rotary [Bot] a écrit:
Jerzy Pericolosospore a écrit:
Un discours qui excède tant la consommation de l'objet que sa réduction à une database ?
Tu vas rire mais c'est toujours pas clair.
EDIT : ça y est j'ai compris en relisant le début. Tu fais partie des gens qui affirment que la richesse d'un avis ne réside pas - ne serait ce que partiellement - dans les critères sur lesquels il s'appuie. Ce n'est pas la première fois que j'entends ça.
C'est assez méta, cet édit, parce que très précisément il exprime le sens de cette formule que tu ne comprends pas. A savoir: pour toi, comprendre, visiblement, c'est appliquer à un objet ou à qqun la formule "tu fais partie de cette catégorie": a, b, c. Pourcentage, dividende, loi de Sturgeon, emballé c'est pesé, etc.
Non, la critique, si la critique c'est développer un discours, ça ne consiste pas à donner un "avis", d'abord. Tout le monde a un avis sur tout et n'importe quoi - loi de l'opinionite galopante -, et tout le monde est capable de mettre en rapport son "avis" avec des critères personnels lui permettant de distinguer ce qui lui plaît de ce qui lui déplaît - loi de lapalisse.
Mais tout ça ne fait pas une critique, un discours. Une critique, un discours, ça consiste, du moins on l'espère, à considérer un objet (film, ou livre) comme excédant, dépassant l'état d'objet consommable (pour son petit plaisir personnel et impartageable sinon "entre soi" qui jouissent du même objet et se reconnaissent par leurs listes).
Une critique, un discours, qui ont du sens, de l'intérêt, cad qui dépassent cette seule sphère de l'agrément personnel et privé, se rapporteraient à cet objet pour en dire quelque chose de plus universel, de plus partageable, de plus désintéressé que la seule consommation.
Et, cela va de pair, un discours, une critique à propos de n'importe quel objet envisagé ainsi font sortir cet objet de toute réduction de ce dernier à une donnée classable selon les seuls critères de l'avis personnel et du plaisir partagé, de l'agrément et de la consommation.
Ce que je dis est d'une grande banalité. Mais comme ça, tu comprendras un peu ce que Kant appelle un "jugement esthétique".