Forum de FilmDeCulte

Dans un village en Ombrie, c’est la fin de l’été. Gelsomina vit avec ses parents et ses trois jeunes sœurs, dans une ferme délabrée où ils produisent du miel. Volontairement tenues à distance du monde par leur père, qui en prédit la fin proche et prône un rapport privilégié à la nature, les filles grandissent en marge. Pourtant, les règles strictes qui tiennent la famille ensemble vont être mises à mal par l’arrivée de Martin, un jeune délinquant accueilli dans le cadre d’un programme de réinsertion, et par le tournage du « Village des merveilles », un jeu télévisé qui envahit la région.

C'est typiquement le genre de film qui me donne l'impression d'être un parent d'élève obligé de se cogner le spectacle de fin d'année des mioches. Rien ne manque: les parents un peu baba-bohèmes, la fournée de 36 chiards, la débrouille et la misère qui ne cesse de s'accroître et ne semble condamné qu'à la fatalité, et au milieu Monica Bellucci avec une perruque en Evelyne Thomas avec son show nos régions dans la mouise ont du talent. Comme Rohrwacher filme un peu à la va-comme je te pousse, ses merveilles semblent surtout faire la manche avec son mignonnisme triste, façon free hug du pauvre.
2/6

Vrai coup de cœur pour ce film hyper attachant. J'ai beaucoup d'affection pour ce naturalisme, ce "cinéma vrai" (le genre qui me fait oublier totalement que je vois des acteurs, que je vois une mise en scène, que je suis une histoire). Et c'est d'autant plus réussi que le film explore quelques pistes étranges. Les enfants sont magnifiques, Sam Louwyck est génial, et le film est parsemé de petits instant de grâce qui vont droit au cœur. La fin est tout simplement sublime.
Et puis, cette agréable sensation de découvrir un nouveau talent...

Je comprends qu'on puisse rester de marbre, mais j'ai vraiment été charmé.

5/6

Edit: j'ai été très étonné du rejet général (de la presse française) à Cannes. Le Grand Prix est sans doute un peu trop généreux, mais voir un tel talent être encouragé (et constater que quelqu'un d'autre que toi a kiffé le film), ça fait plaisir.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je crois que je préfère Crialese dans ce genre de chroniques familliales, en tout cas Rohrwacher peine à décoller son film d'un petit "naturalisme" (arf j'ai dit le mot) poétique léger, qui est assez limité tout de même... Après ça donne quand même quelques fruits non négligeables : tout l'aspect "rencontre avec le show télé berlusconien" qui pend au nez reste finalement assez discret, ne vire jamais dans l'emphase. Le spectacle à la fin du coup évite le tartignolle et se trouve être l'un des moments les plus réussi, Bellucci passe bien aussi. On ne sombre pas non plus dans un versant trop documentaire-sensualiste un peu clicheteux tant vu ces dernières années, autour des activités de cette petite famille, qui fabrique son miel vraiment au système D... A vrai dire la réalisatrice fait surtout en sorte qu'on se sente très bien avec ces personnages, et il faut bien avouer que le cocon est tel que l'on a un peu de peine de les quitter. Le film passe tout seul avec cette douceur générale, avec des enjeux on ne peut plus discrets : extrèmement agréable donc, mais assez peu stimulant aussi.