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MessagePosté: 18 Déc 2014, 13:29 
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Le truc que tu as appris aujourd'hui :
Marc-Antoine Mathieu, excellent auteur de BD intellos telles que
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n'est autre que le frère de Gérard Mathieu, également auteur de BD mais surtout connus des amateurs de jeux de société pour ses hilarantes illustrations de la vallée des Mammouths, Tempête sur l'échiquier ou encore Cash'n Gun :Image ou Image
2 styles très... opposés.


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MessagePosté: 18 Déc 2014, 14:01 
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Et bien j'aime aussi peu l'un que l'autre :(


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MessagePosté: 18 Déc 2014, 14:17 
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Ah je suradore Marc Antoine Mathieu, un des mes auteurs préférés. J'ai d'ailleurs commandé son nouvel opus pour Noël :

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MessagePosté: 18 Déc 2014, 14:46 
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Graphiquement j'aime bien mais thématiquement elle me tombe des mains. J'y vois un concept album intéressant dans l'absolu mais pas dans la lecture.


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MessagePosté: 18 Déc 2014, 21:30 
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Oui il parait que sa série des Acquefacques est géniale, certains tomes plus que d'autres mais avec un concept original à chaque fois. Encore un truc à rajouter à ma liste interminable (j'ai notamment les Jules d'Emile Bravo dont j'ai adoré le premier volume). Puis il y a le Chris Ware enfin traduit par Delcourt qui m'attend aussi pour noël, ça va le faire.

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MessagePosté: 22 Déc 2014, 21:51 
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Juan a écrit:
http://img3.trictrac.net/generate/default_250/1355947914.50d21f8abf5d5.jpg[/img] ou Image
2 styles très... opposés.


Il illustrait pas aussi pour le Journal de Mickey ?


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MessagePosté: 22 Déc 2014, 22:03 
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Nijal a écrit:
Il illustrait pas aussi pour le Journal de Mickey ?


Aucune idée !


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MessagePosté: 02 Jan 2015, 16:48 
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Ah si, y avait des dessins de ce genre dedans, oui !


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MessagePosté: 05 Jan 2015, 23:46 
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Ça y est, je l'ai acheté, j'ai ouvert la boîte, je l'ai contemplé, je l'ai lu et c'est un chef d'oeuvre!

Chris Ware - Building Stories, texte issu de mon blog donc ça fera très "chronique" pardon d'avance (surtout que c'est un gros pavé, je ne sais pas comment j'ai pu écrire tout ça).


Attention Spoiler (si on peut véritablement parler de spoiler)


LA VIE MODE D'EMPLOI

Douze ans après Jimmy Corrigan, ce chef d’oeuvre inépuisable qui chamboulait les codes de la BD alors connus à l’époque, Chris Ware revient avec un “OLNI” (Objet Livresque Non Identitfié) tout aussi magistral. L’oeuvre se présente comme une boîte contenant plusieurs livrets (14 au total) prenant des formes extrêmement diverses, allant du petit feuillet plié en quatre au journal grand format en passant par le livre cartonné 56 pages plus classique. Tout cela donne à voir dans un premier temps l’écrasante maîtrise de l’américain lorsqu’il s’agit d’exploiter et d’explorer toutes les possibilités que peut offrir ce médium souvent peu ou mal jugé qu’est la bande dessinée (quoi? ce sous-art infantile?). Sublimées par son talent terrassant, chacune de ses oeuvres (rares car souvent travaillées sur une bonne décennie comme ici) laisse cette impression que le 9ème art en sort quasiment grandit.

Building Stories serait alors un puzzle de pièces disparates à reconstituer dans l’ordre que l’on veut, chaque pièce constituant un fragment de la vie d’un personnage central -une jeune femme à la vie plus ou moins banale- noyau autour duquel vont graviter d’autres personnages réels et probablement imaginaires (j’y reviendrai). Chris Ware tisse au travers de ses 14 objets une toile complexe de relations humaines, sociales et sentimentales où tout est interconnecté: une petite case à un endroit pouvant correspondre avec plusieurs pages riches d’un autre endroit, mettant en lumière un événement ou donnant un nouveau sens à un simple détail. Et la science du détail avec laquelle toutes ses bribes se rejoignent est assez vertigineuse, cette impression passant avant tout par le graphisme soigné dans ses moindres recoins de l’auteur et ses constructions purement sophistiquées (on pourrait souvent parler de BD architecturale) mais toujours au service de l’histoire. Des histoires.

Le titre Building Stories possède un double sens: il signifie à la fois “histoires d’un immeuble” et “construisant des histoires”. Si le premier sens tient une place non négligeable dans l’oeuvre, c’est surtout son second sens qui va livrer sa clé. Cette nouvelle oeuvre se focalise en effet sur la vie de cette jeune femme dont on ne connaîtra pas le nom mais dont on saura tout ou presque. Son passage au deuxième étage de l’immeuble n’est finalement rien d’autre qu’un triste épisode de sa vie, celui de la dépression, du rejet de soi et des doutes existentiels. On se dit que les autres habitants de cet immeuble (la vieille proprio du rez-de-chaussée qui est restée seule toute sa vie et le jeune couple battant de l'aile du premier étage, s’engueulant constamment) pourrait symboliser les deux craintes de cette jeune femme à ce moment-là. Crainte de la solitude affective et du célibat d’une part, crainte d’autre part des complications liées au couple et à la vie dépassionnée qu’elle peut impliquer plus tard. Il y a ainsi un petit peu d’elle dans chacun de ces personnages que l’on devine issus d’une oeuvre fictive qu’elle s’invente quelque part dans sa tête (j’y reviendrai, bis). Si Building Stories est un objet presque intimidant de par sa taille, sa vraie dimension est en fait celle du journal intime, comme une sorte de réflexion introspective d’une femme ordinaire vivant une vie ordinaire avec ses hauts et ses bas, et tenant à décrire au mieux la grandeur humaine de ces petits riens du quotidien qui enfin assemblés forment un tout. Leurs causes et leurs conséquences. Leurs beauté simple.

Il y a ces symboles et autres métaphores que l’on rencontre parfois au détour d’une phrase ou d’une case mais ces derniers ne sont jamais appuyés ou surlignés au marqueur rouge, Chris Ware préfère nous laisser à notre libre interprétation des éléments de cette oeuvre colossale dans laquelle on aime aussi se perdre un peu. Il y a cependant un second niveau de lecture légèrement esquissé qui me séduit beaucoup ici: cette oeuvre serait-elle la version fantasmée, idéalisée du projet artistique ultime que cette jeune femme aurait voulu créer un jour si elle n’avait pas renoncé aux Beaux-Arts et trouver la motivation et la confiance en soi pour persévérer? Cette oeuvre-monde rêvée d’une vie lambda, de sa vie à elle, on la tient entre nos mains, on la suit avec empathie au gré de nos choix de lecture, et elle concilie parfaitement tous les éléments qui coexistent dans son environnement et son espace mental: l’amour de l’Art (des arts) et de l’écriture (pourquoi tous les grands romans ne racontent jamais la vie banale de gens simples? se demande t-elle à un moment), l’architecture (dans le graphisme et les planches) par le biais de son mari qui est justement architecte, le journal intime ou encore les contes pour enfants qu’elle lit à sa fille (l’abeille Branford dans une version remaniée pour adulte, dont de belles pages tout en allitération, bravo Delcourt pour le travail de traduction).

Si Jimmy Corrigan était un livre-monde sur le fait d’être fils, Building Stories est principalement un livre universel sur le fait d’être parent et on imagine à sa lecture une source autobiographique évidente: “chaque autobiographie est une fiction” a dit l’auteur une fois. Et chaque fiction est autobiographique pourrait-on ajouter. Chris Ware vit aujourd’hui à Oak Park avec sa femme Marnie et sa fille Clara, cette BD immense (moins pour sa dimension imposante que pour sa qualité sans équivalent actuel) leur est d’ailleurs directement adressée. Et c’est bouleversant.

(Et c’est forcément à relire et resavourer car on passe sûrement à côté d’une multitude de détails, de connections imperceptibles voire d’autres niveaux de lecture)

77777/6

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Dernière édition par romain le 06 Jan 2015, 01:50, édité 1 fois.

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MessagePosté: 06 Jan 2015, 01:17 
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Putain, merci Romain pour ce texte qui rend justice au "bouquin" de Ware. Je l'ai commencé fin Octobre, j'ai mis du temps à m'y mettre, je l'avais depuis presque deux ans, mais chaque été, je me disais "mec, lis pas ça, ça va te flinguer ton été et te déprimer", et chaque hiver "mec, t'es pas déjà assez triste comme ça?". Et finalement, je m'y suis mis, en commençant du plus grand et en allant au plus petit. C'est vraiment dingue comme taf, impressionnant.

J'y reviendrai parce que là j'arrive pas trop à en parler sans me retrouver à paraphraser des trucs que tu dis ici, mais ouais, ça déglingue.

P.S. T'as lu les sketchbooks de Ware où on retrouve l'évolution de son style? C'est vraiment fantastique, le mec a énormément de styles différents, on dirait même qu'il maîtrise tous les styles!

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MessagePosté: 06 Jan 2015, 02:10 
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De rien! Comme disait Arnotte, le livre est quand même moins flinguant que Jimmy Corrigan mais il est quand même très fort, très riche. Rendez-vous dans 10 ans ou plus pour son autre oeuvre en cours: Rusty Brown.

Pour ses sketchbooks, j'en avais bouquiné un des deux une fois dans une librairie il y a longtemps et oui c'était vraiment impressionnant, et surtout à des années lumières de son style ligne claire minimaliste (mais qui est bien-sûr hyper étudié). Mais au-delà du dessin qu'il maîtrise à la perfection, c'est surtout un putain de génie du langage BD, dans ses constructions de planches etc... Et il a forcément une énorme culture bédéphile aussi (Jooste Swarte, Here de Richard McGuire découvert il y a peu sur ce blog).

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MessagePosté: 06 Jan 2015, 09:19 
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Je l'ai eu à Noël. Evidemment je sais pas encore trop comment le commencer, par quel bout le prendre mais ça fait partie du jeu. En tout cas j'y crois énormément. J'aime tout ce que j'ai déjà lu de Ware.

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MessagePosté: 06 Jan 2015, 09:44 
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Vous donnez envie.


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MessagePosté: 06 Jan 2015, 16:25 
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Art Core a écrit:
Je l'ai eu à Noël. Evidemment je sais pas encore trop comment le commencer, par quel bout le prendre mais ça fait partie du jeu. En tout cas j'y crois énormément. J'aime tout ce que j'ai déjà lu de Ware.


Commence le n'importe où en fait. En général, les gens que je connais ont commencé du plus petit au plus grand, du coup, j'ai choisi de faire le contraire. Mais j'ai surtout hâte de le relire et le relire encore.

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MessagePosté: 06 Jan 2015, 16:29 
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Messages: 14042
Le quatrième de couverture est déjà génial :

Citation:
Dans l'incorporalité électronique croissante de l'existence, il est parfois rassurant - voire nécessaire - d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher. Ainsi, l'acheteur trouvera dans cette boîte souvenir colorée une variété parfaitement équilibrée d'ouvrages conçus pour répondre à pratiquement tous les goûts artistiques ou poétiques imaginables, de la causticité corrosive de la jeunesse au sérieux écoeurant de la maturité - tout en suivant une protagoniste qui se demande si elle quittera jamais l'exiguïté des premières années solitaires de l'âge adulte en location pour les vastes étendues à crédit de l'amour et du mariage. Que vous souffriez de la solitude seul(e) ou avec quelqu'un, ce livre ne peut qu'entrer en résonance avec le sentiment écrasant de vie gâchée, d'occasions manquées et de rêves de création brisés qui frappe le public littéraire des classes moyennes et aisées (et peut parfois revenir les hanter sous une forme plus ou moins altérée durant leurs phases de sommeil paradoxal).

Une liste pictographique de l'ensemble des 14 éléments (260 pages au total) est présentée ci-dessous, accompagnée de suggestions sur les endroits où poser, oublier ou égarer totalement tout ou partie de son contenu entre les murs d'un habitat normalement équipé. Comme on peut le voir dans les pages du New Yorker, du New York Times et de McSweeney's Quarterly Concern, Building Stories rassemble dix ans de travail, dont plusieurs dizaines de pages inédites (autrement dit, jugées trop obtuses, indécentes ou tout simplement incohérentes pour paraître dans un périodique respectable).


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