Forum de FilmDeCulte

Pour célébrer la sortie du nouveau Haruki Murakami voici une petite sélection des romans japonais que j'ai lu récemment.

Haruki Murakami

Kafka sur le rivage


Très souvent évoqué dans ces jolis murs, ce roman initiatique est peut-être l'oeuvre la plus ambitieuse que j'ai lu de l'auteur, fresque fantastique impressionnante, illustration surréaliste du passage de l'adolescence à l'âge adulte. Sans doute trop long, le livre est donc assez inégal mais certains passages sont magiques - le premier séjour de Kafka dans la cabane, Monsieur Nakata qui parle aux chats -.

Les Amants du Spoutnik


L'intrigue parait simple du premier abord, l'observation par le narrateur de l'amour saphique de sa protégée. Le lent basculement vers le fantastique est sublime, le dernier tiers du livre incroyablement évocateur. Je conseille.

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil


Mon nouveau livre de chevet. Un peu Broken Flowers en littérature dans les thèmes abordés. Des frissons de déjà ressentis tout au long de la lecture. Plus accessible que les autres romans car dépourvu de fantastique. Ma-gni-fi-que

Hinatori Tsuji

Le Bouddha blanc


Très beau roman semi-autobiographique qui n'aurait pas déplu à Imamura par son exploration d'une petite communauté rurale par l'angle humain. Le passage pendant la guerre entre la Russie et le Japon m'a mis les larmes aux yeux.

Tokyo Décibels


Livre complètement différent du précédent avec une histoire très urbaine et assez anecdotique d'un homme qui ne se remet pas d'une rupture en cours et erre dans les rues de Tokyo. La fin est assez décevante, dommage.

Objectif


Très court roman sur la photographie. Assez anecdotique mais idéal pour un long trajet en train.

Yôko Ogawa

Hotel Iris


Court roman sur une relation sado-masochiste. La première partie est assez captivante, la second plus classique.

L'annulaire


Beaucoup plus intéressant que le livre, le roman initial est nappé d'un vrai mystère et se lit dans la continuité du précédent.

Akira Yoshimura

La jeune fille suppliciée sur une étagère suivi de Le sourire des pierres


Diptyque fascinant sur la mort, le premier dans son aspect clinique, le second dans son aspect sentimental.

Beaucoup plus intéressant que le film, le roman initial est nappé d'un vrai mystère et se lit dans la continuité du précédent.

oui, car il faut bien avouer que le film craint.

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[quote="Karloff"]Pour célébrer la sortie du nouveau Haruki Murakami voici une petite sélection des romans japonais que j'ai lu récemment.

Haruki Murakami

Kafka sur le rivage


Très souvent évoqué dans ces jolis murs, ce roman initiatique est peut-être l'oeuvre la plus ambitieuse que j'ai lu de l'auteur, fresque fantastique impressionnante, illustration surréaliste du passage de l'adolescence à l'âge adulte. Sans doute trop long, le livre est donc assez inégal mais certains passages sont magiques - le premier séjour de Kafka dans la cabane, Monsieur Nakata qui parle aux chats -.

je viens juste de le finir dans le train... Un redoutable page turner, quelque part entre Lady Chatterley et Miyazaki.

Murakami en mode mineur qui parvient malgré tout à capter l'atmosphère particulière de son Tokyo nocturne, pas celui sautillant de Sofia Coppola mais celui des salary men, des love hotel, des jeunes lectrices dans un bar et des rencontres impromptues. L'écriture comme toujours efficace mais les outils de la voix off parfois plus lourds, l'inquiétude fantastique est moins bien rendue qu'ailleurs (alors que la façon de jouer sur un climat d'étrangeté à peine effleurée, c'est un des points forts de ses précédents bouquins - enfin celui-ci a été écrit avant Kafka en fait). Le récit de Mari reste le meilleur et exploite au mieux le terrain de jeu tokyoïte et la poésie arrêtée de son atmosphère genre petite musique de nuit.

3-4/6

De Murakami j'adore Kafka sur le rivage donc qui est un trésor d'imagination et qui réserve quelques passages de pure magie. Les Amants du spoutnik également qui parvient à faire ressentir le blanc aveuglant de son décor méditerranéen, et là encore il y a des envolées totalement envoûtantes. J'aime Au sud de la frontière aussi qui joue bien de ses apparitions mystérieuses sur une écriture très fluide. Les nouvelles d'Après le tremblement de terre sont plus inégales et assez décevantes, par contre la nouvelle Tony Takitani, qui a donné le film ensuite, est très belle (et issue d'un autre recueil).

J'ai sa Fin de temps qui m'attend là.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Je l'ai trouvé totalement anodin celui-là... ça m'apprendra à ne pas attendre la sortie en poche.

Sinon La Fin des Temps j'ai décroché assez vite.

Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu’il franchit le seuil des Belles Endormies ? Ce roman, publié en 1961, décrit la quête des vieillards en mal de plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d’adolescentes endormies sous l’effet de puissants narcotiques. Pour Eguchi, ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de sa jeunesse, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, qui sait ? au seuil de la mort, à la douceur de l’enfance et au pardon de ses fautes.

Et finalement les listes de bouquins préférés, avant 42 ans, ça ne veut pas dire grand chose tant que tu ne les as pas tous lus, ou au moins un peu. La première chose que je trouve absolument sublime dans ce bouquin, c'est l'argument et le décor, cette atmosphère à demi éveillée d'une bâtisse coupée de tout, hantée par quelques fantômes au bord d'une falaise, avec comme seuls contacts vers l'extérieur le son de la mer et de la pluie, un étrange havre au temps suspendu dont on ne s'échappe qu'en souvenirs.

Puis cette façon qu'a Kawabata de jouer de ses madeleines, où chaque belle endormie éveille en Eiguchi le parfum oublié d'une geisha, une liaison éphémère ou la froide sensation des mains d'une mourante, journal impressionniste d'une vie sur un ton doux-amer dans lequel Kawabata excelle.

Enfin cet équilibre, entre l'onirisme hallucinatoire des premières nuits à l'écriture sensuelle, et, amère, la fuite du temps qui écrase, pathétique des vieillards "de tout repos", poussés vers la mort mais apaisés aux côtés de leurs Bouddhas endormis.

Bref ça tue.

6/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Bon c'est pas vraiment japonais mais c'est cousin



Analyse du cinéma du "Petit Kurosawa" par une spécialiste du ciné jap contemporain, maître de conférence à Paris VII.

Et c'est assez brillant une fois qu'on a débrouissaillé un peu le chemin. Débroussaillé parce qu'il y a pas mal de verbiage universitaire parfois moins pertinent et références très très souples, mais en contrepartie il y des passages très intéressants sur la forme filmique, la mémoire et la disparition donc, la façon de détourner le genre, et surtout une large part absolument passionnante sur le spectre iconographique d'Hiroshima comme traduction de l'horreur dans l'oeuvre de Kurosawa, basé en bonne partie sur Kaïro.

Très bonne lecture donc, le bouquin assez illustré et très agréable à parcourir d'ailleurs.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Japon, 1995. Un terrible tremblement de terre survient à Kobe. Cette catastrophe, comme un écho des séismes intérieurs de chacun, est le lien qui unit les personnages de tous âges, de toutes conditions, toujours attachants, décrits ici par Haruki Murakami. Qu'advient-il d'eux, après le chaos ? Séparations, retrouvailles, découverte de soi, prise de conscience de la nécessité de vivre dans l'instant. Les réactions sont diverses, imprévisibles, parfois burlesques... Reste que l'art de Murakami est de montrer, avec modernité et délicatesse, la part d'ombre existant derrière les choses et les êtres, invitant le lecteur à y déceler le reflet de ce qu'il porte en lui-même.

Agréable et rapide à lire (à peine une journée), j'ai bien aimé le style et j'ai trouvé qu'on rentrait facilement dans chaque histoire.
Toutefois, du même auteur, j'ai préféré Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil qui est trés joli!!

J'ai également lu Les Belles endormies qui est également agréable et rapide à lire.

Enfin, en littérature japonaise, je n'ai pas lu mieux (pour le moment) qu'Hotel Iris.

Et elle a Friday Bridge dans ses amis Myspace. C'est une femme de goût.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Un peu déçu comme quand tu pousses la porte d'un monument et que tu n'en ressors pas vraiment retourné. Le fort potentiel *I put a spell on you*, à part lors de quelques beaux passages (tout le début par exemple, où tu sens le sable et la texture des peaux), n'agit jamais totalement sur moi malgré le décor fascinant et les intentions qui a priori m'inspiraient. L'allégorie s'enfonce dans les monologues maniérés du perso principal et je trouve le féminin mal exploité. Curieux de voir le film quand même.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Mauvaise pioche avec un Kawabata pur jus niveau thématiques mais qui tranche du mauvais côté niveau structure, Lac super décousu là où les autres sont généralement des modèles absolus de fluidité. Bon je le relirai peut-être à 52 ans en me disant que j'ai loupé un truc.

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Doll, it's a heartbreaking affair

En pleine guerre, un avion américain s'écrase dans les montagnes japonaises. Le rescapé est aussitôt fait prisonnier par les villageois. Or il est noir... Aux yeux du jeune enfant naïf et émerveillé qui raconte cet épisode, sa nationalité, sa race, sa langue n'en font pas un étranger ou un ennemi, mais une simple bête dont il faut s'occuper.

C'est bien écrit, simple à lire, le fait que ce soit un enfant qui raconte l'histoire change et rend le récit agréable.
C'était bien, mais rien de vraiment extraordinaire. Si je devais le noter, je dirais 3/6 (je pense qu'en film, il doit être mieux).

Kenzaburô Ôé a reçu pour ce texte le prix Akutagawa 1958, le Goncourt japonais.
Nagisa Oshima en a tiré le film (introuvable) Une bête à nourrir en 1961.

La Course au mouton sauvage est enfin terminée...

Bon, Murakami me touche toujours en plein coeur, il m'en reste très peu à lire désormais (et ça c'est terrible)... Enfin si je mets tant de temps à lire ses romans (entre deux semaines et trois mois) c'est que j'en rêve la nuit, j'aime l'état de songe dans lequel quelques pages suffisent à me transporter.

C'est une trilogie, je devrais lire les 2 autres.
Parasite est pas mal aussi

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