Forum de FilmDeCulte

Leonard Zelig relève, dans ces années trente, d'un cas peu ordinaire. Obèse, boxeur ou écrivain, il prend l'apparence de tous ceux qu'il côtoie. Eudora, en psychanalysant Léonard, découvre que celui-ci souffre d'un cruel besoin d'amour.



Je n'en attendais pas grand-chose, parce que le cinéma nombriliste d'Allen m'ennuie la plupart du temps, mais celui-ci passe très bien, car au delà de la prouesse technique qu'il représente (j'ose pas imaginer le travail de recherches, de montage, et de retouches que ça a dû représenter), Zelig parvient, malgré son sujet, à rester ludique sans sombrer dans la complaisance, ce qui est le plus gros défaut du cinéma d'Allen.
Bien sûr, c'est comme toujours sur-écrit, avec des choix pas forcément heureux (ce qui fait que malgré ses 80 minutes, ça paraît assez long), mais il y a quelque chose de singulier qui émerge ici, dans cette façon de subvertir le documentaire pour en faire une fable au romantisme échevelé. Historiquement parlant, c'est très intéressant aussi, Allen dépeignant les années 20 jusqu'à l'arrivée au pouvoir du nazisme avec une ironie mordante qui fonctionne très bien ici.

Je mentirais si je disais que j'étais à fond, mais c'est dans le haut du panier du réalisateur.

4/6

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Un de mes préférés, oui. Je suis super client de sa période Mia Farrow... *tousse*... t'as essayé Broadway Danny Rose ou Radio Days ? (c'est dans cette veine plus légère avec le côté anecdote / nouvelle)

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Radio Days, vu y a très longtemps, mais quasi aucun souvenir (mais c'était moins gonflant que Manhattan). L'autre non. Je me le ferai à l'occasion, et j'ai aussi Hannah et ses soeurs que j'aimerais retenter (je m'étais endormi y a 15 ans).

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Hannah c'est plus proche du standard allenien, oui. Crimes et délits est aussi dans le haut du panier.

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C'est aussi un des mes Allen préféré.

Après chez Allen, ma préférence va à ses comédies des débuts

J'ai de bons souvenirs de Guerre et Amour dans les premiers. Mais comme Castorp, je suis pas super fan de Manhattan, jamais compris le culte autour.

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Pareil pour Manhattan. Je m'ennuie.

du lourd, quand même.

ce qui est marrant, c'est que dans le fond ça pourrait être un woody classique, il pourrait raconter exactement la même chose avec sa forme habituelle, deconstructing zelig. si c'était le cas, ce ne serait pas un de ses grands films, mais ce serait quand même super chouette. il y a l'axe années 20 qui est super, qui enrichit considérablement le concept et le personage. il a par ailleurs vraiment travaillé et reflechi aux choses (contrairement par exemple à midnight in paris, dans les éléments d'époque), et les éléments sur les gens qui ont besoin de divertissement, puis sur les méthodes de la presse, sur la place de la psychiatre, sont riches et intelligents. ça donne aussi une dimension puissante au personnage qui n'est plus qu'un délire nombriliste woodyesque mais qui parle ainsi de manière plus générale de comment trouver sa place dans la société.

mais il y a la forme, simplement géniale. incroyable même que ça vienne de lui, tant c'est original, sans équivalent dans son travail, hyper travaillé et intelligent formellement. il tient parfaitement le concept, y a moins de 10% des éléments qui n'ont aucun sens en tant que 'documentaire', tout le reste est crédible comme images récupérées de cette époque, et la narration est vraiment construite en fonction de ces images, et sur la narration d'un documentaire. et tout est super bien fait, c'est parfois dur de savoir si ce sont des vraies images de l'époque ou non, les gens ont les bonnes têtes, l'imitation formelle est parfaite, c'est vraiment ludique et impressionnant.

et si toutes les qualités que l'on perçoit au début son présentes tout du long, elles ne s'enrichissent pas vraiment, de nouvelles n'apparaissent pas et toutes les promesses de richesse narrative ne sont pas tenues, comme souvent chez woody il se contente de dérouler l'idée de base plus que de la développer. ce qui fait que effectivement ça parait plus long que ça ne l'est. et que c'est hyper chouette mais c'est dur de dire que c'est génial non plus.

mais le souvenir de ces petites limites s'estomperont à la faveur du smash formel et conceptuel que c'est.