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Team Kokoff et Art qui a encore tout dit. Meme si j'aime beaucoup Franco, je comprenais que son univers pouvait laisser à quai avec des personnages et des situations souvent détestables. Et bien là, il change totalement de style avec une pure love story. Bon on reste dans le melo, que certains pourront trouver chargé avec des personnages à problème mais quel douceur dans son regard et quelle intelligence dans l'écriture. Déjà le concept de base est génial : la rencontre entre un homme qui oublie son passé et une femme, victime de pédophilie, qui elle n'arrive pas à l'oublier. Et c'est dans le présent qu'ils vont se rencontrer et retrouver gout à la vie. Résumé comme ça, ça pourrait tirer vers l'histoire d'amour un peu gnangnan mais c'est filmé avec pudeur et subtilité. Dans le film, il y a trois scène exceptionnelles qui résument bien la réussite du style Franco.


Avec ce film, Franco prouve que c'est un grand metteur en scène. J'aime bien comment il rythme son film et par scènes très courtes arrivent à suggérer l'amour naissant. Comme ce moment sur le canapé où le visionnage du premier film. Et comme le souligne Art core, les seconds roles sont tous fouillés. De la grand-mère qui n'a jamais voulu voir la pédophilie de son marie à la soeur. C'est un film qui aborde des thèmes matures avec une précision psychologique rare et surtout c'est un des plus beaux couples d'amoureux vu au cinéma ces dernières années. Sarsgaard mérite amplement son prix à Venise mais c'est un peu injuste pour Chastain qui est formidable en femme brisée par son passé. Memory est un film d'amour splendide, du genre de ceux qui nous donne des frissons et fait pleurer de bonheur.

Grand film romantique, c'est sublime et le meilleur de son auteur.

Oh tu fais plaisir

J'aime beaucoup Franco mais là il m'a vraiment surpris. Outre le fait qu'il opte pour de l'espoir et de l'optimisme, Art core a très bien décrit la densité du film, la complexité et sa richesse. Il y a plein de scènes que je trouve sublimes et qui vont longtemps me rester en tete. Ma préférée, c'est celle où il va voir Sylvia au centre pour discuter dehors. A l'image du film, sobre mais bouleversant.
Il a vraiment franchi un palier, c'est un de mes films favoris de l'année.

Michel Franco nous raconte comment deux âmes blessées vont s’épauler l’une l’autre, aller mieux et aussi permettre de s’aimer, à leur manière. Tous deux ont un rapport contraint avec leur mémoire car l’une traîne ses traumatismes d’enfance comme un fardeau, l’autre se voit obligé de vivre le moment présent à cause de ses troubles de la mémoire (démence). Les barques du malheur sont donc bien chargées (alcoolisme et inceste incl.), mais le drame ne se fait jamais lourd, au contraire il reste simple et sincère, pudique. Avec une sécheresse esthétique (cadres fixes, lumières ternes) et un scénario qui opte pour la suggestion et les lentes révélations, Franco laisse la part belle à son duo de comédiens, tous deux absolument parfaits. Sarsgaard a eu le Prix à Venise, mais c’est Jessica Chastain que j’ai trouvée géniale. Quelle actrice précieuse. Cela faisait longtemps que je ne l’avais plus vue retrouver un rôle comme ça, à la mesure de son immense talent.
Je trouve la fin un peu trop en retenue et le film me touche plus en théorie qu’en pratique, mais c’est un très beau film, qui dit énormément avec peu de choses.

4,5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"