Forum de FilmDeCulte

pour changer de sujet, ce que je trouve vraiment brillant dans ce scénar', c'est évidemment son dernier acte : on nous met sur la piste d'une comédie sentimentale classique et puis, boum, arrivent les personnages de keufs, qui ont très peu de scènes et pourtant existent et fonctionnent immédiatement. Ce basculement final dans le polar est formidable et très maîtrisé. La pirouette finale n'en est que plus habile : on nous fait attendre, voire craindre, une résolution positive (cf. d'ailleurs l'excellent plan de la bague/balle de tennis, qui joue très clairement avec les nerfs du spectateur "c'est quand même pas sur ce détail à la con qu'il va être niqué?", façon deus ex machina du scénario qui sait pas comment finir, pour en fait retourner ce détail à l'avantage du scénario, de manière extrêmement futée), puisque qui dit polar dit souvent morale. Et la conclusion arrive sans prévenir, sèche, simple, bam.

C'est d'ailleurs cette simplicité qui prévaut au film : lorsqu'on suit rhys-meyer qui attend scarlett, on flippe tout en se disant que, non, c'est pas possible, il va pas le faire, il va se passer un truc. Et puis non. Il tire. On se dit alors qu'il a manqué sa cible, qu'il a juste tenté de l'effrayer, qu'elle a survécu, n'importe quoi. Toujours pas. Ou bien serait-ce juste un fantasme ? Non : c'est fait, point, pas de rédemption. Il a tiré, c'est comme ça. Pareil, d'ailleurs, quand il l'a tirée.

D'où, d'ailleurs, mon regret quant à la scène des fantômes, qui ne colle pas vraiment avec l'irréversibilité des actes précédents...

Pour en revenir à la scène des fantômes, je ne suis pas sûr à 100% de son utilité, mais elle permet en tout cas de nuancer le personnage de Chris, qui va être épris de remords jusqu'à sa mort. C'est presque le seul moment où on peut voir ce que Chris ressent intérieurement. Et le plus noir dans tout ça, c'est que cette incursion au "fantastique" passe naturellement, tellement Chris semble déconnecté de la réalité.