony Bajon - et si les scènes de tripaille sont finalement assez rares, j'ai été très ému par la fin du film, la preuve qu'il a fonctionné sur moi. Une bonne surprise et la preuve après La Nuée ou Grave - les films sont d'ailleurs très différents - qu'il se passe quelque chose en France (et bravo The Jokers pour ça

4/6

Gêné qu'un film de loup-garou ait pour titre un nom communément associé à l'ours.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Super envie de le voir.
Et je ne suis pas étonné pour Bajon, le gars a un potentiel énorme.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

L'a tout dit, l'Arcôre.

Pour ma part, je n'avais rien vu des frangins, je n'ai pas vu les Poggi/Vinel ni P'tit Quinquin donc j'ai vraiment été agréablement surpris et cueilli par l'humour du film, qui attaque d'emblée et te met bien, et, effectivement, cette tendresse pour des personnages marginaux, notamment l'oncle donc, qui n'est pas caractérisé comme un simple teubé, mais évidemment le protagoniste aussi, dont le parcours, et l'incursion du fantastique, peut se lire comme une métaphore du sort social réservé à certains, condamné par leur entourage peu éclairé à n'être que l'image qu'on se fait d'eux.

En effet, comme dans La Nuée, le genre se fait plutôt timide dans le film, et à vrai dire, contrairement à Art Core, cela m'a davantage frustré ici (y a une main de loup-garou sur l'affiche quand même) mais uniquement le temps de se faire la remarque, durant un ventre un peu mou, puis de laisser ce ressenti être balayé par la réflexion qu'ici, cette lente progression vers un final où tout explose enfin, a du sens vis-à-vis de l'arc du personnage et n'est pas simplement arbitraire.

D'autant plus que lorsque le film embrasse le genre, il le fait de façon très belle, notamment dans la façon de montrer la bête, qu'il s'agisse de la transformation jouant sur la suggestion ou de cette apparition spectrale.

Je suis un peu moins convaincu par la toute fin même si le geste demeure, une fois de plus, lourd de sens. Ce propos, pas forcément attendu, apporte une autre dimension à une oeuvre en apparence légère mais qui ne se contente pas d'opérer une réjouissante rencontre entre deux cinémas.

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Tout a été dit sur la justesse du regard porté sur ce monde. Ça ressemble à un travail d'équilibriste entre une vision volontairement cheap/quotidienne/Deschiens, un humour à la fois potache et fragile, et une esthétique davantage pop ; et pourtant on sent une sincérité. Il y a assez peu de pose et c'est très juste. En plus, ça montre une France qu'on voit rarement à l'écran, du moins comme ça.

Après, je mentirai si je disais avoir été passionné. La progression dans l'horreur est finalement assez quelconque et surtout bien trop délayée. GRAVE passe pour un festival de générosité à côté.

Malgré l'estime que je voue à la démarche (et la très bonne performance de Bajon), j'ai du mal à ne pas être déçu, surtout au regard de la hype, comme toujours démesurée.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J’allais dire que QGJ était celui qui « mentirait » beaucoup... mais en fait non, après une petite recherche, Art Core le bat largement.

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Que lire cet été ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Vous avez tout dit.



Ouais, j'ai pensé à Riad Sattouf, forcément, dans ces choix de gueules d'ados mal dégrossis, où même le beau gosse a un air un peu benêt (renforcé par la prestation sur la Marseillaise au début).

Le film est assez riche de son ambiance et de son regard, jamais gratuitement moqueur, on sent un vécu derrière, teinté d'affection et de lucidité, c'est la grande réussite du film, de réussir à utiliser le genre au sein d'une chronique sociale rurale adolescente, afin de traiter du passage à l'âge adulte (avec le deuil du premier amour) et, osons le terme, de la lutte des classes, malgré un mise en scène parfois un peu limitée (faute de budget aussi j'imagine).

Je trouve la fin moins réussie, comme si le genre, en dedans jusque-là, rattrapait le film. D'ailleurs (attention c'est perché), j'ai un peu bloqué sur
Le fond du sujet étant que je trouve que le film gère mal son rapport au genre dans son final, comme s'il se faisait dépassé par sa droite à cause d'un manque de maitrise.

Bref, ça ne m'a pas empêché d'apprécier le film, qui d'une certaine manière est aussi un rejeton de Petit Paysan, qui a sans doute permis à des films ruraux d'émerger.

Heeey, OK, j'ai pas lu d'interviews des réals.

Je ne sais pas si les réalisateurs en parlent dans leur interview mais il y a également une référence littéraire explicite dans le film, c’est celle de La bête humaine de Zola, le bouquin que lit la jeune fille et
D’ailleurs la bête humaine, ça pourrait être le sous-titre de tous les films de loup-garou.

Oui, si je me souviens bien, c'est le passage très commenté de La Bête humaine sur la "fêlure héréditaire":