http://bibliobs.nouvelobs.com/20090129/ ... -graphiqueCitation:
«Roman graphique? Déjà le terme même me fait peur», dit Wiaz, notre dessinateur maison... Et il n'est pas le seul. Que recouvre-t-il? Est-ce la traduction littérale de l'américain graphic novel, qui différencie cette autre forme de BD des «comics», dévolus aux superhéros? Un snobisme de l'édition française pour donner un vernis plus littéraire à la bande dessinée? C'est sans doute un genre de BD plus intimiste que les classiques séries d'aventures, voire carrément autobiographique. En tout cas, une chose est sûre, c'est déjà un format: contrairement aux bandes dessinées sous couverture cartonnée aux quarante-huit pages de la tradition franco-belge, les romans graphiques dépassent souvent la centaine de folios, et prennent la forme compacte d'un roman classique.
http://angellier.biblio.univ-lille3.fr/ ... omics.htmlCitation:
Voilà qui ne nous aide en rien à trouver une définition satisfaisante de la chose en question : pour faire simple, voire simpliste, "roman graphique" s'applique aux bandes dessinées comportant un nombre de pages supérieur à la moyenne (longform comic book). Mais comme, bien sûr, les exceptions sont nombreuses, on essaie d'ajouter d'autres critères, eux aussi bafoués en de multiples occasions, comme le format du volume, plus proche de celui des romans que des bandes dessinées ordinaires : forme et épaisseur semblables à un gros roman.
Là où nous en sommes, le roman graphique apparaît comme un sous-genre, une sous-catégorie du genre "bandes dessinées" dans une nomenclature des genres littéraires, mais peut-être faut-il en faire une nouvelle forme littéraire qui ne serait autre que l'aboutissement d'un processus de maturation de la BD vulgaris ? Étape suivante : nous sommes amenés tout naturellement à nous pencher non plus sur la forme, mais sur le fond, et le défi consiste à trouver des critères valables permettant de distinguer les romans graphiques de l'ensemble des créations graphiques telles que les proposent les rayons dévolus aux bandes dessinées chez les libraires. Il est alors question de la supposée "qualité supérieure" des romans graphiques, grâce à l'épaisseur psychologique des personnages (par opposition aux super-héros et aux personnages de mangas, par exemple), la subtilité de la narration, la sophistication de l'intrigue, les thèmes "importants" aux yeux des adultes et des adolescents, et aussi le fait que l'ouvrage conserve, malgré la forme graphique, des éléments traditionnels du roman, etc.
Je ne garderai de tout cela que les deux caractéristiques suivantes, même si elles sont partagées par d’autres BD : le roman graphique ne s'adresse pas au public En conclusion : une question, suivie d'une citation. L'appellation "roman graphique" est-elle en fin de compte d'une quelconque utilité, si ce n'est pour déculpabiliser les adultes amoureux du 9ème art, mais qui craignent le regard réprobateur d'adultes "sérieux", devant toute littérature graphique ? Réfléchissons à cette (jolie) phrase de Will Eisner : "If a comic is a melody, a graphic novel can be a symphony".
Pour ceux qui ont du courage:
http://revel.unice.fr/cnarra/document.html?id=974 (attention malgré le langage érudit, on trouve quand même des fautes d'orthographes dans ce texte)
Dans cette article, l'auteur parle de "bande-dessinée littéraire".
Une autre définition de "roman graphique":
Citation:
La forme suppose que l’œuvre dans son ensemble permette de reconnaître une histoire cohérente. L’intérêt du genre réside dans une fusion parfaite de la forme littéraire narrative et de la symbolique du dessin. Pensées, discours direct, mouvement, changement de temps, de lieu et d’ambiance doivent être transmis par le graphisme et la langue de façon convaincante. C’est cette combinaison qui fait du roman graphique un genre à part où texte et image entretiennent un rapport intelligent.
Là, j'avoue, ça m'a l'air d'être de la belle branlette intellectuelle.