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MessagePosté: 14 Mai 2006, 09:54 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Lol, c'est clair... C'est terrible ces avis péremptoires quand tu aimes pas à base de c'est pour les Bobos, les Bourgeois, les gens peu exigeants....


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MessagePosté: 14 Mai 2006, 10:32 
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Le film n'est pas une relecture de Crime et chatiment, les personnages, leur motivation et l'intrigue étant très différents. Allen montre Rhys Meyer lisant un résumé du bouquin. Cela lui permettra de briller lors d'une discussion chez la famille de sa femme et l'inspirera (en partie) pour son projet criminel à la fin. Deux actes qui lui permettront de s'élever socialement. Mais l'univers Allenien n'a rien à voir avec celui de Dosto...Ici on est plus chez le Maupassant de Bel Ami (entre autres).


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MessagePosté: 14 Mai 2006, 13:57 
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Léo a écrit:
The Scythe-Meister a écrit:
Ce film, c'est crime (sans) chatiment chez les bourgeois (et fait par un bourgeois...).

Ouh... ça a dû te démanger de rajouter "pour les bourgeois"...


Même pas, je l'ai rajouté après coup, c'était pour marquer la particularité du film (puisque la différence tient quand même au fait que la motivation est différente et que dans le film de Allen le personnage tue pour garder sa position - donc oui c'est bien "chez les bourgeois").
D'ailleurs je ne vois pas trop en quoi "bourgeois" est méprisant, je suis pas Zad... Bobo oui, mais pas bourgeois...

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Dernière édition par The Scythe-Meister le 14 Mai 2006, 14:21, édité 1 fois.

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MessagePosté: 14 Mai 2006, 14:18 
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Inscription: 04 Juil 2005, 19:55
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Jack Griffin a écrit:
Le film n'est pas une relecture de Crime et chatiment, les personnages, leur motivation et l'intrigue étant très différents.


Si on lit bien le livre, la quasi-intégralité du film y est déjà. Pas de manière identique sur les éléments les plus grossiers - quoiqu'il y a des scènes qui sont reprises à l'identique, les personnages des policiers sont les mêmes, la fin est une référence directe, le personnage refait quasiment le crime, ca fait pas mal pour un film qui n'en serait pas selon toi une relecture, mais dans les mécanismes, la manière d'engager l'intrigue, certains personnages secondaires (la soeur de Raskolnikov rappelle la femme du personnage, le frère son ami, et surtout le personnage rappelle un des personnages secondaires dont j'ai oublié le nom, qui apparait aux deux-tiers du roman, un nihiliste par arrivisme). Pour moi, ca tient clairement de la transcription dans un contexte différent, avec des motivations différentes certes, bien plus superficielles (ca tient au propos, mais aussi à une différence de talent dans l'analyse - enfin on peut pas demander à Allen d'être Dostoïevsky non plus). Bien sur que l'univers Allenien n'a rien à voir avec celui de Dostoïevsky, mais n'est-ce pas le propre de la relecture que de retravailler une intrigue ou une pensée dans un autre univers? Surtout quand il y a un siècle et demi d'écart.
Ca ne tient pas juste du détail, c'est présent dans une scène sur deux, voire toute les scènes dans la deuxième moitié du film. Et d'ailleurs je pense que Allen le fait en grande partie consciemment : le héros de matchpoint est un sous-Raskolnikov, qui ne tue pas pour des motifs "hauts" comme le personnage du livre, mais pour une raison superficielle, qui n'a même pas droit à la culpabilité complexe du personnage de Dostoïevsky mais n'est au fond qu'un homme creux. Comme si cet homme, réduit à son apparence sociale, n'était même plus capable de profondeur métaphysique, et réduit Dostoïevsky comme tu le dis à un outil pour l'apparence sociale (autant pour l'atteindre (il lui sert à briller en société) que pour la conserver (en copiant le meurtre parfait du livre)). D'ailleurs l'opéra fonctionne de même, c'est son (pseudo?)amour de l'opéra qui ouvre au départ des portes au personnage - c'est à mon sens une critique du rapport à la culture... Il y a là l'achèvement des critiques et du commentaire social que vous voyez dans le film.
Je crois qu'Allen a fait tout ca volontairement et qu'on ne peut pas le rejeter juste parce que le contexte est différent - ce n'est qu'une apparence. Il y a constamment un dialogue avec le texte, le plus flagrant étant la scène de découverte du crime par l'inspecteur à la fin, qui est une reprise ironique d'une scène identique du livre.

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MessagePosté: 14 Mai 2006, 14:39 
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Inscription: 04 Juil 2005, 14:47
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Les persos de Match point sont identiques à une partie de ceux de Bel-ami (je crois qu'Allen cite Flaubert dans Manhattan donc pourquoi pas Maupassant). Je pense donc qu'il n'y a pas à chercher du côté de Dosto à ce niveau.
Après je suis en partie d'accord sur les références conscientes à l'enquête en elle même mais pour moi elles sont très ponctuels et isolés. Rhys Meyer n'est même pas un sous-Raskolnikov, c'est quasiment son opposé (leur chemin son inverse: le premier se déshumanise, l'autre parvient à acquérir une humanité grâce à son amour pour -je sais plus son nom).
A mon sens il ne faut pas y voir une retranscription mais quelques clins d'oeils (puis si on commence à relativiser par rapport à Dosto beaucoup de portraits psychos deviennent moins brillants).


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MessagePosté: 14 Mai 2006, 14:50 
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Inscription: 04 Juil 2005, 19:55
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Jack Griffin a écrit:
Rhys Meyer n'est même pas un sous-Raskolnikov, c'est quasiment son opposé (leur chemin son inverse: le premier se déshumanise, l'autre parvient à acquérir une humanité grâce à son amour pour -je sais plus son nom).


Relis ce que j'ai écris... on ne peut pas limiter la comparaison entre deux personnages à leur destination. C'est justement parce qu'il n'atteint pas la lucidité métaphysique de Raskolnikov que je dis que c'est un sous-Raskolnikov. Le personnage copie quand même volontairement l'acte du personnage du roman... ce n'est pas anodin.

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MessagePosté: 03 Juil 2009, 14:14 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Arnotte a écrit:
5/6... sans doute 5,5/6 demain. :)

Voilà, 5,5/6, deuxième vision tout aussi jouissive... C'est mine de rien un de mes scénarios préférés de ces 10 dernières années. Pour le reste (casting, mise en scène et opéra crachotant), c'est la grande classe.

Et je me suis rendu compte que Ozymandias... Héhé, je l'avais pas reconnu.

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MessagePosté: 06 Nov 2023, 12:41 
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je l'avais vu et aimé à l'époque, à me replonger dans le dossier le succès était quand même impressionnant, 1,5m en france nomination aux oscars et aux cesars, et ces 5 pages de panégyriques quasi unanimes...

la déception fut donc assez rude. le film est plus long que la plupart des woody, 2h, sauf que l'intrigue à proprement parler commence à 1H30. avant ça, ce sont des marivaudages, pas forcément déplaisants, et racontés avec une narration sèche pas désagréable (scène de moins d'une minute n'ayant aucune autre fonction que de transmettre une information, point) mais, de fait, pas d'une richesse exceptionnelle. c'est très évidemment porté par la beauté et le charisme des acteurs, mais aussi plombé par des dialogues un peu ridicules parfois et carrément paresseux tout le temps (tout le monde parle de la même manière, et il y a manifestement eu 0 effort pour s'approprier la langue particulière des hommes d'affaires, des flics, etc).

et quand l'intrigue commence vraiment, c'est quand même exactement la même que la storyline de martin landau dans crimes et délits (qui occupait donc la moitié d'un film de 90 minutes...). la délocalisation est plaisante, le petit ajout sur "le hasard" est puissant, des scènes sont réussies (et d'autres ratées (les fantômes..), et d'autres exactement similaires...) mais enfin cet auto-remake d'un film que j'ai vu il y a 5 mois, c'est compliqué.

au final, il y a ce paradoxe au fond assez banal : il était à la fois hyper actif et hyper flemmard. et en même temps, je reconnais l'importance du film dans son évolution stylistique et que ça marque l'ouverture d'une période fructueuse. mais bon, je pensais que c'était un de ses smash qui se tenait par lui-même, au final c'est un film avec ses qualités et ses défauts qui est surtout intéressant dans le cadre de sa filmo - mais qui gagne beaucoup à être vu sans avoir vu ou sans se souvenir de crimes et délits.


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MessagePosté: 07 Nov 2023, 18:04 
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Pas du tout déçue par Match Point que j'ai aussi revu il y a peu de temps, mais cette critique donne envie de découvrir Crimes & délits.


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MessagePosté: 07 Nov 2023, 22:50 
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Messages: 7543
Personne n’a évoqué « A place in the sun » ?

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There is no such thing in life as normal


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MessagePosté: 07 Nov 2023, 23:10 
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Inscription: 17 Juin 2021, 13:07
Messages: 1503
ah bah oui, dites voir.

sur wiki :
"De nombreux spécialistes du monde du cinéma ont noté que Match Point (2005) de Woody Allen est à rapprocher d'Une place au soleil. Selon eux, des éléments du scénario sont semblables et l'intrigue est la même, avec certains rôles qui sont inversés. Par exemple, la scène de la rencontre autour de la table de ping-pong dans Match point rappelle celle autour de la table de billard, dans Une place au soleil. Match Point utilise toutefois d'autres éléments qui proviennent du roman Crime et Châtiment de Dostoïevski, que le héros lit dans une des scènes du film1,2. "


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MessagePosté: 19 Nov 2023, 19:50 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36877
Localisation: Paris
FingersCrossed a écrit:
tout le monde parle de la même manière, et il y a manifestement eu 0 effort pour s'approprier la langue particulière des hommes d'affaires, des flics, etc.
Femme-trophée.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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