Forum de FilmDeCulte

Suzanne a la quarantaine. Femme de médecin et mère de famille, elle habite dans le sud de la France, mais l'oisiveté bourgeoise de cette vie lui pèse. Elle décide de reprendre son travail de kinésithérapeute qu'elle avait abandonné pour élever ses enfants et convainc son mari de l'aider à installer un cabinet. A l'occasion des travaux, elle fait la rencontre d'Ivan, un ouvrier en charge du chantier qui a toujours vécu de petits boulots et qui a fait de la prison. Leur attraction mutuelle est immédiate et violente et Suzanne décide de tout quitter pour vivre cette passion dévorante.

D'assez loin le meilleur film de Catherine Corsini qui doit beaucoup à un triangle amoureux nerveux et dévorant, qui surclasse les clichés attendus sur la crise de la quarantaine et la bourgeoise bovaryste auxquels on aurait pu s'attendre. Les nombreuses scènes de sexe entre un Sergi Lopez qui des Larrieu à Ozon ne cesse décidément d'exciter la libido des cinéastes en bête poilue, et une incroyable KST en plein lâcher prise, font immanquablement penser (en mode mineur) à Lady Chatterley, sans oublier l'interprétation violente et rongée par les automatismes du quotidien déglingués par une jalousie soudaine d'Yvan Attal, démontrant par A+B que parfois la force d'un bon film du milieu tient dans l'excellence de l'osmose entre les comédiens.
4/6

Voilà un film qu'il est facile de rejeter. C'est un peu un téléfilm de luxe avec un drame axé sur le triangle amoureux qui tourne mal: La bourgeoise qui a oublié d'être autonome et qui est mariée à un gros gros con (et méchaaant), et qui tombe complètement raide dingue d'un ouvrier qui galère. Ca finit super mal.
Les personnages sont déjà vus, les décors cheapos et la mise en scène inégale (et la musique c'est du juke-box Georges Delerue), mais bizarrement on s'accroche, et le film fonctionne. Film sincère pour histoire simple, et au final émouvante, qui fonctionne essentiellement grâce au trio d'acteurs, excellents. Kristin Scott Thomas déchire pas mal. (donc assez d'accord avec toi, DPSR)

Et donc malgré les réserves (ah oui, les ados sont horribles, aussi), j'ai regardé ça avec plaisir. 4/6 donc. Et mine de rien j'en suis sorti assez remué.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"